L'ancien président brésilien risque plus de quarante ans de prison pour avoir participé à une "organisation criminelle" ayant tenté un coup d’État.
La juge Cármen Lúcia de la Cour suprême du Brésil a voté jeudi en faveur de la condamnation de Jair Bolsonaro pour avoir formenté un coup d'État après sa défaite face à Lula da Silva lors de l'élection présidentielle de 2022.
Avec le vote du juge, il y a désormais trois voix en faveur de la condamnation de l'ancien président brésilien. Le cinquième juge, Cristiano Zanin, doit encore voter, mais une majorité s'est formée pour condamner Jair Bolsonaro et les sept autres accusés.
Mercredi, le juge Luiz Fux a voté contre la condamnation de Jair Bolsonaro, estimant qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves dans la plainte du procureur général. Il a même demandé l'annulation de l'affaire contre l'ancien président brésilien, arguant que la Cour suprême n'était pas compétente pour juger l'affaire, puisque Jair Bolsonaro n'est plus président.
Jeudi, la juge Cármen Lúcia a voté dans le sens du rapporteur de l'affaire, Alexandre de Moraes, et de Flávio Dino, qui ont voté pour la culpabilité de l'ancien président brésilien.
Jair Bolsonaro, qui n'a pas assisté aux séances du procès, invoquant des raisons de santé, a nié à plusieurs reprises tout acte répréhensible, affirmant que l'affaire était motivée par des considérations politiques.
Après le vote des cinq juges, le panel décidera de la peine de Jair Bolsonaro, qui pourrait aller jusqu'à 40 ans d'années d'emprisonnement.
L'ancien président, âgé de 70 ans, est actuellement assigné à résidence. Ses avocats ont déjà déclaré qu'ils feraient appel de toute décision de condamnation.
La société brésilienne divisée
Le procès a été suivi par une société divisée, avec des personnes soutenant le procès contre l'ancien président, tandis que d'autres sont descendues dans la rue pour montrer leur soutien à Jair Bolsonaro.
Le procès de l'ancien président d'extrême droite a connu un regain d'attention après que Donald Trump a lié l'imposition de droits de douane de 50 % sur les produits brésiliens importés à la situation juridique de son allié, considérant le procès comme une "chasse aux sorcières".
Selon les observateurs, les États-Unis pourraient annoncer de nouvelles sanctions contre le Brésil après le jugement, ce qui affaiblirait encore davantage les relations diplomatiques fragiles entre les deux pays.
Malgré ses problèmes juridiques, Jair Bolsonaro reste un acteur politique puissant au Brésil.
Il s'est déjà vu interdire de se présenter à des élections jusqu'en 2030 en raison d'une autre affaire judiciaire. Il devrait choisir un successeur qui défiera probablement l'actuel président Luiz Inácio Lula da Silva lors de l'élection de l'année prochaine.
Cette décision pourrait inciter les législateurs alliés de Jair Bolsonaro à demander une amnistie pour l'ancien président au Congrès.