Le Président du gouvernement espagnol a demandé à Santos Cerdán, numéro trois du Parti socialiste, de démissionner de toutes ses fonctions à la suite de la divulgation d’un rapport l’impliquant dans une affaire de pots-de-vin. Le président affirme qu'il ne savait "rien" de l'affaire de corruption.
Pedro Sanchez a présenté ses excuses aux citoyens espagnols, déclarant qu'il ne savait "absolument rien" du dossier de corruption présumée visant Santos Cerdán. "Jusqu’à ce matin même, j’étais convaincu de l’intégrité de Santos Cerdán", a-t-il déclaré, affirmant avoir "beaucoup de défauts", mais avoir toujours travaillé "pour une politique propre".
Lors de la conférence de presse organisée ce jeudi après-midi à Madrid, le président du gouvernement espagnol et numéro un du PSOE a aussi annoncé que le parti allait restructurer sa direction et demander un audit externe de ses comptes, tout en excluant la possibilité d'élections anticipées.
Plus tôt dans la journée, le secrétaire à l'organisation du parti, Santos Cerdán, a annoncé qu'il démissionnait de son poste de député et de numéro trois du parti socialiste.
Un rapport compromettant ébranle le PSOE
L'annonce de la démission de Santos Cerdan suit la publication d'un rapport de la Guardia Civil qui estime que l'ex-numéro trois du PSOE pourrait être impliqué dans la gestion d'une présumée perception de commissions pour des contrats publics frauduleux en faveur de l'ancien ministre José Luis Abalos et de son ancien conseiller Koldo García.
Le rapport contient des transcriptions de conversations - divulguées dans plusieurs médias espagnols - de Santos Cerdán avec José Luis Abalos et Koldo García, deux figures centrales de l'affaire dite Koldo.
Selon les informations publiées ces dernières heures, les participants aux conversations parlent de dettes prétendument contractées par plusieurs entreprises de construction, prétendument en échange du trucage d' attributions de marché publics pendant la période où Abalos était à la tête du ministère des Transports entre 2018 et 2021.
Clamant son innocence, Santos Cerdán a déclaré qu'il démissionnait "en défense" du PSOE et du gouvernement, et affirmé qu'il n'a "jamais" commis ni été complice d'un acte illégal. "J'espère pouvoir me consacrer exclusivement à ma défense", a ajouté l'ancien secrétaire à l'organisation des socialistes.
Junts per Catalunya, présidé par Carles Puigdemont demande une "réunion urgente" avec le Premier ministre afin d'évaluer s'il convient ou non de mettre fin à la législature. Le parti a déclaré dans un communiqué que sa direction souhaite évaluer si la révélation des informations concernant Santos Cerdán peut avoir des effets "sur l'accord de Bruxelles" signé par les deux partis en 2023, pour sceller l'investiture de Pedro Sánchez.
La chef de file de Sumar, autre parti au sein du gouvernement, Yolanda Díaz, a exigé "un nouveau cadre de relations avec le PSOE", une remise à zéro de la législature et un virage à "180 degrés" qui oriente l'action de l'exécutif vers les questions sociales. "La déception est énorme", a déclaré la vice-présidente lors d'un discours prononcé en fin d'après-midi au ministère du Travail, dans lequel elle a également souligné qu'"il ne suffit pas de demander pardon". Nous ne savons pas ce qui s'est passé. "La corruption n'est pas un moindre mal, c'est un poison qui ronge les institutions. C'est une trahison des citoyens."
Quatre dirigeants deu parti d'extrême droite Vox - Javier Ortega Smith, José Antonio Fúster, Isabel Pérez Moñino et Rocío de Meer - sont venus demander à Alberto Núñez Feijóo, chef du Parti populaire (PP) de présenter une motion de censure contre Sánchez.