Pendant tout le week-end, des groupes d'extrême droite ont attaqué des personnes d'origine nord-africaine, après l'agression d'un résident de cette localité du sud de l'Espagne la semaine dernière.
La municipalité de Torre Pacheco, dans le sud de l'Espagne, a fait état de treize arrestations lors des émeutes de ces derniers jours, selon les autorités locales. Trois personnes ont été arrêtées mardi matin à l'aube après de nouveaux incidents avec la police. L'atmosphère reste tendue après l'attaque d'un restaurant par un groupe d'ultradroite, capturé sur vidéo et largement diffusé. Le propriétaire, Hassan, a dénoncé : "Ce n'est pas de la justice, c'est du racisme".
À quelques mètres de là, le restaurant chinois de Li Ping n'a pas ouvert ses portes depuis quatre nuits par crainte de dégâts similaires. Bien que la police n'ait pas forcé le propriétaire à fermer, elle lui a conseillé de ne pas ouvrir pour des raisons de sécurité. D'autres magasins sont fermés depuis le week-end.
Les émeutes ont débuté après l'agression d'un homme âgé le 9 juillet. Les autorités ont arrêté trois jeunes hommes d'origine nord-africaine pour le passage à tabac de ce retraité âgé 68 ans appelé Domingo.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux affirme montrer l'attaque dont Domingo a été la cible. Cependant, les images ne représentent pas la confrontation entre le retraité et ceux qui l'ont attaqué. La vidéo est probablement associée à une autre affaire qui a eu lieu à Almeria en mai 2025.
Le parti d’extrême droite Vox dénonce une forme de "terrorisme nord-africain".
Le ministère public enquête sur Vox
Le ministère public de Murcie a ouvert une enquête pour déterminer si le parti politique espagnol Vox a commis un délit de provocation à la discrimination ou à la haine, à la suite d'un message sur son compte X établissant un lien entre l'immigration et la violence, juste après l'agression d'un homme âgé.
Le parti d'extrême droite nie toute responsabilité, mais des membres du gouvernement et des partis progressistes ont accusé le parti d'attiser l'atmosphère de violence par des discours racistes.
Une manifestation non autorisée fait craindre d'autres émeutes
Dans l'après-midi du mardi 15 juillet, une manifestation non autorisée est prévue à Torre Pacheco, organisée par un dirigeant de Desokupa, une entreprise privée d'expulsion de squatteurs. Sur les médias sociaux, il a annoncé la formation de "patrouilles citoyennes".
La communauté maghrébine a appelé au calme et rejette la présence d'agitateurs extérieurs. Le gouvernement appelle également au calme. Le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a indiqué que les troubles à Torre Pacheco sont "le fait de groupes organisés" et de contenus diffusés sur les réseaux pour "attiser les esprits" contre l'immigration.
Par ailleurs, des sources policières sont intervenues pour éviter les affrontements directs, en renforçant le contrôle des accès et en procédant à de nouvelles arrestations, après avoir reçu des informations sur la coordination de ces patrouilles. Plus de 100 agents de la Guardia Civil renforcent le dispositif de sécurité. L'enquête est toujours en cours.