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Zelensky : il est temps de créer des "forces armées de l'Europe"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la conférence sur la sécurité de Munich à l'hôtel Bayerischer Hof à Munich, en Allemagne, le samedi 15 février 2025.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la conférence sur la sécurité de Munich à l'hôtel Bayerischer Hof à Munich, en Allemagne, le samedi 15 février 2025. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Sasha Vakulina
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu'il n'écarterait pas la possibilité d'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, mais qu'"à l'heure actuelle, le membre le plus influent de l'OTAN semble être Poutine, car il semble en mesure de bloquer les décisions" du bloc.

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Le moment est venu de créer des "forces armées de l'Europe", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de son intervention à la conférence de Munich sur la sécurité, samedi matin.

"L'UE ne s'en sortira pas toute seule, mais nous non plus", a-t-il déclaré, réitérant son avertissement sévère selon lequel la Russie pourrait attaquer les pays de l'OTAN dès l'année prochaine, les préparatifs d'une attaque étant peut-être déjà en cours.

Il faisait référence à la possession par Kyiv d'informations fiables sur les opérations russes au Bélarus dès l'été 2025. "Nous disposons d'informations claires selon lesquelles la Russie prévoit d'envoyer des troupes au Bélarus au cours de l'été sous le prétexte d'exercices. Mais c'est exactement comme cela que l'invasion de l'Ukraine a été préparée il y a trois ans".

"Ces forces sont-elles destinées à attaquer l'Ukraine ? Peut-être sont-elles pour vous, pour l'Europe. Vos armées sont-elles prêtes ? Dans combien de temps vos alliés réagiront-ils, si tant est qu'ils le fassent ?" a demandé M. Zelensky, alors qu'il n'est pas certain que l'Ukraine ou l'Europe puissent compter sur le soutien des États-Unis.

"Soyons clairs : nous ne pouvons pas exclure la possibilité que l'Amérique refuse de coopérer avec l'Europe sur des questions qui la menacent".

S'exprimant lors de la conférence de Munich sur la sécurité, vendredi dernier, il a cité les services de renseignement ukrainiens selon lesquels la Russie prépare entre 100 000 et 150 000 soldats à entrer au Bélarus, le plus proche allié de la Russie, qui pourrait servir de base de lancement pour une éventuelle attaque à l'avenir.

"Je ne sais pas s'ils attaqueront l'Ukraine, mais ils attaqueront. Peut-être l'Ukraine, peut-être la Pologne, peut-être les pays baltes", a déclaré M. Zelensky.

Depuis l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie et les critiques de l'administration américaine sur les dépenses de défense de ses alliés, seules la Pologne, l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie ont annoncé d'importantes augmentations de leurs dépenses de défense.

Lors de son discours, M. Zelensky a déclaré que les dépenses de défense étaient importantes, mais qu'il était impossible de défendre les États avec ces seules dépenses.

"Ce n'est pas plus compliqué que de résister aux attaques russes, comme nous l'avons déjà fait. Mais il ne s'agit pas seulement d'augmenter les dépenses de défense en pourcentage du PIB. Bien sûr, nous avons besoin d'argent, mais l'argent seul ne peut pas arrêter l'avancée de l'ennemi", a-t-il ajouté.

"Sans l'armée ukrainienne, les armées européennes ne suffiront pas à arrêter la Russie. Telle est la réalité. Seule notre armée en Europe a une véritable expérience de la guerre moderne", a-t-il ajouté.

Volodymyr Zelensky a déclaré qu'il n'excluait pas l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance transatlantique. Il a toutefois déploré qu'"à l'heure actuelle, le membre le plus influent de l'OTAN semble être Poutine, parce qu'il semble être en mesure de bloquer" les décisions du bloc, commentant certaines des exigences de Moscou reprises par les représentants de l'administration américaine, telles que l'exclusion de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et le fait de qualifier d'"irréaliste" tout retour aux frontières du pays d'avant 2014.

"Nous pensons que le cœur de toute garantie de sécurité pour l'Ukraine devrait être l'adhésion à l'OTAN. Ou des conditions qui nous permettent de construire une autre OTAN, ici même en Ukraine".

Pour cela, a-t-il insisté, l'Ukraine devrait augmenter le nombre de ses troupes pour les mettre au niveau de celles de la Russie, mais elle aurait aussi besoin de plus d'argent et d'armes pour les équiper.

"Je demande à chacun d'entre vous : si la Russie venait vous attaquer, votre armée pourrait-elle se battre de la même manière ? Je ne veux pas que quelqu'un ait à le découvrir un jour. C'est pourquoi nous parlons de garanties de sécurité. C'est pourquoi, pour nous, il s'agit soit d'adhérer à l'OTAN, soit d'obtenir les conditions nécessaires à la construction d'une autre OTAN en Ukraine".

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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