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L'administration Trump veut mettre fin à tous les contrats publics avec Harvard

Le bras de fer entre Washington et Harvard s'intensifie.
Le bras de fer entre Washington et Harvard s'intensifie. Tous droits réservés  AP Photo/Steven Senne, File
Tous droits réservés AP Photo/Steven Senne, File
Par Gavin Blackburn avec AP
Publié le Mis à jour
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La Maison Blanche est en guerre ouverte contre l'établissement, le qualifiant de foyer de libéralisme, d'activisme de gauche et d'antisémitisme.

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L'administration Trump a demandé aux agences fédérales d'annuler des contrats avec Harvard d'une valeur d'environ 100 millions de dollars (88 millions d'euros), intensifiant son offensive contre l'université la plus ancienne et la plus riche du pays.

Le gouvernement a déjà supprimé plus de 2,6 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros) de subventions fédérales à la recherche pour le fleuron de l'Ivy League, qui a refusé les demandes de donner un droit de regard aux fédéraux sur ses politiques internes, les admissions d'étudiants ou encore les recrutements de professeurs.

Une lettre envoyée par l’Administration des services généraux (GSA), qui supervise les contrats et les biens immobiliers pour le gouvernement à Washington, demande à neuf départements, de la recherche en santé aux programmes de formations des cadres, de passer en revue les contrats passés avec Harvard et d'identifier ce qui peut être annulé.

"La GSA comprend que Harvard continue à pratiquer la discrimination raciale, notamment dans son processus d'admission et dans d'autres domaines de la vie étudiante", indique le courrier signé par le responsable des achats fédéraux, Josh Gruenbaum, cité par The Guardian.

Le président Donald Trump est en guerre ouverte contre l'établissement, le qualifiant de foyer de libéralisme, d'activisme de gauche et d'antisémitisme.

L'université a intenté une action en justice le 21 avril après que la Maison Blanche a demandé à Harvard d'interdire les manifestations sur le campus, d'éliminer les pratiques DEI (Diversité, équité et inclusion) et de signaler les étudiants étrangers impliqués dans des manifestations en vue d'une éventuelle expulsion.

En réaction au refus de Harvard de se conformer aux exigences des fédéraux, l'administration Trump a réduit le financement public de l'école, a retiré à l'établissement le droit d’accueillir des étudiants étrangers et a menacé son statut d'exonération fiscale.

Dans le viseur les contrats portant sur la recherche et la formation des cadres

L'administration a identifié une trentaine de contrats répartis entre neuf agences et devant être examinés en vue de leur annulation, selon un responsable de l'administration.

Ces contrats portent notamment sur la formation des cadres du ministère de la Sécurité intérieure ou encore la recherche sur les effets des boissons énergisantes sur la santé.

Les agences dont les contrats sont jugés essentiels sont invitées à ne pas les interrompre immédiatement, mais à élaborer un plan de transition vers un autre fournisseur que Harvard.

La lettre ne s'applique qu'aux contrats fédéraux conclus avec Harvard et non aux subventions de recherche accordées.

Trump menace de détourner le financement de Harvard

Donald Trump s'est emporté contre Harvard sur les réseaux sociaux au cours du week-end, menaçant de supprimer 2,6 milliards d'euros de subventions fédérales supplémentaires pour les donner à des écoles de commerce à travers les États-Unis.

Il n'a pas précisé à quelles subventions il faisait référence ni comment elles pourraient être réaffectées.

Le président a également accusé Harvard de refuser de divulguer les noms de ses étudiants étrangers. Dans une nouvelle ligne d'attaque, il a affirmé que les pays d'origine des étudiants ne payaient rien pour leur éducation et que certains de ces pays n'étaient "pas du tout amicaux à l'égard des États-Unis".

Les étudiants étrangers ne sont pas éligibles à l'aide financière fédérale, mais Harvard offre sa propre bourse aux étudiants étrangers et nationaux.

Le président Donald Trump s'exprime lors de la 157e cérémonie du Memorial Day au cimetière national d'Arlington, le 26 mai 2025.
Le président Donald Trump s'exprime lors de la 157e cérémonie du Memorial Day au cimetière national d'Arlington, le 26 mai 2025. AP Photo

"Nous attendons toujours les listes d'étudiants étrangers de Harvard afin de pouvoir déterminer, après une dépense ridicule de MILLIARDS DE DOLLARS, combien de fous radicalisés, de fauteurs de troubles, ne devraient pas être autorisés à revenir dans notre pays", a déclaré Trump sur son réseau social.

Le gouvernement fédéral a déjà accès aux informations relatives aux visas et à d'autres dossiers concernant les étudiants étrangers inscrits à Harvard et dans d'autres universités.

Le ministère de la Sécurité intérieure a demandé à Harvard de lui remettre une multitude de dossiers concernant ses étudiants étrangers, notamment des dossiers disciplinaires et des dossiers relatifs à des "activités dangereuses ou violentes".

Harvard affirme avoir accédé à cette demande, mais l'agence a estimé que sa réponse était insuffisante et a proposé de retirer l'habilitation de l'université à accueillir des étudiants étrangers. Une juge fédérale de Boston a temporairement bloqué cette mesure.

Harvard compte près de 6 800 étudiants étrangers inscrits pour l'année scolaire en cours, ce qui représente 27 % du nombre total d'inscriptions et une part importante de ses revenus provenant des frais de scolarité.

D'autres pays réagissent

Le gouvernement japonais a déclaré mardi qu'il cherchait des moyens d'aider les étudiants étrangers de Harvard.

L'Université de Tokyo envisage d'accepter temporairement certains étudiants de Harvard touchés par les mesures de Trump.

Des universités d'autres pays ont pris des mesures similaires, dont deux à Hong Kong qui ont récemment envoyé des invitations à des étudiants de Harvard.

Sur le campus de Harvard, Carson Durdel, étudiant en droit, a déclaré qu'il était fier de l'université pour avoir tenu tête à Trump. Selon lui, l'indépendance intellectuelle a toujours fait la force des États-Unis.

"C'est la raison pour laquelle nous sommes comme un phare pour le reste du monde", a-t-il déclaré. "Je pense que saper ces choses, les réduire, n'est pas seulement une mauvaise vision à court terme, mais aussi une vision horrible à long terme".

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