Svetlana Tikhanovskaïa, leader de l'opposition bélarusse, a déclaré à Euronews que son pays pourrait être utilisé comme rampe de lancement pour attaquer et envahir les États baltes, mais que le peuple bélarusse n'entrera pas en guerre contre ses voisins.
Le Belarus pourrait de servir de rampe de lancement à une attaque russe en Europe : c'est l'avertissement lancé par le Président ukrainien Volodymyr Zelensky en Lituanie le 2 juin. Un avis partagé par la leader de l'opposition bléarusse Svetlana Tikhanovskaïa. Les exercices militaires conjoints à grande échelle entre Moscou et Minsk constituent une menace pour le flanc oriental de l'OTAN selon elle : "le Belarus est en train de redevenir une rampe de lancement possible pour les attaques. C'est pourquoi les Bélarusses sont très préoccupés par cette nouvelle et craignent que les Bélarusses ne soient contraints de participer à ces exercices."
En 2022, la Russie a utilisé le Bélarus pour attaquer le nord de l'Ukraine, mais les troupes bélarusses n'ont participé à l'assaut. Svetlana Tikhanovskaïa stime qu'elles pourraient être contraintes de le faire aujourd'hui, sous une pression accrue : "ils pourraient être forcés, nous savons comment cela se passe en au Belarus mais cela ne veut pas dire qu'ils se battront là-bas. Je veux être la personne qui se cache, qui s'échappe ou qui change de camp, mais qui ne se bat pas avec les Lituaniens ou les Polonais, surtout quand on sait à quel point ces pays nous soutiennent. Mais bien sûr, je vis maintenant en Lituanie, et je ressens ces ragots ou ces discussions sur les attaques possibles de la Lituanie, parce que la Lituanie sera le premier pays sur le chemin de l'Union européenne."
Selon la cheffe de l'opposition bélarusse, Alexandre Lukashenko impose la militarisation de l'économie et de la société bélarusses, renforçant ainsi son emprise autoritaire. Mais elle est convaincue que cette stratégie n'aura pas d'effet sur la population, contrairement à ce qui se passe en Russie : "le régime est en train de militariser notre société. De nombreuses entreprises et usines travaillent désormais pour l'armée russe et produisent des équipements militaires. Nous constatons également que les jeunes sont très impliqués dans cette militarisation dans les écoles et les universités. Ils organisent des cours sur la militarisation. Ils veulent ainsi montrer que nous avons des ennemis extérieurs, que quelqu'un veut nous envahir, comme pour préparer, peut-être, la nation à certaines conséquences possibles."