Un membre de l'AfD accusé d'avoir été payé par la Russie

Manifestants anti-AfD devant le parlement allemand en février.
Manifestants anti-AfD devant le parlement allemand en février. Tous droits réservés Donogh McCabe
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Par Liv Stroud
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Cet article a été initialement publié en anglais

Un membre du parti d'extrême droite allemand AfD, Petr Bystron, est soupçonné d’avoir accepté de l'argent pour diffuser la propagande du Kremlin.

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Petr Bystron, deuxième sur la liste des candidats de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) aux élections européennes de juin, nie avoir reçu 25 000 euros du réseau pro-russe Voice of Europe, pour diffuser des informations pro-russes. Il affirme que ces accusations font partie d'une "campagne de diffamation".

Le coprésident de l'AfD, Tino Chrupalla, a minimisé ces allégations devant le parlement allemand mardi. "La présomption d'innocence s'applique également à Petr Bystron. Il s'agit de soupçons, d'allégations. Actuellement, nous ne disposons d'aucune preuve. Par conséquent, la présomption d'innocence s'applique. Et pour l'instant, nous croyons davantage à la parole de Petr Bystron.", a ajouté le codirigeant.

Les autorités tchèques seraient en possession des enregistrements prétendument incriminants, mais n'ont pas l'intention de les diffuser pour le moment. L'affaire met dans l'embarras l'AfD, en deuxième place dans les sondages, depuis que les autorités tchèques ont annoncé fin mars avoir identifié un réseau financé par Moscou. 

Le réseau s'appuyait sur un site internet baptisé Voice of Europe, basé à Prague, qui a depuis été fermé par les autorités tchèques. Il diffusait entre autres des articles critiquant l'aide occidentale à l'Ukraine, et donnait surtout la parole à des responsables politiques d'extrême droite d'Europe. 

Les députés européens demandent une enquête urgente sur ce scandale, car le réseau est également soupçonné d'avoir financé des candidats politiques de six pays de l'Union européenne, dont la France, la Belgique, la Pologne, les Pays-Bas et la Hongrie.

Selon le politologue allemand Wolfgang Schroeder, ce scandale n'affectera pas le parti lors des prochains scrutins. Il a expliqué à Euronews que "L'AfD a tendance à sortir renforcée de ces situations conflictuelles. Ce n'est pas la première fois. Ils développent une sorte de culture de la victime. Et l'AfD dit généralement : 'Vous voulez juste éliminer un concurrent puissant, vous jouez avec les mauvaises cartes, et il n'y a pas de preuves'".

L'influence de Moscou sur les prochaines élections européennes suscite de plus en plus d'inquiétudes.

L'oligarque ukrainien Viktor Medvedchuk, qui serait proche de M. Poutine, est soupçonné d'être impliqué dans cette affaire.

Le premier candidat de l'AfD au Parlement européen, Maximilian Krah, a suggéré que Bystron suspende sa campagne jusqu'à ce que les allégations à son encontre aient été levées.

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