"C'est fini" : Benjamin Netanyahu appelle les combattants du Hamas à se rendre

Les troupes israéliennes sont vues près de la frontière de la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le dimanche 10 décembre 2023.
Les troupes israéliennes sont vues près de la frontière de la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le dimanche 10 décembre 2023. Tous droits réservés Leo Correa/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Christelle Petrongari avec AFP
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche les combattants du Hamas à déposer les armes sans délai, affirmant enregister de nombreuses redditions ces derniers jours qui annoncent "le début de la fin" du mouvement islamiste palestinien.

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"Ils déposent les armes et se rendent à nos soldats héroïques. Cela prendra du temps. La guerre se poursuit mais c'est le début de la fin du Hamas", a déclaré M. Netanyahu, cité dans un communiqué. "J**e dis aux terroristes du Hamas : c'est la fin. Ne mourez pas pour [le chef du mouvement à Gaza, Yahya] Sinouar. Rendez-vous maintenant **!", a-t-il ajouté.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un reporter de l'AFP a fait état de puissantes frappes aériennes sur la ville de Khan Younès, nouvel épicentre de la guerre situé dans la pointe sud de la bande de Gaza. Le ministère de la santé de l'administration du Hamas à Gaza a fait état de "dizaines" de morts dans des raids nocturnes.

Le Jihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien, a affirmé qu'un de ses combattants avait fait exploser dans un secteur de Gaza-ville une maison dans laquelle se trouvaient des soldats israéliens qui tentaient d'identifier la bouche d'un tunnel souterrain.

L'armée israélienne a fait état lundi de tirs de roquettes depuis Gaza et dimanche de "combats acharnés" dans des quartiers dans le secteur de Gaza-ville et à Khan Younès, où des combattants palestiniens "émergent des tunnels", "disposent des explosifs" et tirent au "lance-roquettes".

"Je ne veux pas dire que nous utilisons notre pleine puissance, mais nous utilisons une force significative et nous obtenons des résultats significatifs", avait déclaré dimanche le chef d'état-major Herzi Halevi.

Position de force ?

Le conflit a été déclenché après une attaque d'une ampleur sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés en Israël depuis Gaza, durant laquelle 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités.

Une trêve d'une semaine fin novembre avait permis de libérer une centaine des quelques 240 otages entre les mains du Hamas et de groupes affiliés depuis l'attaque du commando. Après la trêve, Israël avait affirmé vouloir imposer un rapport de force à son avantage sur le terrain pour libérer les désormais 137 otages encore à Gaza.

Le Hamas a prévenu dimanche qu'aucun des otages dans la bande de Gaza n'en sortirait "vivant" sans "un échange et une négociation, et sans répondre aux exigences de la résistance", a déclaré Abou Obeida, le porte-parole des Brigades al-Qassam, la branche armée du mouvement.

"Pas d'endroit sûr"

Dans la bande de Gaza, la population civile est acculée dans un périmètre de plus en plus exigu et le système de santé menace de "s'écrouler" selon l'OMS, tandis que le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir.

D'après le ministère de la Santé du Hamas, mouvement au pouvoir à Gaza depuis 2007, près de 18 000 personnes sont mortes dans le territoire palestinien depuis le début de l'offensive israélienne, en grande majorité des femmes et des mineurs.

Plus de cent soldats israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive terrestre en cours dans la bande de Gaza, a indiqué l'armée israélienne.

Sur place, les bombardements réduisent en ruines des quartiers entiers, et la population tente désespérément d'échapper aux affrontements en fuyant vers le sud. D'après l'ONU, 1,9 million de personnes ont été déplacées par la guerre, soit 85% de la population du territoire.

L'armée israélienne a demandé à la population civile de Gaza de se rendre dans des "zones sûres" pour échapper aux combats.

"Une déclaration unilatérale d'une puissance occupante selon laquelle des terres sans infrastructures, nourriture, eau, soins de santé (...) sont des +zones sûres+ ne signifie pas qu'elles le soient", a déclaré la Coordinatrice des opérations humanitaires de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Lynn Hastings, dont le visa n'a pas été renouvelé par Israël.

Des milliers de Gazaouis fuient comme ils le peuvent: en voiture ou camion, parfois en charrette ou à pied. "Nous nous déplaçons d'une zone à l'autre, et il n'y a pas d'endroit sûr", déplore Abu Mohamed, interrogé par l'AFP, en route à présent pour Rafah.

Cette ville à la frontière de l'Egypte s'est transformée en gigantesque camp de déplacés où des centaines de tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps.

Selon le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le système de santé est "à genoux" à Gaza, et l'organisation a adopté une résolution réclamant une aide humanitaire immédiate pour le territoire assiégé.

Les arrivées de vivres, médicaments et carburant dans la bande de Gaza restent très insuffisantes d'après l'ONU, et ne parviennent d'ailleurs pas à être acheminés au-delà de Rafah.

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