Il s'agit du premier pas concret vers l'apaisement des tensions entre les deux pays sous la direction du nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung. Pyongyang n'a pas encore réagi.
Séoul coupe le son. L'armée sud-coréenne a déclaré mercredi qu'elle avait cessé de diffuser de la propagande anti-Pyongyang par le biais de haut-parleurs le long de la frontière, dans le cadre des efforts du nouveau gouvernement libéral pour apaiser les tensions et "restaurer la confiance" entre les rivaux.
Cette mesure répond à une promesse de campagne du nouveau président libéral sud-coréen, Lee Jae-Myung, qui a pris ses fonctions la semaine dernière après avoir remporté une élection anticipée pour remplacer le conservateur évincé du pouvoir, Yoon Suk-Yeol.
Lee Jae Myung s'est engagé à améliorer les relations avec Pyongyang, après un mandat de Yoon marqué par une confrontation accrue avec le Nord.
Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré que la suspension des émissions de propagande s'inscrivait dans le cadre des efforts visant à "rétablir la confiance dans les relations intercoréennes et à promouvoir la paix dans la péninsule coréenne".
La Corée du Nord, qui est extrêmement sensible à toute critique extérieure de son régime autoritaire et de son dirigeant, Kim Jong-un, n'a pas encore commenté la décision de Séoul.
Entre mai et novembre de l'année dernière, la Corée du Nord a fait voler environ 7 000 "ballons poubelles" en direction de la Corée du Sud, lors d'un trentaine d'événements distincts, pour larguer du papier usagé, des restes de tissu, des mégots de cigarettes et même du fumier, selon Séoul.
Pyongyang a déclaré que sa campagne de ballons faisait suite à l'envoi par des activistes sud-coréens de ballons remplis de tracts anti-nord-coréens, ainsi que de clés USB remplies de chansons et de pièces de théâtre populaires au Sud.
Guerre psychologique
Ces campagnes de guerre psychologique, dignes de la guerre froide, sont venues s'ajouter aux tensions alimentées par les ambitions nucléaires croissantes de la Corée du Nord et par les efforts de la Corée du Sud pour étendre les exercices militaires conjoints avec les États-Unis et renforcer la coopération tripartite avec le Japon en matière de sécurité.
Au cours de la récente campagne électorale sud-coréenne, Lee Jae-Myung a promis de mettre un terme à ces émissions de propagande, arguant qu'elles créaient des tensions inutiles et des désagréments pour les habitants des villes frontalières du Sud.
Lors d'une réunion d'information tenue lundi, le ministère sud-coréen de l'Unification a également demandé aux activistes civils du pays de cesser d'envoyer des tracts de propagande anti-nord de l'autre côté de la frontière.
De telles activités "pourraient accroître les tensions dans la péninsule coréenne et menacer la vie et la sécurité des résidents dans les zones frontalières", a déclaré un porte-parole du ministère.
Malgré la promesse de Lee Jae-Myung de rouvrir les canaux de communication avec Pyongyang, la probabilité d'une reprise rapide du dialogue entre les deux pays reste faible.
La Corée du Nord a toujours rejeté les offres du Sud et des États-Unis depuis 2019, lorsque les négociations nucléaires entre Washington et Pyongyang ont échoué en raison de différends liés aux sanctions.
Désormais, la priorité de la politique étrangère de Pyongyang est son alignement avec la Russie, qui a reçu des milliers de soldats nord-coréens et de grandes quantités d'équipements militaires ces derniers mois dans le cadre de sa guerre contre l'Ukraine, en échange de technologie diverses, notamment nucléaire, de la nourriture, ainsi que l'accès à divers marchés russes.