Les Nations unies préviennent que la catastrophe humanitaire à Gaza pourrait atteindre un seuil critique alors que les dernières réserves de nourriture, d'eau et de carburant risquent de s'épuiser dans les jours à venir.
Au moins 35 Palestiniens ont été tués et plus de 100 autres ont été blessés mercredi, dans de nouvelles frappes israéliennes dans la bande de Gaza.
Des bombardements matinaux ont notamment visé trois résidences du camp de réfugiés de Nuseirat, tuant 12 personnes, dont trois enfants.
Israël mène des frappes quotidiennes sur les maisons, les abris et les espaces publics de l'enclave depuis la reprise des combats le 18 mars, tout en bloquant toute entrée de nourriture, d'eau, de médicaments et d'autres produits de première nécessité à Gaza.
Les autorités israéliennes entendent ainsi faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération des derniers otages. Sur les 251 personnes enlevées lors des attaques du 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 24 seraient toujours en vie selon Israël.
Néanmoins, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme a rappelé cette semaine que l'utilisation de la famine comme stratégie militaire contre des civils est un crime de guerre.
L'ONU prévient que les approvisionnements seront épuisés dans quelques jours
Le bureau humanitaire des Nations unies fait état de graves pénuries de nourriture, d'eau et de fournitures médicales à Gaza, alors que les services de santé se détériorent et que les cuisines caritatives cessent peu à peu leurs activités.
L'agence, connue sous le nom d'OCHA, a annoncé mercredi qu'elle distribuerait dans les prochains jours ses soixante derniers kits d'abris d'urgence, qui ne comprennent pas de tentes.
Le Fonds humanitaire des Nations unies a par ailleurs indiqué qu'il avait épuisé tout son matériel d'abri, ses produits d'hygiène et ses kits d'hygiène menstruelle.
L'OCHA précise que seuls sept hôpitaux permanents et quatre hôpitaux de campagne continuent d'offrir des soins obstétriques et néonatals aux familles de Gaza, où résident plus de 2 millions de personnes.
Dans le même temps, les hôpitaux observent une augmentation significative des cas de malnutrition chez les femmes enceintes et les mères allaitantes, la majorité des nouveau-nés étant désormais en sous-poids à la naissance.
Les cuisines caritatives risquent de fermer leurs portes
Des centaines de Palestiniens se sont rassemblés mercredi dans des cuisines caritatives à Deir al-Balah et à Nuseirat pour obtenir leur seul repas de la journée, alors que la nourriture vient à manquer dans tout le territoire.
"C'est la famine. Il n'y a rien à manger ni à boire", a déclaré Wafaa, une femme déplacée à Nuseirat avec huit membres de sa famille, qui n'a donné que son prénom. "Ce serait une crise grave si les cuisines de bienfaisance fermaient".
Abu Hamza Fawaz, qui travaille à la cuisine de charité de Deir al-Balah, a déclaré que la cuisine fermerait dans quelques jours en raison du manque de nourriture et de carburant.
Ahmed Yassin, qui travaille dans une autre cuisine à Nuseirat, a déclaré que de nombreuses petites cuisines caritatives avaient déjà fermé et que la population devaient désormais compter sur les principales cuisines communales.
La guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont attaqué le sud d'Israël le 7 octobre 2023, tuant environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 251 otages.
L'offensive israélienne qui a suivi a tué à ce jour plus de 52 400 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, dont les chiffres ne font pas de distinction entre les combattants et les civils.
Enfin, selon les derniers chiffres de l'armée israélienne, 850 de ses soldats seraient morts depuis le début de la guerre.