De l'élite du MMA aux jeunes pratiquants de Taekwondo : immersion dans les sports de combat au Qatar

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Par Laila Humairah, Aadel Haleem & Didier Burnod
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Des champions comme Islam Makhachev en MMA aux tout jeunes pratiquants de Taekwondo, nous rencontrons à Doha, des adeptes de sports de combat qui nous font partager leur passion.

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L'intérêt pour le MMA (ou arts martiaux mixtes en français) s'est considérablement accru au Moyen-Orient. À tel point que l'Ultimate Fighting Championship, plus connu sous le nom de l'UFC, a ouvert deux nouvelles salles au Qatar. Pour l'occasion, le champion des poids légers de l'UFC, Islam Makhachev a animé une masterclass devant un public attentif. Une opportunité rare pour les membres comme pour leurs entraîneurs, d'apprendre les techniques de mise au sol auprès d'un combattant d'élite.

"Nous avons des stars, des champions incroyables qui peuvent venir partager leur expérience et leurs connaissances," indique à Euronews, Saeed Kosar, directeur général de UFC Gym Qatar. "C'est une marque qui parle d'elle-même : quand on parle de l'UFC, tout le monde connaît," souligne-t-il.

Au cœur du MMA : la discipline et la camaraderie

Si le terme "sport de combat" peut sembler agressif, les combattants affirment qu'il y a de la beauté dans l'art de l'autodéfense. "La base de tous les arts martiaux, c'est de se protéger, de se défendre : c'est donc ce que l'on propose dans tous les cours collectifs," fait remarquer le responsable des coachs Tatie Passos. "Par exemple, un cours sera plus axé sur le grappling, comme le jiu-jitsu brésilien ou la lutte ; d'autres cours seront plus axés sur la percussion, comme la boxe ou le muay-thaï," décrit-il.

Tatie Passos dirige le programme de jiu-jitsu de la salle. Le coach brésilien donne souvent un, deux, voire trois entraînements par jour. "Ce que l'on essaie de faire ici, c'est de créer une très bonne équipe, un très bon environnement d'entraînement qui soit ouvert à tous," affirme-t-il.

Pour Tatie Passos, responsable des coaches à UFC Gym Qatar, les arts martiaux apprennent l'humilité, la discipline et le respect
Pour Tatie Passos, responsable des coaches à UFC Gym Qatar, les arts martiaux apprennent l'humilité, la discipline et le respectEuronews

Il ne s'agit pas vraiment d'un club de combat, mais plutôt d'une communauté de combat. Les participants sont d'âges et de niveaux différents, mais ils partagent tous la même passion pour les arts martiaux mixtes. Membre de la salle, Chris Bothwell, de son côté, est arrivé à Doha il y a treize ans. Il aime la fraternité qu'il a trouvée dans le MMA. "J'ai toujours aimé les sports de contact et j'aime le fait que l'on puisse faire travailler tout son corps dans un sport," indique-t-il avant d'ajouter : "Quand je m'entraîne, il y a une véritable camaraderie entre tous ceux qui pratiquent ce sport."

Tatie Passos renchérit : "Les arts martiaux nous donnent de nombreuses leçons de vie. Ce que l'on apprend ne s'applique pas seulement sur le tapis : ainsi, ils apprennent l'humilité, la discipline, le respect," fait-il remarquer.

Combat de ligues

Les arts martiaux mixtes ont connu un essor considérable ces dernières années et de plus en plus de combattants ont rejoint une cage déjà bien remplie.

Donn Davis, président et co-fondateur de la PFL (Professional Fighters League), est venu au Qatar pour discuter des projets d'expansion de sa ligue dans la région et il a eu des mots durs pour ses concurrents.

"Francis Ngannou, le combattant numéro un au monde, a quitté l'UFC pour rejoindre la PFL, Jake Paul, l'influenceur superstar, a rejoint la PFL," indique-t-il. "Pourquoi ces deux grands combattants sont-ils venus ?" interpelle-t-il. "Notre ligue donne la priorité aux combattants, ils ont le contrôle. Saison régulière, éliminatoires et championnat. À la PFL, vous gagnez et vous avancez. Vous perdez et vous rentrez chez vous," décrit-il. "Ce n'est pas comme l'UFC ou n'importe quelle autre organisation de sports de combat : le promoteur ne décide de rien à la PFL, c'est le sportif qui décide," souligne-t-il.

Selon Donn Davis, président et co-fondateur de la PFL, sa ligue donne la priorité aux combattants
Selon Donn Davis, président et co-fondateur de la PFL, sa ligue donne la priorité aux combattantsEuronews

Islam Makhachev au sommet de son art

À l'occasion de sa venue à Doha, nous avons rencontré Islam Makhachev, l'un des meilleurs combattants toutes catégories confondues et champion mondial des poids légers à l'UFC. Il est souvent décrit comme "le prochain Khabib" en référence à Khabib Nurmagomedov, sans doute l'un des plus grands combattants de l'UFC de l'histoire.

Aadel Haleem, Euronews :

"Votre mentor, Khabib Nurmagomedov, vous a qualifié de meilleur combattant au monde. Que ressentez-vous quand vous entendez cela de la part de l'un des plus grands combattants de l'histoire de ce sport ?"

Islam Makhachev, champion des poids légers UFC :

"C'est mon rêve d'être champion UFC, d'être le meilleur combattant UFC du monde, c'est mon rêve."

Aadel Haleem :

"Comme Khabib Nurmagomedov, vous êtes musulman et fier de l'être. En quoi votre foi vous donne-t-elle de la motivation ?"

Islam Makhachev :

"C'est la foi, le plus important, pas seulement pour moi, mais pour tous les musulmans. Quand j'entre dans la cage, rien ne m'aide : ni l'entraînement, ni mon équipe, ni mes partenaires d'entraînement, seulement Dieu. J'ai beaucoup travaillé et je crois en Dieu. Il me donne toujours ce que je demande et il me donne même plus."

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Aadel Haleem :

"Pourquoi les combattants originaires du Daghestan dominent-ils autant ce sport ?"

Islam Makhachev :

"Parce que le fer aiguise le fer. C'est pour cela que nous avons beaucoup de champions. Par exemple, moi, je me suis entraîné toute ma vie avec Khabib et il m'a beaucoup aidé."

Islam Makhachev, champion des poids légers UFC, répond à Aadel Haleem d'Euronews
Islam Makhachev, champion des poids légers UFC, répond à Aadel Haleem d'EuronewsEuronews

Aadel Haleem :

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"Vous êtes au Qatar pour l'ouverture de deux salles de sport de l'UFC. Comment expliquez-vous le développement rapide de ce sport dans la région ?"

Islam Makhachev :

"Honnêtement, je ne sais pas, peut-être parce que tout le monde aime le MMA. Tout le monde aime se battre. C'est un vrai combat, vous ne mettez pas de gros gants, vous portez de petits gants, un short, vous entrez dans la cage et il n'y a que vous et votre adversaire."

"Je veux un vrai concurrent qui mérite de se battre pour le titre"

Aadel Haleem :

"Il y en a beaucoup qui veulent votre titre..."

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Islam Makhachev :

"Ils veulent mon titre, eh bien qu'ils viennent dans l'octogone !"

Aadel Haleem :

"Qui voulez-vous face à vous ?"

Islam Makhachev :

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"Peu importe de qui il s'agit. Celui qui le mérite. Je ne veux pas d'un combat pour de l'argent ou quelque chose comme ça. Je veux un vrai concurrent qui mérite de se battre pour le titre."

Aadel Haleem :

"Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui voudraient se lancer dans le MMA ?"

Islam Makhachev :

"Mon conseil, c'est de rester concentré sur son objectif. Beaucoup de gens veulent devenir champions, mais il y en a peu qui veulent se lever tôt le matin et s'entraîner dur. Peu importe qu'il s'agisse de MMA ou d'autres sports. Il faut simplement rester concentré et s'entraîner tous les jours. Et un jour, Allah vous le rendra !"

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Aadel Haleem :

"C'est ce qu'il faut pour devenir un jour, champion mondial des poids légers UFC, comme vous..."

Islam Makhachev :

"Pourquoi pas ? C'est ce qui s'est passé pour moi. Je ne viens pas d'une famille de champions, par exemple. Je m'entraîne depuis toujours."

Le Taekwondo, un art martial "stimulant" et "anti-stress"

Autre sport de combat en plein essor au Qatar : le Taekwondo. Cet art martial originaire de Corée qui remonte à près de 2 000 ans et dont le nom signifie littéralement l'art de donner des coups de pied et des coups de poing est aujourd'hui, devenu un sport international populaire axé sur l'autodéfense.

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Au Kim's Xtreme Taekwondo, le maître Sungjin Kim enseigne à des enfants dès 4 ans, des jeunes et des adultes âgés pour certains, d'une soixantaine d'années.

James Jieum Kim, 10 ans, a, de son côté, débuté le Taekwondo en suivant l'exemple de son jeune frère, mais il s'est maintenant découvert une passion pour cet art martial. "C'est amusant, stimulant et cela fait travailler tout le corps," estime-t-il.

Suhani Sabu, 17 ans, pratique le Taekwondo depuis cinq ans et en a également retiré des bienfaits. "C'est un anti-stress pour moi parce que les examens et les devoirs à l'école étaient vraiment stressants et venir ici, ça m'a aidé à me sentir calme et détendue," affirme-t-elle.

James Jieum Kim, 10 ans, a obtenu le Grand Prix d'Excellence de son club
James Jieum Kim, 10 ans, a obtenu le Grand Prix d'Excellence de son clubEuronews

"On contrôle son esprit"

Le calme et la légèreté ne sont pas les premiers mots qui viennent à l'esprit pour décrire certaines compétences mises en jeu dans le Taekwondo car les mouvements sont rapides, forts et précis, notamment pour casser une planche ou plusieurs planches en bois avec la main ou le pied. Et c'est là qu'intervient la dimension mentale du Taekwondo. L'entraînement de l'esprit permet d'améliorer la concentration et au final, grâce au renforcement physique, de surmonter ce qui semblait impossible à faire auparavant.

"On contrôle son esprit," explique Sungjin Kim, maître de Taekwondo. "Tae" signifie "pieds", "kwon", "poings" et "do", "mental" : le Taekwondo signifie donc combiner l'entraînement physique et mental," résume-t-il.

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Sungjin Kim, maître de Taekwondo, au Kim’s Xtreme Taekwondo à Doha
Sungjin Kim, maître de Taekwondo, au Kim’s Xtreme Taekwondo à DohaEuronews

Cette philosophie peut également s'appliquer à la vie de tous les jours. Dans le cas d'Hammam Haddad, ceinture noire de Taekwondo, cet art martial lui a appris la discipline et la concentration.

"Je ne me souciais de rien dans ma vie, pour être honnête," reconnaît-il. "Mais quand on pratique le Taekwondo, quand on apprend, on se concentre sur chaque détail et avec la pratique et le temps, cela devient une routine quotidienne ou une habitude : le Taekwondo est un mode de vie," assure-t-il.

Hammam travaille à l'obtention d'un diplôme d'enseignant. Il est un modèle pour les autres élèves de la salle.

"Mon objectif, c'est d'obtenir la ceinture noire," lance James Jieum Kim. Et le garçon est sur le bon chemin : il a brillamment passé l'examen de passage de ceinture. Il a même reçu le Grand Prix d'Excellence, décerné au meilleur élève qui a montré des progrès sur tous les plans, des compétences, de l'agilité et du potentiel.

Avec des pratiquants comme James, Hammam et Suhani qui perpétuent les arts martiaux ancestraux, l'avenir du Taekwondo en tant que sport international est plus prometteur que jamais.

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