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L'Iran minimise l'attaque israélienne pour éviter la confrontation

DOSSIER - Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, salue les membres de la force Basij des Gardiens de la révolution lors d'une réunion à Téhéran, en Iran, en novembre 2019.
DOSSIER - Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, salue les membres de la force Basij des Gardiens de la révolution lors d'une réunion à Téhéran, en Iran, en novembre 2019. Tous droits réservés  AP/AP
Tous droits réservés AP/AP
Par Babak Kamiar
Publié le Mis à jour
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Le gouvernement iranien a déclaré samedi matin que les dommages causés par les frappes aériennes étaient "limités" et que la "situation était normale".

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Après le lancement par Israël d'une vague de frappes aériennes contre l'Iran, les médias nationaux et des sources proches du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) tentent de minimiser l'importance de l'opération, affirmant qu'il s'agit d'un échec.

Alors qu'Israël rapporte qu'au moins 20 sites militaires ont été ciblés lors d'une opération en trois phases tôt samedi, des sources iraniennes ont rejeté les affirmations selon lesquelles 140 avions de combat israéliens auraient été impliqués, les qualifiant d'"exagération de la propagande israélienne". Elles insistent également auprès des Iraniens sur le fait que les dirigeants israéliens ont dirigé l'attaque depuis des bunkers, soi-disant par crainte d'éventuelles représailles iraniennes.

Fatemeh Mohajerani, porte-parole du gouvernement iranien, a limité sa déclaration sur les dommages causés par les frappes aériennes, affirmant qu'ils étaient "limités" et que la "situation est normale".

Israël a tenu compte de la position des États-Unis

Comme le souhaitait Washington, le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu semble avoir opté pour une série plus limitée de frappes de représailles sur des cibles militaires conventionnelles.

Les installations nucléaires et pétrolières avaient été considérées comme des cibles possibles de la riposte israélienne à l'attaque iranienne du 1er octobre, avant que l'administration du président américain Joe Biden n'obtienne d'Israël, à la mi-octobre, l'assurance qu'il ne frapperait pas de telles cibles, ce qui constituerait une escalade plus sévère.

Les États-Unis ont maintenant mis en garde contre d'autres représailles, indiquant que les frappes de la nuit devraient mettre fin à l'échange direct de tirs entre Israël et l'Iran.

Le fait qu'Israël se soit concentré sur des cibles militaires spécifiques est loin d'être le pire des scénarios pour la République islamique. Une attaque de plus grande envergure contre des infrastructures essentielles, telles que des installations pétrolières, électriques ou nucléaires, aurait pu plonger l'Iran dans une crise encore plus profonde, dans le contexte de l'instabilité économique et politique actuelle.

Les médias américains avaient déjà noté que si la réponse d'Israël restait limitée, l'Iran s'abstiendrait probablement de riposter. Le New York Times a également rapporté que des responsables iraniens avaient précisé qu'ils réagiraient si les attaques israéliennes causaient des dommages importants et faisaient de nombreuses victimes ; toutefois, si Israël limitait ses frappes à quelques bases militaires et installations de stockage de missiles et de drones, l'Iran pourrait décider de ne pas prendre de contre-mesure.

Comment l'Iran réagit-il aux frappes ?

L'Iran se trouve dans une position précaire, d'autant plus que ses mandataires régionaux, notamment le Hezbollah au Liban, sont considérablement affaiblis. Le régime est conscient, du moins en coulisses, qu'il n'a pas la capacité militaire de rivaliser avec Israël, qui reçoit chaque année des milliards de dollars d'aide militaire des États-Unis.

S'il est improbable que l'Iran renonce officiellement à son droit de riposte, une réponse immédiate ne semble pas correspondre à ses intérêts stratégiques.

À court terme, les médias et la télévision d'État iraniens mettront probablement l'accent sur un récit de "victoire", tout en minimisant, voire en qualifiant de "faux" certains aspects de la riposte israélienne. Le régime iranien dissimulera probablement tout dommage causé aux installations de production de missiles balistiques ou aux usines de fabrication de drones, profitant du caractère limité et peut-être coordonné de la riposte israélienne pour contrôler la situation.

La violence va-t-elle s'intensifier ou une crise sera-t-elle évitée ?

On s'attend à ce que l'Iran maintienne la rhétorique d'une réponse potentielle, mais il naviguera probablement dans un équilibre délicat entre l'escalade et la désescalade des tensions.

Il est essentiel de se rappeler que la présidentielle américaine, qui aura lieu dans moins de dix jours, influencera considérablement les politiques futures de l'Iran et d'Israël, et il semble peu probable que la Maison Blanche laisse les tensions s'aggraver dans les jours à venir. Une perspective qui pourrait inciter l'Iran à mettre la question de côté pour le moment.

Mais il ne faut pas non plus sous-estimer l'influence des partisans de la ligne dure au sein des cercles dirigeants iraniens, qui considèrent qu'un conflit à grande échelle est la seule voie possible pour leur survie politique.

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