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Guerre en Ukraine : la Russie déploie son système de missiles à capacité nucléaire au Bélarus

Le système de missiles russe Oreshnik est vu lors d'un entraînement dans un lieu non divulgué au Belarus.
Le système de missiles russe Oreshnik est vu lors d'un entraînement dans un lieu non divulgué au Belarus. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Euronews
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Le ministère russe de la Défense a publié les premières images de l'Oreshnik au Bélarus, système de missiles qui peut faire autant de dégâts qu'une attaque nucléaire, a assuré Vladimir Poutine.

La Russie a déployé au Bélarus, ce mardi 30 décembre, son système de missiles capable de porter des charges nucléaires. Le ministère russe de la Défense a dévoilé des premières images de véhicules de combat transportant le système Oreshnik traverser une forêt dans le cadre d'un entraînement.

Cette annonce fait suite à la déclaration du président bélarusse Alexandre Loukachenko, le jeudi 18 décembre, qui avait précisé que l'Oreshnik était arrivé dans son pays, la veille. Il a précisé que jusqu'à dix de ces systèmes seraient stationnés en Biélorussie.

De son côté, Vladimir Poutine avait assuré, le 17 décembre, que l'Oreshnik entrerait en service avant la fin de l'année, poursuivant ainsi sa volonté de moderniser son arsenal nucléaire. Il a également assuré que Moscou chercherait à étendre ses gains en Ukraine si Kyiv et ses alliés occidentaux rejetaient les exigences du Kremlin lors des pourparlers de paix.

Qu'est-ce que l'Oreshnik ?

Oreshnik, qui signifie "noisetier" en russe, est un missile balistique à portée intermédiaire que le ministère américain de la Défense considère comme une variante du RS-26 Rubezh. Le Pentagone le décrit comme "expérimental" et basé sur le programme russe de missiles balistiques intercontinentaux RS-26, qui aurait été mis en sommeil en 2018.

Selon les experts occidentaux, l'Oreshnik est dérivé du RS-26, avec un étage de propulsion en moins, ce qui réduit sa portée. Le RS-26 lui-même est une version raccourcie du missile balistique intercontinental RS-24 Yars.

Ils estiment que le missile mesure entre 15 et 18,5 mètres de long, avec un diamètre d'environ 1,9 mètre, et qu'il est monté sur un transporteur et un lanceur mobiles pour un déploiement et une dissimulation rapides.

Sur cette image tirée d'une vidéo fournie par le service de presse du ministère russe de la Défense le lundi 29 décembre 2025.
Sur cette image issue d'une vidéo fournie par le service de presse du ministère russe de la Défense le lundi 29 décembre 2025. AP/Russian Defense Ministry Press Service

Le ministère de la Défense du Belarus a déclaré, ce mardi, que l'Oreshnik avait une portée de 5 000 kilomètres, ce qui place la majeure partie de l'Europe à distance de frappe. Les médias d'État russes ont affirmé que le missile pouvait atteindre une base aérienne en Pologne en onze minutes et le siège de l'Otan, à Bruxelles, en dix-sept minutes. Des affirmations qui n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Les missiles à portée intermédiaire ont une portée comprise entre 500 et 5 500 kilomètres. Ces armes étaient interdites par le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), que Washington et Moscou ont abandonné en 2019.

Vladimir Poutine a affirmé que les ogives d'Oreshnik "ne peuvent pas être interceptées" et qu'une frappe multiple pourrait être "aussi dévastatrices qu'une attaque nucléaire". Les experts occidentaux ont exprimé leur scepticisme à l'égard de ces affirmations, estimant qu'il s'agit probablement d'une technologie ancienne reconditionnée, présentée comme une "super-arme" de pointe.

Le président russe a également averti que Moscou pourrait utiliser l’Oreshnik contre les alliés de Kyiv qui lui ont permis de frapper le territoire russe avec leurs missiles à plus longue portée.

Utilisation au combat

La Russie a utilisé une version conventionnelle de l'Oreshnik pour la première fois le 21 novembre 2024, frappant les installations de l'usine PA Pivdenmash à Dnipro, dans l'est de l'Ukraine. Une attaque que Moscou avait annoncée à Washington. Le missile a été lancé depuis le terrain d'entraînement de Kapustin Yar, dans l'oblast d'Astrakhan, à environ 800 kilomètres de la cible.

De hauts responsables ukrainiens ont déclaré que le missile transportait des ogives "factices" dépourvues d'explosifs.

Les experts états-uniens ont décrit cette méthode comme "un moyen coûteux d'obtenir une destruction peu importante". Toutefois, les ogives d'Oreshnik, même inertes, peuvent causer des dommages importants en raison de l'énergie cinétique créée par la vitesse hypersonique.

L'imagerie satellite a révélé que les toits des bâtiments de PA Pivdenmash et le secteur privé avoisinant n'avaient subi que des dommages minimes. Les experts ont noté que la précision démontrée lors de l'attaque de Dnipro est suffisante pour délivrer une charge nucléaire, mais pas pour une charge conventionnelle.

Vladimir Poutine avait qualifié cette attaque de "test réussi" et d'avertissement aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui envisagent de doter l'Ukraine d'armes à longue portée capables de frapper au plus profond de la Russie.

Le 31 octobre, les services de renseignement militaire, les services de sécurité et les forces armées ukrainiennes ont affirmé avoir détruit un système Oreshnik sur le site d'essai de Kapustin Yar, laissant deux systèmes opérationnels.

Les troupes russes sont alignées sur une base biélorusse où le système de missiles Oreshnik a été déployé.
Des troupes russes sont alignées sur une base au Belarus où le système de missiles Oreshnik a été déployé. AP Photo

Des négociations décisives

Ce déploiement intervient alors que les pourparlers de paix menés par les États-Unis atteignent une phase décisive, près de quatre ans après le début de l'invasion russe en Ukraine.

Le président américain Donald Trump a accueilli, ce dimanche 28 décembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky en Floride, affirmant que Kyiv et Moscou étaient "plus proches que jamais" d'un accord de paix.

Cependant, Moscou et Kyiv restent profondément divisés sur des questions clés, notamment sur les exigences maximalistes de la Russie concernant la région orientale du Donbass, et le sort de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les Russes.

Donald Trump, qui a appelé Vladimir Poutine après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, a souligné que les négociations menées depuis plusieurs mois sous l’égide des États‑Unis pourraient encore s’effondrer.

Pacte Minsk-Moscou

Lors de la signature d'un pacte de sécurité avec Alexandre Loukachenko en décembre 2024, Vladimir Poutine avait déclaré que même si la Russie contrôlait les systèmes Oreshnik, Moscou permettrait à Minsk de choisir ses cibles. Il a précisé que si les missiles étaient utilisés contre des cibles plus proches du Bélarus, ils pourraient transporter une charge utile beaucoup plus lourde.

En 2024, le Kremlin a publié une doctrine nucléaire révisée stipulant que toute attaque conventionnelle contre la Russie soutenue par une puissance nucléaire serait considérée comme une attaque conjointe. Cette doctrine place également le Bélarus sous le parapluie nucléaire russe.

La Russie a déjà déployé des armes nucléaires tactiques au Bélarus, dont elle a utilisé le territoire pour lancer son invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022. Alexandre Loukachenko a déclaré que Minsk possédait plusieurs dizaines d'armes nucléaires tactiques russes.

Le gouvernement bélarus a été sanctionné à plusieurs reprises par l'Occident pour la répression des violations des droits de l'homme et pour avoir permis à Moscou d'utiliser son territoire pour l'invasion totale de l'Ukraine.

Video editor • Rory Elliott Armstrong

Sources additionnelles • AP

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