Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué peu de temps après avoir tenu "une conversation significative" avec son homologue américain et qu'ils ont convenu de "maintenir le contact et de planifier les prochaines réunions".
Le président Donald Trump a bouleversé trois ans de politique américaine à l'égard de l'Ukraine mercredi, en déclarant que le président russe Vladimir Poutine et lui-même avaient convenu d'entamer des négociations pour mettre fin à la guerre, à la suite d'un spectaculaire échange de prisonniers.
M. Trump a indiqué dans un message sur les réseaux sociaux que lui et M. Poutine avaient eu un long appel téléphonique au cours duquel ils s'étaient engagés à « travailler ensemble, très étroitement » pour mettre fin au conflit et qu'ils se rencontreraient en personne, y compris peut-être dans leurs pays respectifs.
Par ailleurs, à l’issue de cet entretien, le chef d’État américain a annoncé à des journalistes présents à la Maison-Blanche, qu’il rencontrera son homologue russe en Arabie saoudite.
Cet appel fait suite à un échange de prisonniers qui a permis à la Russie de libérer l'instituteur américain Marc Fogel, originaire de Pennsylvanie, après plus de trois ans de détention.
Alexander Vinnik, un criminel russe condamné, est libéré dans le cadre de l'échange qui a permis à Moscou de relâcher Marc Fogel, ont confirmé mercredi deux responsables américains. Les fonctionnaires ont parlé sous le couvert de l'anonymat pour discuter de l'échange.
La tenue de la conversation a été confirmée par le porte-parole de Vladimir Poutine, Vladimir Peskov, cité par l'agence officielle russe TASS. " La conversation téléphonique a été très longue, elle a duré près d'une heure et demie", a-t-il précisé.
Il s'agissait de la première conversation entre les dirigeants de la Russie et des États-Unis depuis trois ans, ajoute, de son côté, le TASS. La dernière fois que le président russe s'est entretenu avec le prédécesseur de M. Trump, Joe Biden, c'était exactement le même jour, le 12 février, en 2022.
Selon Peskov, la conversation entre Trump et Poutine avait couvert un grand nombre de sujets, notamment le Moyen-Orient et l'Iran, en plus de l'Ukraine, qui était le sujet principal.
M. Peskov a déclaré que M. Trump avait appelé à une cessation rapide des hostilités et à un règlement pacifique et que « le président Poutine, à son tour, a souligné la nécessité de supprimer les causes profondes du conflit et a convenu avec M. Trump qu'un règlement à long terme pourrait être obtenu par le biais de pourparlers de paix. »
« Le président russe a soutenu l'une des principales thèses du président américain, à savoir que le moment est venu pour nos deux pays de travailler ensemble », a déclaré M. Peskov aux journalistes. « Le président russe a invité le président américain à se rendre à Moscou et s'est dit prêt à accueillir des responsables américains en Russie pour des questions d'intérêt mutuel, dont naturellement l'Ukraine, le règlement ukrainien.»
Et Kyiv dans tout cela ?
Le degré d'implication du président ukrainien Volodymyr Zelensky n'était pas clair. M. Trump s'est entretenu par téléphone avec lui mercredi, a déclaré le conseiller présidentiel ukrainien Dmytro Lytvyn, qualifiant cet entretien de « bonne conversation ».
Pendant ce temps, Zelensky s'est efforcé de tenir le coup face à ce que beaucoup en Ukraine considèrent comme une grande déception. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a déclaré avoir eu « une conversation significative » avec M. Trump, au cours de laquelle ont été évoquées « les possibilités de parvenir à la paix » et « la volonté de Kiev de collaborer au niveau de l'équipe, ainsi que les capacités technologiques de l'Ukraine, y compris les drones et d'autres industries de pointe ».
« Je suis reconnaissant au président Trump », a-t-il déclaré.
Le vice-président JD Vance, le secrétaire d'État Marco Rubio et l'envoyé spécial de M. Trump pour la Russie et l'Ukraine, le général à la retraite Keith Kellogg, seront tous en Allemagne dans le courant de la semaine pour la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, à laquelle M. Zelensky assistera également.
Toutefois, le secrétaire à la défense, Pete Hegseth, a porté un coup aux aspirations de l'Ukraine en déclarant mercredi au siège de l'OTAN à Bruxelles que l'adhésion à l'OTAN n'était pas réaliste pour l'Ukraine et que toute garantie de sécurité pour le pays devrait être supportée par les pays européens.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, l'administration Biden s'était jointe à d'autres membres de l'OTAN pour affirmer que l'adhésion à l'Alliance était « inévitable ».
L'annonce de M. Trump a semblé démanteler le mantra de l'ère Biden selon lequel Kyiv participerait pleinement à toutes les décisions prises. « Rien sur l'Ukraine sans l'Ukraine », ont répété M. Biden et ses principaux collaborateurs en matière de sécurité nationale.