Fronde des anciens Premiers ministres. Après Gabriel Attal qui a dit "ne plus comprendre" les décisions du président, Édouard Philippe est allé encore plus loin, affirmant que le chef de l'État "s'honorerait" à quitter le pouvoir.
Une ultime tentative de rabibochage au sein du "socle commun". Sébastien Lecornu a convié mardi matin, à Matignon, les responsables des partis qui étaient censés gouverner ensemble, jusqu'au ce que ce nouveau cabinet n’implose, sur fond de désaccord sur le casting dévoilé dimanche soir.
Édouard Philippe unit sa voix à ceux qui appellent Emmanuel Macron à partir.
Du côté de la gauche, Marine Tondelier, numéro un des Écologistes, organise une rencontre avec les forces du NFP. Une réunion boycottée par les communistes, selon les informations du Monde, qui invoquent la présence de LFI, tout comme par les socialistes, qui se remettent à rêver de Matignon.
Suivez la crise en direct :
${title}
Édouard Philippe lâche Emmanuel Macron
Les Républicains ne sont pas les seuls à donner du fil à retordre à Sébastien Lecornu, qui tente de réanimer le "socle commun", et à Emmanuel Macron.
Édouard Philippe, ex-Premier-ministre et patron d'Horizons, pousse le chef de l'État, au micro de RTL, à organiser "une élection présidentielle anticipée" afin de "sortir d'une façon ordonnée et digne d'une crise politique qui nuit au pays".
Il lui demande également de "nommer un Premier ministre avec pour fonction d'exécuter les affaires courantes et de construire un budget".
À l'issue, dès lors que ce budget a été adopté, il annonce qu'il organise une élection présidentielle anticipée. C'est à dire qu'il part immédiatement après que le budget a été adopté.
Edouard Philippe demande à Emmanuel Macron d'organiser une présidentielle anticipée après l'adoption du budget@EPhilippe_LH face à @FogielMarcO dans #RTLMatin pic.twitter.com/oMY95kh0EQ
— RTL France (@RTLFrance) October 7, 2025
Marine Tondelier appelle à la cohabitation
"Emmanuel Macron a trois choix : la démission, la dissolution et la cohabitation, celle demandée par les Français en votant il y a un peu plus d'un an", a déclaré Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe-Écologie Les Verts, sur Télématin.
C'est la troisième option que privilégient les Écologistes, afin de "pouvoir vraiment changer la vie des Français".
🗣️ "E. Macron a trois choix, la démission, la dissolution et la cohabitation. C'est le choix de la cohabitation qui a notre préférence."
— Telematin (@telematin) October 7, 2025
🔴 @marinetondelier, secrétaire nationale @EELV, précise les intentions de son parti vis-à-vis de la situation politique. #Les4V pic.twitter.com/AfiPLqoLq8
Le PCF prêt à travailler avec le socle commun, assure Fabien Roussel
Sur france info, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, a indiqué être "prêt" à travailler avec le socle commun. "Il y a, à l'Assemblée nationale des députés d'Horizons, du MoDem et du macronisme qui ont enfin entendu qu'il fallait taxer un peu plus les riches et d'arrêter de prendre aux Français", a-t-il estimé.
"Quand Sébastien Lecornu nous a reçu, il a commencé à émettre des pistes de travail de taxation des plus riches, des mesures pour le pouvoir d'achat. Alors, il faut pousser, il faut aller jusqu'au bout avec eux", a-t-il assuré.
🔴 Premier ministre de gauche ? ➡️ ”Il y a à l’AN des députés de MoDem, d’Horizons et du macronisme, qui ont enfin entendu qu'il fallait taxer un peu plus les riches et d’arrêter de prendre aux Français. Nous sommes prêts à travailler avec le socle commun”, déclare Fabien Roussel pic.twitter.com/W2zB4HvTDH
— franceinfo (@franceinfo) October 7, 2025
Des explosions entendues près de Matignon
Une journaliste de france info indique qu'une camionnette a pris feu "à quelques dizaines de mètres de Matignon".
De son côté, Le Parisien mentionne "plusieurs explosions" dans la rue de Varenne. "Un épais nuage de fumée s'en dégage", écrit le quotidien.
Pour le moment, aucune information n'a été communiquée à ce sujet.
Incendie en cours rue de Varenne à Paris, une camionnette prend feu à quelques dizaines de mètres de Matignon où sont réunis Sébastien Lecornu, Gabriel Attal et Edouard Philippe notamment @franceinfo pic.twitter.com/aN9dOOlL3F
— AudreyTison (@AudreyTison) October 7, 2025
Emmanuel Macron n'a plus de soutien, assure Manon Aubry
"Vite aux urnes pour sortir de cette crise interminable et du macronisme", a écrit Manon Aubry, eurodéputée La France insoumise, après la demande d"Édouard Philippe d'organiser une élection présidentielle anticipée.
"Le roi Macron est nu. Plus personne ne le soutient, y compris dans son camp", ajoute-t-elle.
Au tour d'Edouard Philippe de demander une nouvelle élection présidentielle anticipée.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) October 7, 2025
Le roi Macron est nu. Plus personne ne le soutient, y compris dans son camp.
Vite aux urnes pour sortir de cette crise interminable et du macronisme ! https://t.co/V7NCNG9DSU
Emmanuel Macron tente de "revenir en force", assure François-Xavier Bellamy
Invité de France Inter, le vice-président du parti Les Républicains François-Xavier Bellamy a vu, en la nomination de Sébastien Lecornu, une volonté de "revenir en force" de la part du président de la République.
"François Bayrou était sans doute plus indépendant à l'égard d'Emmanuel Macron que ne l'était Sébastien Lecornu", a-t-il martelé.
Il rappelle également que si son parti avait accepté de s'engager aux côtés de Michel Barnier, c'est parce qu'Emmanuel Macron "avait choisi de nommer un Premier ministre qui ne venait pas de son camp".
À gauche, deux réunions organisées ce mardi
La gauche, divisée, tente de se mettre en ordre de marche. Pour ce faire, deux réunions sont organisées ce mardi matin, selon les informations de BFMTV.
La première a débuté à 9 h, et réuni La France insoumise, les Écologistes, Génération.s et les ex-Insoumis. Le Parti socialiste et le Parti communiste, qui refusent d'échanger avec LFI, ne sont pas présents.
La seconde aura lieu à 10 h 30 et réunira le PS, le PCF et les Écologistes.
"C'est aux Français de trancher", juge Manuel Bompard
Le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, a réclamé le départ d'Emmanuel Macron. "À son tour, ce matin, Édouard Philippe appelle à une élection présidentielle anticipée. Le roi est nu", a-t-il écrit sur X.
Sur RTL, il indique préférer une démission du chef d'État plutôt que la dissolution de l'Assemblée nationale. "Rien ne nous permet d'être certains que la dissolution permettrait de sortir du blocage", argue-t-il. "Si on veut vraiment sortir du blocage, on a besoin d'un moment de respiration démocratique, et dans la Ve République, c'est l'élection présidentielle. [...] Quand le roi est nu, il faut être capable de dire que c'est aux Françaises et aux Français de trancher."
Il a également annoncé l'organisation d'une réunion entre les différentes forces politiques de gauche, organisée par Marine Tondelier, à l'exception du Parti socialiste et du Parti communiste, selon les informations du Monde. L'objectif est de "proposer un chemin face à cette situation de blocage", a expliqué Manuel Bompard.
#EmmanuelMacron : "Quand le roi est nu, il faut être capable de dire que c'est aux Françaises et aux Français de trancher"@mbompard dans #RTLMatin avec @ThomasSotto pic.twitter.com/8slGzIzovg
— RTL France (@RTLFrance) October 7, 2025
Les Républicains et l'UDI absents de la réunion à Matignon
Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu, chargé des affaires courantes, se mue en négociateur de la dernière chance, afin de surmonter les frondes des Républicains et d’éviter de nouvelles élections. Depuis 9 heures, il a réuni les responsables des partis du socle commun pour une ultime négociation.
Gabriel Attal, qui a assuré "ne plus comprendre" les décisions du président de la République, le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet sont de la partie, ainsi que les représentants du Modem.
À l'instar du patron LR, Bruno Retailleau, l'Union des démocrates indépendants (UDI) ne s'est finalement pas rendu à la réunion.
Bruno Retailleau ne ferme pas la porte à un "gouvernement de cohabitation"
Bruno Retailleau, qui a précipité la démission de Sébastien Lecornu, a décidé de prendre ses distances avec Emmanuel Macron. Sur CNews-Europe 1, il indique qu'il ne faut plus parler de "socle commun". "Aujourd'hui, il y a deux choses différentes : un bloc central et il y a LR", a-t-il indiqué, précisant qu'il ne se rendrait pas à la réunion des chefs du socle commun, prévue ce mardi matin.
Cependant, il ne ferme pas la porte à une participation de son parti Les Républicains à un futur "gouvernement de cohabitation".
"Évidemment qu'il y aura des concessions", assure Aurore Bergé
Si Aurore Bergé se dit défavorable à une suspension de la réforme des retraites ou à l'instauration de la taxe Zucman, la porte-parole démissionnaire du gouvernement demande si "l'un de ces éléments suffirait à garantir un compromis avec le Parti socialiste".
"Quelles en seraient les conditions, quelles en seraient les conséquences", pose-t-elle ensuite, lors de la matinale de TF1.
"Évidemment qu'il y aura des concessions. Ça n'existe pas un compromis sans concession", a-t-elle également affirmé.
Compromis avec la gauche : "Évidemment, il y aura des concessions", @auroreberge dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/l1UQrX75L3
— TF1Info (@TF1Info) October 7, 2025
Emmanuel Macron "ne démissionnera pas", assure Aurore Bergé
"Le président de la République n'a pas [à démissionner] et ne démissionnera pas", a tranché la porte-parole démissionnaire du gouvernement, Aurore Bergé, sur TF1.
Selon elle, une telle décision "ajouterait de l'instabilité majeure et créerait un précédent majeur pour notre pays de se dire qu'un président doit démissionner", a-t-elle ajouté.
La démission, ça n'existe pas.
Le président de la République "ne démissionnera pas (...) Cette question elle ne se pose pas", @auroreberge dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/n3gFtEHsrC
— TF1Info (@TF1Info) October 7, 2025
Bardella "très probablement" candidat, si Macron dissout
Le président du Rassemblement national, qui a réitéré son appel à la dissolution de l'Assemblée sur le plateau de BFMTV, a annoncé qu'il serait "très probablement" candidat en cas de législatives anticipés.
Jordan Bardella a annoncé qu'il tiendra une conférence de presse, ce mardi à 14 h 30.
Le patron du parti d'extrême droite exerce actuellement un mandat de député européen.
Je demande au président de la République d'entendre les souffrances dans le pays, de sortir de son isolement et de dissoudre l'Assemblée nationale : il faut revenir devant les Français pour qu'ils se choisissent une majorité.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) October 7, 2025
Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités. pic.twitter.com/hZybpAV1n0