Construite sous le sultan Abdulhamid II au début des années 1900, la gare de Qadam n'est aujourd'hui que décombres et wagons calcinés. De nombreux syriens espèrent rendre au bâtiment sa splendeur d'antan.
La gare de Qadam, à Damas était autrefois la fierté de la capitale syrienne, reliant l'Europe à la péninsule arabique sous l'Empire ottoman, mais plus d’une décennie de guerre n'a laissé que décombres, murs marqués par les balles, et wagons calcinés sur les lieux de la station.
Au lendemain de la chute du régime d'Assad, de nombreux Syriens espèrent sa remise en état et voit dans cette reconstruction, l’occasion de créer un symbole fort de la renaissance du pays.
Mazen Malla a grandi près de la gare. Comme son père, ses oncles et son grand-père, il a exercé en tant que conducteur de train durant de nombreuses années, passant plus de 12 heures dans une locomotive.
"Nous considérions le train et l'automobile comme faisant partie de nous", a-t-il déclaré. "Je ne voyais pas mes propres enfants autant que l'automobile."
La gare de Qadam a été construite sous le sultan Abdulhamid II au début des années 1900, reliant les pèlerins musulmans d'Europe et d'Asie via l'actuelle Turquie à la ville sainte de Médine, en Arabie Saoudite.
Le chemin de fer est rapidement devenu la cible des combattants arabes lors d'un soulèvement armé pendant la Première Guerre mondiale, soutenu par la Grande-Bretagne, la France et d'autres forces alliées, qui a finalement renversé l'Empire ottoman.
Au cours des décennies suivantes, le tronçon de chemin de fer a servi au transport des voyageurs entre Damas et sa deuxième ville, Alep, ainsi que plusieurs villes et la Jordanie voisine.
Puis le bâtiment, servi de base militaire à l'armée, a été endommagé durant la guerre.
Pendant toute les années où l’armée syrienne maintenait le contrôle du quartier de Qadam, Mazem Malla s’est tenu à l’écart de la gare. Lorsqu’Assad a été renversé, le cheminot est revenu.
Aujourd'hui, lui et d'autres espèrent que le chemin de fer pourra être débarrassé de ses décombres et de son sombre passé et devenir un élément central de la relance économique de la Syrie.
L’ancien cheminot espère pouvoir un jour reprendre son activité à la gare et que son fils puisse perpétuer la tradition familiale en y travaillant aussi.