Le président de la FCC, Brendan Carr, a ouvert une enquête sur la Walt Disney Company, alors que Donald Trump souhaite éliminer toutes les politiques d'inclusion et de diversité dans les secteurs public et privé.
Dans sa croisade tous azimuts pour éliminer les programmes de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) aux Etats-Unis, le gouvernement de Donald Trump a désormais placé dans sa cible la célèbre Walt Disney Company et sa filiale ABC.
Après s'être attaqué aux administrations fédérales, dont l'armée et l'éducation, l'administration Trump vise désormais les grandes entreprises du divertissement.
L'agence américaine de régulation des télécoms, la FCC, a ainsi été missionnée pour enquêter officiellement sur la promotion de la diversité en pratique chez Disney, a indiqué Brendan Carr, le président la FCC, récemment nommé par Donald Trump.
"Je suis préoccupé par le fait qu'ABC et sa maison mère ont encouragé et encouragent peut-être encore des formes de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) injustes, d'une manière qui n'est pas conforme aux réglementations de la FCC", écrit Brendan Carr dans son réquisitoire adressé au géant du divertissement relayée sur X.
"Disney a fait de la promotion de la diversité une priorité dans ses activités ces dernières années et l'a apparemment fait d'une manière qui a infecté de nombreux aspects des décisions de votre entreprise", souligne encore le président de l'autorité de régulation.
Le président de la FCC avait déjà écrit en février dernier à Comcast et NBCUniversal qu'ils faisaient l'objet d'une enquête visant à "éradiquer le fléau de la DEI".
Dans le détail, la Federal Communications Commissions veut vérifier si les pratiques de Disney sont conformes à la réglementation de la FCC sur l'égalité des chances en matière d'emploi. M. Carr explique qu'il veut s'assurer que Disney n'enfreint pas les règles de la FCC "en encourageant des formes de discrimination injustes à l'égard des personnes sourdes et malentendantes". Il a admis que l'entreprise avait pris des mesures pour garantir l'égalité des chances aux candidats qui postulent à des emplois, mais il a ajouté qu'une enquête détaillée était encore nécessaire pour s'assurer que toutes les normes étaient respectées.
Ce n'est pas la première fois que Disney se retrouve dans le collimateur des républicains. En 2022, l'entreprise avait été impliquée dans un conflit très médiatisé avec le gouverneur de Floride Ron DeSantis. L'élu républicain avait soutenu un projet de loi qui restreignait certaines instructions sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre dans les salles de classe. L'opposition avait alors décrié le projet de loi le qualifiant d'homophobe. Or Disney s'est joint au concert de critiques qui avait conduit les deux parties à une querelle ouverte.
Le directeur général de Disney, Robert Alan Iger, a, de son côté, fait savoir que l'entreprise allait coopérer avec l'agence au cours de l'enquête.
Le mois dernier, la compagnie a annoncé qu'elle avait modifié certaines de ses politiques, notamment en supprimant un site web destiné à mettre en avant des personnalités et des histoires issues de communautés sous-représentées.
Disney a également déjà adouci certains des messages sociaux qui apparaissent avant la projection des films dans les salles de cinéma. Au lieu d'avertir que les films comportent des "représentations négatives et/ou un mauvais traitement des peuples ou des cultures", les messages ont été remplacés par "ce programme est présenté tel qu'il a été créé à l'origine et peut contenir des stéréotypes ou des représentations négatives".
Au-delà des institutions fédérales, plusieurs grandes entreprises américaines - dont Google, Meta, Amazon et McDonalds - ont soit entièrement supprimé, soit considérablement réduit leurs programmes de DEI.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump tente de démanteler les programmes d'inclusion en faveur des minorités dans tous les secteurs de la société américaine. Il les a déclarés illégaux au sein de l'Etat fédéral et menace de poursuivre les entreprises qui les mettent en œuvre.
Bras armé de cette nouvelle croisade, la FCC a également adopté une position agressive à l'égard des médias sur plusieurs fronts en ouvrant des enquêtes sur des réseaux et des diffuseurs populaires, tels que ABC, CBS et NBC. Nombreux sont ceux qui pensent que ces enquêtes sont motivées par des considérations politiques, car M. Trump les a régulièrement attaquées et qualifiées de marchands de "fake news".