Les sénateurs ont voté pour la nomination du magnat de l'immobilier pour représenter les États-Unis en France, en dépit de son passé lourd passé judiciaire.
Le Sénat américain a approuvé, par 51 voix contre 45, la nomination de Charles Kushner au poste d'ambassadeur des États-Unis en France.
Le promoteur immobilier âgé de 70 ans est le père de Jared Kushner, gendre et ancien conseiller à la Maison Blanche de Donald Trump.
Qualifié de "formidable chef d’entreprise, philanthrope et faiseur d’affaires" par ce dernier, Charles Kushner avait bénéficié en décembre 2020 d'une grâce présidentielle après avoir été condamné pour évasion fiscale et subornation de témoins à deux ans de prison en 2005.
Un lourd passé judiciaire
Lors de sa mise en cause, il a reconnu avoir recruté une prostituée dans le but de compromettre son beau-frère, alors collaborateur dans une enquête fédérale portant sur des financements politiques illégaux. La rencontre, organisée dans une chambre de chambre d'hôtel a été filmée à l’aide d’une caméra caché. Charles Kushner a ensuite envoyé la vidéo à sa propre sœur, l’épouse de la victime, dans l’intention manifeste de l’intimider et de l’empêcher de témoigner contre lui.
Chris Christie, ancien gouverneur du New Jersey et procureur à l’origine des poursuites contre Charles Kushner avait alors qualifié l'affaire de"l'un des crimes les plus répugnants et les plus dégoûtants" qu'il ait jamais eu à poursuivre.
Lors de son audition de confirmation devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le 1er mai dernier, Charles Kushner a été longuement interrogé sur son passé judiciaire et a reconnu ses fautes.
"Mon mauvais jugement et mon erreur remontent à plus de 20 ans. […] J’ai fait une très, très grave erreur, et j’ai payé un prix élevé pour cela", a-t-il déclaré.
Tensions entre Paris et Washington
Charles Kushner prendra ses fonctions à Paris à un moment délicat pour les relations franco-américaines, en raisons des tensions suscitées par la politique douanière de Donald Trump et la posture américaine dans le conflit ukrainien.
Le magnat de l'immobilier a assuré qu’il travaillerait "étroitement avec la France pour apporter un meilleur équilibre dans ce partenariat économique important.
Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis, a été l'une des nombreuses personnes à exprimer son scepticisme à l'égard de la décision.
"Inutile de dire qu'il ne connaît pas notre pays. Au moins, il aura accès au président. Nous nous consolons du mieux que nous pouvons", avait-il écrit sur le réseau social X.