Le Soudan est plongé dans une guerre civile depuis avril 2023, et la lutte pour le pouvoir entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) a entraîné une crise humanitaire sans précédent.
Des centaines de personnes déplacées par les combats au Soudan se sont rassemblées lundi à la gare centrale du Caire pour regagner leur pays d'origine.
Le gouvernement égyptien finance des trajets en train jusqu'à Khartoum, la capitale du Soudan, récemment reprise par les forces armées soudanaises à leurs rivaux, les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR).
Le Soudan est en proie à une guerre civile depuis avril 2023. La lutte pour le pouvoir entre l'armée régulière et les FSR de Mohammed Hamdan Daglo, dit "Hemetti", chef des paramilitaires, a provoqué une crise humanitaire à l'échelle de la quasi-totalité du pays.
Plus de 40 000 personnes ont été tuées et les combats ont provoqué l'un des plus grands déplacements de population au monde.
L'Égypte accueille le plus grand nombre de exilés soudanais de la guerre, avec plus de 1,5 million de personnes qui ont fui vers le nord en traversant la frontière.
Plus de 7 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du Soudan suite à la guerre qui a ravagé une grande partie du pays.
Les FSR ont pris le contrôle de Khartoum au début des hostilités en 2023 et a tenu la capitale jusqu'à ce que le gouvernement déclare sa reprise totale le 20 mai dernier.
Khartoum a été en grande partie détruite, y compris le palais présidentiel et l'aéroport, mais connaît une lente renaissance avec le retour des habitants et la réouverture des marchés. L'électricité et les services de base ne sont pas totalement opérationnels.
Le voyage du Caire à Khartoum est d'environ 2 080 kilomètres et comprendra un trajet en train d'environ 12 heures jusqu'à la ville d'Assouan, dans le sud de l'Égypte, où les passagers prendront des ferries et des cars pour passer au Soudan.
Certains ont pleuré, submergés par l'émotion, à l'idée de quitter l'Égypte et de rentrer chez eux, a déclaré la journaliste soudanaise Asem al-Taïeb, l'une des passagères du train.
"Je suis heureuse parce que je vais enfin retrouver ma famille et mes enfants", a déclaré Awatef al Hassan, originaire d'Omdurman, qui rentre avec sa fille.
La plus grande crise humanitaire du monde
Le directeur de l'agence des Nations unies pour l'enfance, l'UNICEF, a déjà déclaré que le conflit au Soudan avait engendré la plus grande crise humanitaire du monde.
Les Nations unies et d'autres organismes d'aide avaient précédemment avancé le chiffre de 20 000 morts confirmés, mais certains responsables affirment que le nombre de victimes pourrait atteindre 150 000.
Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer et la famine sévit dans certaines régions du pays.
Des années d'instabilité
Le Soudan, pays situé au nord-est de l'Afrique, est en proie à l'instabilité depuis qu'un soulèvement populaire a conduit à la destitution de l'autocrate Omar al-Bachir en 2019.
Une transition démocratique de courte durée a été interrompue lorsque le chef de l'armée, le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et son ancien adjoint Mohammed Hamdan Daglo, se sont associés pour mener un coup d'État militaire en 2021.
Mais dès 2023, les formations militaires dirigées par ces derniers ont commencé à se battre les unes contre les autres, se disputant le pouvoir.
Depuis le début de la guerre, l'armée et les FSR ont été accusées de violations des droits de l'homme, que les deux parties ont démenties.