Les électeurs de Bosnie-Herzégovine se rendent aux urnes ce dimanche, quelques jours seulement après des inondations majeures qui ont tué au moins 18 personnes.
Alors que les électeurs de Bosnie-Herzégovine votent ce dimanche pour élire leurs maires et conseillers municipaux, les équipes de secours des pays voisins et des États membres de l'UE unissent leurs efforts pour déblayer les décombres et rechercher les personnes toujours portées disparues à la suite des inondations et des glissements de terrain de ces derniers jours.
La Commission électorale centrale (CEC) a reporté le scrutin dans les cinq municipalités les plus fortement touchées par les inondations.
Au total, 110 partis politiques participent aux élections et 386 candidats se présentent aux postes de maires. Plus de 25 700 candidats se disputeront également les sièges des conseils communautaires locaux.
Un scrutin très surveillé par l'Union européenne
L'UE et d'autres organismes internationaux ont financé des réformes électorales en Bosnie-Herzégovine à la suite d'informations faisant état de fraudes et d'autres irrégularités lors de précédents scrutins.
La CEC a été dotée d'une "nouvelle technologie d'intégrité électorale", selon Christian Schmidt, haut représentant de l'UE. Son bureau, qui détient des pouvoirs étendus en Bosnie-Herzégovine, a également réformé les lois électorales en mars.
Des observateurs internationaux surveillent également de près le scrutin de dimanche, notamment une délégation du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, qui fait partie du Conseil de l'Europe.
Un passé sanglant
La Bosnie-Herzégovine a connu une guerre sanglante entre 1992 et 1995, l'une des plus meurtrières en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le conflit a fait 100 000 victimes et deux millions de personnes ont été déplacées, une situation qui a abouti au génocide des Bosniaques à Srebrenica en juillet 1995.
Rédigés pour mettre fin à la guerre en 1995, les accords de paix de Dayton, parrainés par les États-Unis, ont créé un système complexe de juridictions, permettant aux trois principaux groupes ethniques du pays - les Serbes orthodoxes, les Croates catholiques et les Bosniaques musulmans - de diriger la politique intérieure et d'exercer un contrôle sur les principaux processus de prise de décision.
L'accord de paix a établi deux unités administratives principales dans le pays : l'entité dominée par les Serbes, la Republika Srpska (RS), et la Fédération de Bosnie-Herzégovine (FBiH), à majorité bosniaque et croate.
Il a également créé le Bureau du Haut Représentant, un organisme financé par la communauté internationale et chargé de faire respecter les aspects civils des accords de paix.