Russie : Ekaterina Duntsova veut défier Vladimir Poutine à l'élection présidentielle

Yekaterina Duntsova, une journaliste russe candidate à la présidentielle, regarde ses mails après une interview à Moscou, le 9 décembre 2023.
Yekaterina Duntsova, une journaliste russe candidate à la présidentielle, regarde ses mails après une interview à Moscou, le 9 décembre 2023. Tous droits réservés AP Photo
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Par Euronews avec AP
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Inconnue du grand public, la journaliste Ekaterina Duntsova veut se porter candidate à l'élection présidentielle russe de mars 2024.

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Au début des années 2010, la fille aînée d’Ekaterina Duntsova dessine sa mère débattant à la télévision contre le président russe Vladimir Poutine.

Dix ans plus tard, la journaliste peu connue du grand public et mère de trois enfants, originaire d’une petite ville de l’ouest de la Russie, veut se porter candidate à l'élection présidentielle russe de mars 2024 contre Vladimir Poutine. 

Elle se souvient avec amusement du dessin. 

La journaliste travaillait pour un média local a Rzhev, une ville de 60 000 habitants située à 230 kilomètres à l'ouest de Moscou. 

Jusqu'ici inconnue du grand public, elle se présente comme pacifiste, pour les libertés individuelles, la libération des prisonniers politiques et la décentralisation du pouvoir. 

Travailler pour une station de télévision locale l'amène à s'intéresser aux préoccupations des individus. Elle se tourne progressivement vers l'engagement civique. 

"Je ne pouvais pas me limiter à observer ce qui se passe, je devais y participer moi-même", explique-t-elle. 

En 2009, 10 ans avant de rejoindre l'organe législatif local, Ekaterina Duntsova recueille près de 4 000 signatures en faveur d’une campagne locale pour le rétablissement des élections municipales directes à Rzhev, abandonnées plus tôt cette année-là suite à une campagne du Kremlin pour la centralisation du pouvoir en Russie.

Elle espère que cette expérience sera utile dans sa candidature présidentielle. 

La loi électorale russe exige que tous les candidats indépendants recueillent 300 000 signatures électorales uniques.

Les candidatures doivent également être approuvées par un groupe d’au moins 500 partisans réunis dans un seul endroit. Ekaterina Duntsova prévoit de tenir cette réunion à Moscou, malgré la crainte que les autorités ne l'interdisent. 

La candidate indépendante a déjà été convoquée pour un interrogatoire à Rzhev après avoir annoncé son intention de se présenter aux élections. Les procureurs lui ont demandé de clarifier ses opinions politiques et son utilisation du terme « paix ». 

Elle dit avoir invoqué son droit constitutionnel au silence.

"Bien sûr que j'ai peur", déclare-t-elle alors que le Kremlin cible les militants et l'opposition. Elle insiste cependant sur la nécessité de "présenter une alternative" au régime actuel.

L'idée qu'une femme puisse être candidate contre Vladimir Poutine lui parait intéressante. "Ce serait vraiment quelque chose de différent. Rigidité et dureté contre douceur, gentillesse, paix", ajoute-t-elle. 

Elle insiste qu’elle n'est pas une marionnette du pouvoir soutenue secrètement par le Kremlin dans le but de donner au vote un semblant de compétitivité, une pratique courante dans la Russie de Poutine.

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