Tensions dans le Haut-Karabarkh : entretien croisé avec un responsable azerbaïdjanais et arménien

Image des derniers bombardements au Karabakh menés par l'armée d'Azerbaïdjan. 19 septembre 2023
Image des derniers bombardements au Karabakh menés par l'armée d'Azerbaïdjan. 19 septembre 2023 Tous droits réservés AP/Defense Ministry of Azerbaijan
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Alors que des pourparlers entre séparatistes arméniens et le gouvernement azerbaïdjanais sont programmés ce jeudi, euronews a donné la parole à Edmond Maroukian, ambassadeur itinérant d'Arménie et à Hikmet Hajiyev, conseiller en politique étrangère du président de l'Azerbaïdjan. Entretien croisé.

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Les tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie couvaient depuis des mois avant l'escalade meurtrière de ce mardi qui aurait fait au moins 200 morts et plus de 400 blessés, selon des autorités séparatistes arméniennes. 

En exclusivité, la rédaction d'Euronews s'est entretenue avec de hauts représentants des deux parties pour connaître leur point de vue sur les causes et les conséquences de ces récentes violences.

Quelle est la cause des derniers affrontements ?

Edmond Maroukian, ambassadeur itinérant d'Arménie : "Qu'a fait l'Azerbaïdjan ? Il a laissé tomber tous ses engagements et a commencé une agression militaire contre les habitants pacifiques du Haut-Karabakh, alors qu'il prétend que ce sont ses propres citoyens. En ce moment même, l'Azerbaïdjan bombarde et tue ses propres citoyens."

Hikmet Hajiyev, conseiller en politique étrangère du président de l'Azerbaïdjan : _"Il s'agissait d'une opération limitée qui a permis de neutraliser l'infrastructure militaire dans une plus large mesure. Et aujourd'hui, nous sommes heureux de dire que les opérations militaires ont également été arrêtées du côté azerbaïdjanais._Alors que les Arméniens du Karabakh recevaient ce message, ils commençaient à désarmer leurs forces armées sur le terrain".

Le cessez-le-feu peut-il tenir ?

Hikmet Hajiyev, conseiller en politique étrangère du président de l'Azerbaïdjan : "L'Azerbaïdjan a clairement indiqué que s'ils [les séparatistes arméniens, ndlr] désarmaient ou décidaient de désarmer, l'Azerbaïdjan était prêt à mettre fin à cet engagement militaire et à entamer des contacts immédiats avec les Arméniens du Karabakh que nous avons invités à plusieurs reprises à Yevlakh et dans d'autres villes d'Azerbaïdjan. Hier (mardi), l'administration présidentielle de l'Azerbaïdjan a fait une déclaration réitérant une fois de plus notre invitation à avoir ce genre de discussions sur tous les éléments de la réintégration".

Edmond Maroukian, ambassadeur itinérant de l'Arménie : "Nous avons eu une très mauvaise expérience en ce qui concerne le cessez-le-feu avec l'Azerbaïdjan. Je n'ai pas d'informations car nous avons de très mauvaises connections avec le Haut-Karabakh. Différentes informations nous parviennent. Il s'agit d'une nouveauté.Peut-être que ce n'est pas nouveau en fait. Mais dans ce processus, ils ont attaqué directement des villages et des établissements pacifiques de personnes pour les pousser à quitter le Haut-Karabakh."

Quel avenir pour les négociations de paix ?

Edmond Maroukian, ambassadeur itinérant d'Arménie : 

"Pendant les négociations, nous avons négocié des droits et des garanties de sécurité pour le peuple du Haut-Karabakh."

"Qu'en pensez-vous ? S'agit-il toujours d'un sujet d'actualité ? Les habitants du Haut-Karabakh ont déjà perdu leurs maisons. Ils ont été chassés. Qu'en pensez-vous ? Cette disposition est-elle toujours d'actualité ? Je ne sais pas. C'est pourquoi je vous le dis. Je ne sais pas ce qui va se passer."

Hikmet Hajiyev, conseiller en politique étrangère du président de l'Azerbaïdjan : "Nous soutenons l'agenda de la paix et nous pensons qu'une finalisation rapide d'un traité de paix entre deux pays est préférable pour l'ensemble de la région. L'Azerbaïdjan soutient également le concept de région intégrée du Caucase et dans le cadre de ce processus, bien sûr, avec un vote de l'Arménie, a__u lieu d'avoir des revendications territoriales dans les pays voisins, l'Arménie devrait chercher à établir des relations de bon voisinage avec ses voisins".

Propos recueillis pour euronews par Nial O'Reilly et Emin Ibrahimov

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