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L'opposition géorgienne descend dans la rue contre "les élections volées"

« C'est le rêve russe, l'opération du FSB » (services spéciaux de Moscou, ex-KGB) : les manifestants critiquent le parti au pouvoir, Rêve géorgien, de biais pro-russe.
« C'est le rêve russe, l'opération du FSB » (services spéciaux de Moscou, ex-KGB) : les manifestants critiquent le parti au pouvoir, Rêve géorgien, de biais pro-russe. Tous droits réservés  Zurab Tsertsvadze/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Zurab Tsertsvadze/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Serge Duchêne avec EBU, AP
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Après en certain désarroi suite à l'annonce de victoire aux législatives du parti au pouvoir 'Rêve géorgien' que ses détracteurs accusent d'être pro-russe, les partis en faveur de l'intégration européenne de ce petit pays caucasien se sont coordonnés pour monter la pression - par la rue.

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Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés dans la capitale géorgienne, Tbilissi, alors que la présidente Salomé Zourabichvili et les représentants des partis d'opposition se sont adressés au public après les élections contestées de samedi.

Selon les journalistes présents sur place, les foules ont bloqué l'avenue principale Roustaveli dans la capitale avant leur discours.

La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili a rejeté la victoire du parti au pouvoir, Rêve géorgien, plus tôt dans la journée, et a demandé aux partenaires internationaux de soutenir la Géorgie, qualifiant les élections d'« illégitimes » et leur résultat, de « complètement falsifié ».

« Il est temps de défendre votre vote », a déclaré Zourabichvili aux manifestants

« Vous n'avez pas perdu les élections, votre vote a été volé et ils ont essayé de voler votre avenir », a-t-elle martelé devant la foule largement acquise à ses arguments.

Les partis politiques d'opposition qui ont participé au rassemblement de protestation affirment que les élections législatives du 26 octobre ont été « truquées ». Ils réclament de nouvelles élections en Géorgie, qui devraient être organisées par l'administration électorale internationale.

Rêve géorgien a déclaré sa victoire dimanche, alors que des informations faisaient état de violations du scrutin. La commission électorale a par la suite annoncé que le parti avait obtenu près de 54 % des voix. Les quatre principaux partis d'opposition ont annoncé qu'ils ne reconnaissaient pas les résultats.

Les élections législatives ont été décrites comme cruciales pour l'avenir de la Géorgie, déterminant si le pays continuera à rechercher l'adhésion à l'UE ou s'il se rapprochera de la Russie.

Des violations et irrégularités

Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux samedi montre un homme semblant introduire plusieurs bulletins de vote dans une urne dans un bureau de vote de la ville de Marneuli, à 42 kilomètres au sud de Tbilissi.

Le ministère de l'Intérieur de la Géorgie a déclaré avoir ouvert une enquête, et la Commission électorale centrale a annoncé qu'une affaire criminelle avait été ouverte et que tous les résultats du bureau de vote seraient déclarés nuls.

Les médias locaux ont également filmé plusieurs échauffourées.

Des images filmées par TV Pirveli à Tbilissi montrent plusieurs hommes participant à une rixe à l'extérieur du bureau de vote.

TV Pirveli a indiqué que ces hommes étaient apparemment des partisans du parti au pouvoir, Rêve géorgien, et qu'ils avaient tenté de provoquer un incident.

Rêve géorgien a nié toute implication dans l'incident.

L'élection est très conflictuelle car de nombreux citoyens la considèrent comme un vote décisif sur la possibilité d'adhérer à l'Union européenne.

La campagne préélectorale dans cette nation du Caucase du Sud de 3,7 millions d'habitants, frontalière de la Russie, a été dominée par la politique étrangère et marquée par une lutte acharnée pour les votes et des allégations de campagne de diffamation.

Certains Géorgiens se sont plaints d'intimidations et de pressions pour voter pour le parti au pouvoir, Rêve géorgien, tandis que l'opposition a accusé le parti de mener une « guerre hybride » contre ses citoyens.

Encore une "mission de paix" d'Orbán ?

Le Premier ministre Viktor Orbán a effectué une visite surprise en Géorgie lundi, après avoir réagi à contre-courant aux élections contestées dans le pays.

Le dirigeant hongrois a joué le rôle de trouble-fête en faisant preuve d'unité dans la confrontation avec la Russie au sujet de sa guerre en Ukraine. Aujourd'hui, un autre point de discorde est apparu dans le résultat contesté des élections en Géorgie, où l'opposition allègue que le parti populiste au pouvoir a truqué les votes.

M. Orbán, le partenaire le plus proche du président russe Vladimir Poutine au sein de l'UE et le dirigeant européen le plus ancien, occupe actuellement la présidence tournante de l'UE, qui est souvent le porte-voix mondial de l'Union et que M. Orbán a utilisée d'une manière qui met en évidence les divisions internes.

Les institutions européennes ont passé une grande partie du week-end à réfléchir à une déclaration diplomatique qui montrerait leur mécontentement face à la victoire revendiquée du parti Rêve géorgien, qui, selon elles, penche de plus en plus du côté de Moscou et s'éloigne de Bruxelles, alors même que de nombreux habitants de l'ancienne nation soviétique sont favorables à l'adhésion à l'UE.

Mais M. Orbán, de plus en plus considéré comme la voix de M. Poutine au sein de l'Union, a devancé les déclarations de l'UE avant même que tous les votes ne soient comptés et a félicité « le parti Rêve géorgien pour sa victoire écrasante », ajoutant que les Géorgiens « savent ce qui est le mieux pour leur pays et ont fait entendre leur voix ».

La déclaration de l'UE, publiée plus tard, appelle les autorités géorgiennes à « s'acquitter de leur devoir d'enquêter rapidement, de manière transparente et indépendante » sur les allégations de fraude électorale.

Bruxelles a également pris soin de minimiser la portée de la visite caucasienne d'Orbán en insistant que son voyage à Tbilissi "a lieu exclusivement dans le cadre des relations bilatérales entre la Hongrie et la Géorgie", selon un porte-parole de la Commission européenne lundi. "Le premier ministre Orbán n'a reçu aucun mandat du Conseil de l'UE pour se rendre à Tbilissi".

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