Comment la communauté juive réagit-elle face aux débat politique en France ?
PUBLICITÉLe débat politique en France et plus largement dans le reste de la société a été marqué par une poussée de l'antisémitisme.
La communauté juive française se sent menacée par les pro-islamistes et reste sceptique quant au nouveau discours pro-israélien du parti de Marine Le Pen.
"Ils ont voulu se présenter comme un parti respectable. Ils ont voulu se présenter comme un bouclier, une protection contre l'antisémitisme pour les Juifs français. Mais nous ne sommes pas dupes. Le Rassemblement national restera le Front national du président historique Jean-Marie Le Pen et je n'oublie pas qu'ils ont une idéologie raciste et xénophobe." affirme Shannon Seban, candidate du parti "Ensemble" (10ème circonscription du Val-de-Marne) pour les élections législatives.
Shannon Seban a d'ailleurs été menacée par l'extrême gauche, a-t-elle déclaré.
La communauté juive de France se retrouve donc fracturée entre la gauche et la droite et s'inquiète des slogans anti-israéliens de la gauche.
Un constat que fait Serge Klarsfeld, survivant de la Shoah et célèbre chasseur de Nazis.
"La seule victoire remportée contre l'antisémitisme est le fait que les partis qui étaient antisémites ne le sont plus. Malheureusement, les partis qui normalement ne devaient pas être antisémites le sont devenus. L'extrême gauche est devenue l'extrême droite concernant les Juifs" déplore-t-il
Des actes et des agressions antisémites très nombreux en Europe et en France depuis le 7 octobre dernier
Certaines des agressions contre les Juifs en Europe ont eu lieu dès le début de la guerre à Gaza et se sont nourries des critiques contre la politique, notamment vis à vis de populations civiles, du gouvernement israélien dans ce conflit.
"Le Rassemblement national a adopté une tactique qui, au nom de son anti-islamisme, est devenue pro-juive et tente de rassurer et rassurera probablement une partie conservatrice et réactionnaire de la communauté israélite en France". déclare Jean-Pierre Darnis, Professeur à L'université de Nice.
Comment Giorgia Meloni a tenté de dédiaboliser son parti ?
En Italie, la chef de file de l'extrême droite italienne, Giorgia Meloni, a également adopté un discours pro-israélien. Elle a dans le même temps dit aux franges antisémites de quitter son parti de d'emprunter une autre voie politique.
"Si vous décidez de rester dans cette voie (fascisme et antisémitisme) ou de rester ambigus, vous êtes sur une voie alternative qui n'est pas la nôtre. Voici une déclaration aussi claire de la part du Rassemblement National, que je n'ai pas encore entendue." explique Gaetano Quagliariello Professeur d'histoire contemporaine, à l'Université -LUISS de Rome.
La différence majeure entre l'extrême droite italienne et l'extrême droite française est que la première dirige un pays depuis deux ans.
Giorgia Meloni a donc dû faire face à la politique mondiale, et aux pressions d'autres dirigeants européens, et pas uniquement aux humeurs de l'électorat national.