Après de nouveaux tests, devenus satisfaisants, de la qualité de l'eau, la séance d’entraînement a démarré ce mercredi à 7h30. La compétition féminine aura lieu jeudi, tandis que les épreuves masculines se dérouleront vendredi.
Le verdict est tombé : l'épreuve de natation marathon des JO aura bien lieu dans la Seine après qu'un entraînement destiné à permettre aux athlètes de se familiariser avec le parcours a été annulé, mardi 6 août, en raison de l'eau jugée trop polluée.
Selon le journal l'Équipe, une réunion portant sur la qualité du fleuve s'est tenue tôt, ce mercredi, en présence de représentants de World Aquatics, et de nouveaux tests réalisés ont permis de confirmer la tenue de la séance d'entraînement annulé la veille.
La grande répétition est en cours ce mercredi matin : de 7h30 à 9h30. Les épreuves féminine et masculine, elles, se dérouleront jeudi et vendredi.
Les nageurs du marathon natation, appelé parfois natation en eau libre, feront six tours entre le pont Alexandre III et le pont de l'Alma pour un total de 10 kilomètres.
Cinq séances d’entraînement ont été annulées depuis le début des Jeux olympiques. En cause, la concentration de deux types de bactéries présentes dans les matières fécales : Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques.
La plupart des souches d'E. coli et d'entérocoques sont inoffensives et certaines vivent dans les intestins de personnes et d'animaux en bonne santé.
Mais d'autres sont dangereuses, et même une bouchée d'eau contaminée peut provoquer des infections des voies urinaires ou des intestins. Plusieurs facteurs déterminent si une personne tombe malade après avoir été exposée, notamment l'âge et l'état de santé général.
Quatre triathlètes – sur la centaine qui ont participé aux courses individuelles masculines et féminines la semaine dernière – sont tombés malades dans les jours qui ont suivi, sans que l'on sache exactement si l'eau était en cause.
Les taux d'entérocoques relevés lundi étaient disponibles mardi en milieu de matinée et, bien qu'ils montrent une amélioration de la qualité de l'eau de la Seine, l'un des quatre tests n'était toujours pas conforme aux normes.
Selon les directives de World Aquatics et de World Triathlon, une eau de "bonne qualité" peut contenir jusqu'à 1 000 unités formant colonie d'E. coli par 100 millilitres et jusqu'à 400 unités formant colonie d'entérocoques par 100 millilitres.
Les données publiées mardi montrent qu'un échantillon prélevé tôt lundi au Port du Gros-Caillou, qui se trouve sur le parcours de l'épreuve de natation marathon, mais au-delà du point où les triathlètes ont fait demi-tour lundi, a révélé un niveau de 436 unités d'entérocoques.
Un siècle d'interdiction
À quelques exceptions près, la baignade dans la Seine est interdite depuis 1923 en raison de la trop grande pollution.
Paris a mis en place un plan ambitieux plan baignade à 1,4 milliard d'euros, piloté par l'État, afin de permettre la tenue de certaines épreuves de natation dans le fleuve.
Il s'agissait notamment de construire un bassin géant pour recueillir les eaux de pluie excédentaires et empêcher les eaux usées de se déverser dans la Seine, de rénover les infrastructures d'égouts et de moderniser les stations d'épuration.
La qualité de l'eau de la Seine est étroitement liée aux conditions météorologiques. Les fortes précipitations peuvent entraîner l'écoulement des eaux usées et des eaux de ruissellement chargées de polluants dans le fleuve, ce qui se traduit par des niveaux élevés de bactéries d'origines fécales, tandis que les températures élevées et les rayons ultraviolets du soleil peuvent tuer les agents pathogènes.