Miloš Vučević a présenté sa démission alors que des manifestations secouent le pays depuis l'effondrement meurtrier d'un auvent en novembre. Selon lui, la division de la société a été "initiée de l'étranger". Vučević a également annoncé la démission du maire de Novi Sad, lieu du drame.
Le Premier ministre serbe, Miloš Vučević, a présenté sa démission mardi après des mois de protestations suite à l'effondrement d'une canopée de la gare de Novi Sad en novembre qui a tué 15 personnes.
La démission de Vučević est intervenue juste un jour après que le président Aleksandar Vučić a déclaré qu'une "refonte urgente et étendue du gouvernement" était en cours en réponse aux revendications formulées par les étudiants serbes qui descendent dans la rue pour demander des comptes aux dirigeants du pays.
Lors d'une conférence de presse extraordinaire, M. Vučević a déclaré qu'il était "fier" de tout ce qui avait été fait pendant son mandat, en particulier dans le domaine de l'économie.
"La grande tragédie de Novi Sad a jeté une ombre sur la Serbie et, à partir de ce moment, le pays a semblé s'enliser dans la crise", a-t-il déclaré (cité par les médias serbes), en faisant référence aux manifestations qui ont débuté après l'effondrement de l'auvent en béton au-dessus de l'entrée du bâtiment de la gare ferroviaire dans la ville de Novi Sad.
"(Le gouvernement) doit faire preuve (...) du plus haut niveau de responsabilité", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse mardi.
M. Vučević est devenu premier ministre de la Serbie en mai 2024, après avoir été vice-Premier ministre, ministre de la défense et maire de Novi Sad de 2012 à 2022.
Selon Vučević, la division qui a émergé dans la société a été "initiée de l'étranger", et l'effondrement de la gare de Novi Sad a été utilisé comme un prétexte. Il a également déclaré que le maire de Novi Sad, Milan Đurić, démissionnera, à son tour, ce mardi.
"Nous avons ainsi répondu aux demandes des manifestants", a déclaré M. Vucevic, qui a exprimé l'espoir que cela conduira à une stabilisation de la situation dans la société et à l'instauration d'un dialogue.
Lundi, les manifestants ont bloqué pendant 24 heures un carrefour important de la capitale Belgrade, augmentant ainsi la pression sur les autorités.
Des agriculteurs serbes montés sur des tracteurs et des milliers de citoyens se sont joints à ce blocus qui faisait suite à des semaines de manifestations visant à demander des comptes sur l'accident mortel de Novi Sad, que les critiques ont imputé à la corruption endémique du gouvernement.
Une campagne de manifestations massives a constitué le plus grand défi depuis des années pour le gouvernement des nationalistes du Parti progressiste serbe (SNS) qui tient fermement le pouvoir en Serbie.
"Toute forme de crise pose un grave problème pour notre économie", a déclaré, lundi, Vučić. "Une telle situation dans la société n'est bonne pour personne".