Depuis ce dimanche, Port-Soudan est la cible d'attaques de drones. Selon des responsables militaires, les Forces de soutien rapide du général Hemetti seraient à l'origine de ces frappes.
À Port-Soudan, les bombardements à répétition ont provoqué plusieurs incendies. Des sites stratégiques, tels que l'aéroport et le port, ont été touchés.
La ville, située à plus de 800 kilomètres de la capitale Khartoum, sert de siège provisoire au gouvernement soudanais. Elle avait été relativement épargnée depuis le début du conflit. Selon des responsables militaires, les Forces de soutien rapide du général Hemetti seraient à l'origine de ces frappes.
Pour l'heure, aucune information n'a été communiquée sur le nombre de victimes ou sur l'ampleur des dégâts.
Plus de dix millions de déplacés
Depuis le début de la guerre en avril 2023, près de 13 millions de personnes ont été déplacées de force, selon l'ONU. L'institution internationale parle de la "pire crise humanitaire et de déplacement au monde."
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se dit préoccupé par ces récentes attaques, qui menacent selon lui "la protection des civils et les opérations humanitaires dans une zone jusqu'ici épargnée par le conflit".
"Près des deux tiers de la population a besoin d’une aide d’urgence. Des cas de famine ont été signalés dans au moins cinq régions du Soudan. Un tiers de la population du Soudan est déracinée", alerte l'ONU dans un communiqué.
Deux camps opposés
Dans ce conflit, deux factions militaires rivales s’opposent. Il y a d'un côté les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, actuellement à la tête du pays. Face à lui, les Forces de soutien rapide (RSF) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit "Hemetti".
Les deux hommes sont pourtant d'anciens alliés, à l’origine du putsch d’octobre 2021. Les tensions entre les deux camps sont apparues début 2023, avec des affrontements intermittents. La guerre civile, qui se poursuit actuellement, a débuté le 15 avril de la même année, avec l'attaque lancée par les FSR contre la capitale Khartoum. Les combats se sont ensuite étendus à d'autres régions du pays.