L'action en justice affirme que les politiques de la ville de New York violent la clause de suprématie de la Constitution en interférant avec l'application de la loi fédérale. Des actions similaires ont été intentées ces derniers mois contre d'autres villes et États américains.
L'administration Trump a intenté jeudi une action en justice contre la ville de New York, l'accusant d'entraver l'application des lois fédérales sur l'immigration par le biais de ses politiques de "villes sanctuaires".
Avec cette action intentée par le ministère de la Justice, le gouvernement américain poursuit son offensive contre les autorités locales qu'elle accuse de faire obstacle à l'application de sa législation sur l'immigration.
"La ville de New York a libéré des milliers de criminels dans les rues pour qu'ils commettent des crimes violents contre des citoyens respectueux de la loi en raison des politiques des villes sanctuaires", a déclaré Pam Bondi, la procureure générale des États-Unis, dans un communiqué de presse.
La plainte cite le maire Eric Adams, la commissaire de police Jessica Tisch et plusieurs autres fonctionnaires et services de la ville. Elle met en cause des politiques qui interdisent notamment aux forces de l'ordre de la ville d'appliquer les demandes de détention émanant des services d'immigration civils (ICE) en gardant des personnes en garde à vue au-delà de la date de leur libération.
Le groupe de défense des migrants NYIC affirme que "les politiques 'de sanctuaire' de New York interdisent uniquement aux forces de l'ordre locales d'honorer les demandes de détention de l'ICE, qui visent à maintenir en détention les immigrants sans papiers pendant 48 heures supplémentaires après leur libération prévue".
Une campagne d'expulsion "cruelle et sans foi ni loi"
Kayla Mamelak Altus, porte-parole d'Eric Adams, déclare que le maire "soutient l'essence" des politiques de la ville, mais qu'il exhorte le conseil municipal "à les réexaminer pour s'assurer que [la mairie puisse] travailler efficacement avec le gouvernement fédéral afin de rendre [la] ville plus sûre" lorsqu'il s'agit de traiter les "criminels violents".
La porte-parole affirme que le conseil municipal a jusqu'à présent refusé de le faire. Le Conseil de New York n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
La directrice exécutive de l'Union des libertés civiles de New York, Donna Lieberman, estime par ailleurs que la ville "n'a aucune obligation de réorienter ses ressources pour s'attaquer à l'application des lois fédérales sur l'immigration, et encore moins à la campagne d'expulsion cruelle et sans foi ni loi menée par le régime Trump".
"Les lois sanctuaires bipartisanes de la ville de New York, vieilles de plusieurs décennies, ont rendu notre ville plus sûre, soutenu notre économie, renforcé nos communautés et facilité l'accès de notre population à des services vitaux", affirme-t-elle.
Cette action en justice intervient après que des représentants de Donald Trump ont imputé lundi aux "lois sanctuaires" de la ville la responsabilité de l'assassinat d'un agent des douanes et de la protection des frontières dans un parc de Manhattan au cours du week-end. L'agent n'était pas en service et ne portait pas d'uniforme au moment des faits.