Frappes sur le centre de Gaza, crainte d'une "expansion" du conflit

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Par Euronews avec AFP
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L'armée israélienne concentre jeudi ses opérations sur le centre de la bande de Gaza malgré une situation critique pour les civils, des appels pour un cessez-le-feu et une possible "expansion" des opérations à la frontière avec le Liban.

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Outre la bande de Gaza, les forces israéliennes multiplient dans la nuit les raids dans des grandes villes de Cisjordanie occupée, notamment à Jénine et à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, selon l'agence officielle Wafa.

L'état-major de l'armée a mis en garde contre une intensification des tirs le long de la frontière avec le Liban, pays d'où opère le Hezbollah, mouvement qui fait partie comme le Hamas palestinien de "l'axe de la résistance", un regroupement de groupes armés proche de l'Iran et hostiles à Israël.

Près de la frontière libanaise, dans le Golan annexé par Israël, un drone s'est abîmé dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué à l'AFP l'armée israélienne après qu'une nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran a revendiqué une attaque sur ce secteur.

D'ailleurs, l'Iran a menacé mercredi Israël "d'actions directes et d'autres menées par le front de la résistance", après la mort lundi dans une frappe en Syrie, qu'il impute à Israël, de Razi Moussavi, un de ses hauts-gradés.

Et le chef d'état-major de l'armée israélienne Herzi Halevi a indiqué que les forces israéliennes "sont dans un état de niveau de préparation très élevé pour une expansion des combats dans le nord", où les affrontements entre Israël et le Hezbollah sont quasi-quotidiens depuis le début des combats à Gaza.

Accoucher de quadruplés

Dans la bande de Gaza, les militaires israéliens ont indiqué poursuivre leurs opérations à Khan Younès, principale ville du sud, mais aussi dans les camps de réfugiés du centre du territoire.

Le ministère de la santé de l'administration du Hamas à Gaza a fait état de frappes mortelles dans la nuit à Nuseirat et Deir al-Balah, dans le centre de ce territoire de 2,4 millions d'habitants, dont 1,9 million (85%) ont été déplacés par la guerre.

A Deir al-Balah, Iman al-Masry confie avoir donné naissance à des quadruplés - deux garçons et deux filles - en pleine guerre.

"Ils sont si minces. Il fait froid, il y a du vent et il n'y a aucune baignoire pour bébés pour les laver (...) Je ne peux leur donne un bain, je les lave avec des lingettes", a déclaré à l'AFP la mère de 28 ans, elle-même déplacée par la guerre.

"Il n'y a pas de couches, ni de lait en poudre. J'essaie de les allaiter mais on manque de nourriture vraiment nutritive", ajoute-t-elle, disant craindre que les bombardements ne fassent éclater les fenêtres tout autour et ne blessent les nouveaux-nés.

"Je ne pensais pas que la guerre allait durer si longtemps. Je pensais qu'après dix jours nous pourrions rentrer chez nous (à Beit Hanoun, nord de Gaza). Nous n'avons rien emporté avec nous", confie à ses côtés Ammar, son époux.

La guerre déclenchée par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien contre Israël a fait 21.110 morts dans la bande de Gaza, dont 6.300 femmes et 8.800 enfants, selon le ministère de la Santé de l'administration du Hamas.

En Israël, l'attaque de commandos du Hamas a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël qui a juré de "détruire" le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, en représailles à son attaque sans précédent. Et 167 soldats israéliens ont été tués jusqu'à présent, dont trois mercredi, dans l'offensive terrestre à Gaza, a indiqué jeudi matin l'armée.

"Cessez-le-feu durable" ?

A Gaza, la population locale fait face à un "grave danger" avec "la faim et le désespoir" qui s'aggravent, au point où "des personnes affamées ont bloqué notre convoi dans l'espoir de trouver à manger", a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Dans un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président français Emmanuel Macron a, lui, réitéré sa demande en faveur d'un "cessez-le-feu durable" dans la bande de Gaza, a indiqué l'Elysée.

L'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, dont le pays avait mené une médiation ayant permis une trêve fin novembre, s'était entretenu cette semaine avec le président américain Joe Biden à propos du besoin d'un "cessez-le-feu permanent" et non seulement d'une simple pause dans les combats.

Une trêve fin novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'un important volume d'aide humanitaire. Mais les efforts des médiateurs, égyptiens et qataris, n'ont pas permis de la renouveler alors que le bilan s'alourdit à chaque jour.

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Selon le ministère de la Santé du Hamas, 195 personnes ont été tuées en 24 heures à Gaza par les forces israéliennes. Le ministère a affirmé mercredi que l'armée avait notamment visé une maison voisine de l'hôpital Al-Amal de Khan Younès, faisant 22 morts et 34 blessés.

Tentant d'échapper aux bombardements incessants, des Palestiniens qui avaient trouvé refuge dans une école de l'ONU dans le camp de Nuseirat (centre) fuyaient mercredi vers le sud en chargeant des matelas, des couvertures, des bagages sur des charrettes ou sur le toit de leurs voitures.

"Même les écoles de l'ONU ne sont plus sûres", "d'abord nous avons été déplacés à Nuseirat, puis à Rafah. Les gens ne savent plus où aller", lançait un homme. Et d'ajouter: "notre message au monde entier: mettez en place un cessez-le-feu".

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