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Les États-Unis déploient leur plus grand porte-avions dans les Caraïbes en pleine escalade avec le Venezuela

Le porte-avions américain USS Gerald R. Ford, le plus grand navire de guerre au monde, en route vers le fjord d'Oslo à Drobak, en Norvège, le 12 septembre 2025.
Le porte-avions américain USS Gerald R. Ford, le plus grand navire de guerre au monde, en route vers le fjord d'Oslo à Drobak, en Norvège, le 12 septembre 2025. Tous droits réservés  Lise Åserud / NTB
Tous droits réservés Lise Åserud / NTB
Par Juan Carlos De Santos Pascual & Nathan Joubioux & Euronews
Publié le
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Les États-Unis envoient le plus grand porte-avions du monde, le USS Gerald R. Ford dans les Caraïbes pour renforcer leur campagne antidrogue. Ce déploiement, ordonné par Donald Trump, suscite des tensions avec le Venezuela après des survols de bombardiers et dix frappes navales depuis septembre.

Le département de la Défense a annoncé, ce vendredi 24 octobre, que l’armée américaine va envoyer le porte-avions USS Gerald R. Ford, le fleuron de leur flotte et le plus grand au monde, dans la mer des Caraïbes afin de renforcer leur campagne militaire contre le trafic de drogue en Amérique latine.

Ce déploiement, ordonné par le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, permettra d'améliorer la capacité des États-Unis "à détecter, surveiller et perturber les acteurs et activités illicites qui compromettent la sécurité et la prospérité des États-Unis" dans le cadre de l'opération anti-drogue lancée en septembre, a affirmé le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, sur les réseaux sociaux.

L'USS Gerald R. Ford sera accompagné de plusieurs navires de guerre, dont des destroyers et un croiseur, et sera doté de plus de 5 000 soldats et de près de 90 avions de combat. Il se trouve actuellement en Méditerranée, a indiqué une source proche du dossier. En revanche, elle n'a pas indiqué combien de temps il faudrait au bâtiment pour rejoindre les eaux des Caraïbes.

Conflit ouvert avec Caracas

Cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes avec le Venezuela et intervient quelques heures seulement après le survol des côtes vénézuéliennes par des bombardiers B-1B, une démonstration de force que Caracas a qualifiée de "provocation".

Pour Washington, cette annonce permet d'assurer sa montée en puissance dans une région où l’administration Trump a lancé, ces derniers jours, des frappes contre des embarcations qu’elle accusent de transporter de la drogue.

Le Pentagone affirme que plusieurs de ces navires étaient liés au Tren de Aragua, un groupe criminel vénézuélien désigné par les États-Unis comme une organisation terroriste. Depuis septembre, les États-Unis ont coulé neuf narco-boats et un sous-marin lors d'opérations navales dans les eaux internationales, dans le cadre d'une offensive que le président Donald Trump a lui-même qualifiée de "guerre contre le trafic de drogue".

Le déploiement d’un porte-avions apportera des moyens supplémentaires importants dans une région qui a déjà connu un renforcement militaire américain inhabituel.

Cette annonce et le rythme accéléré des frappes américaines, dont la dixième a eu lieu ce vendredi, ont relancé les spéculations sur l’étendue des opérations que l’administration Trump pourrait mener, notamment sur une tentative de renverser le président Nicolás Maduro, qui fait face à des accusations de narcoterrorisme aux États-Unis.

Le président vénézuélien soutient que ces opérations sont une ultime tentative pour le faire quitter le pouvoir.

Nouvelle frappe contre de narcotrafiquants présumés

La dernière frappe sur une embarcation suspectée de trafic de drogue a fait six morts et porte à au moins 43 le nombre de décès liés aux attaques qui ont commencé début septembre. Pete Hegseth a assuré que l'embarcation était exploitée par le gang Tren de Aragua. C’était la deuxième fois que l’administration Trump associe l’une de ses opérations à ce gang originaire d’une prison vénézuélienne.

"Si vous êtes un narco-terroriste qui fait passer de la drogue dans notre hémisphère, nous vous traiterons comme nous traitons Al-Qaïda", a écrit le secrétaire à la Défense. "Jour ou nuit, nous cartographierons vos réseaux, suivrons vos hommes, vous traquerons et vous tuerons."

Les frappes sont passées d’une tous les quelques semaines, au début le mois dernier, à trois cette semaine. Autre changement de stratégie du côte états-unien : deux des frappes les plus récentes ont été effectuées dans l’océan Pacifique, élargissant la zone d’où l’armée a lancé des attaques et se déplaçant vers une région d’où une grande partie de la cocaïne est contrebandée par les plus grands producteurs mondiaux, notamment la Colombie.

Un message politique

La présence militaire américaine est moins une question de drogue qu’un message envoyé aux pays de la région pour qu’ils s’alignent sur les intérêts des États-Unis, selon Elizabeth Dickinson, analyste principale pour la région des Andes au sein de l’International Crisis Group.

"Une expression que j’entends souvent est que la drogue est une excuse. Et tout le monde le sait", assure-t-elle. "Et je pense que ce message est très clair dans les capitales régionales. Le message ici est donc que les États-Unis ont l’intention de poursuivre des objectifs précis. Et ils utiliseront la force militaire contre des dirigeants et des pays qui ne s’alignent pas."

Donald Trump a également annoncé qu'il était prêt à ordonner des attaques terrestres, en assurant que celles-ci seraient légales. "Nous avons le droit de le faire", a-t-il répété. "Nous les frapperons très fort quand ils viendront par voie terrestre. Nous sommes totalement prêts à le faire. Et nous irons probablement devant le Congrès pour expliquer exactement ce que nous faisons lorsque nous passerons à des frappes terrestres", a-t-il affirmé. Une sortie qui a suscité l'inquiétude de parlementaires des deux partis.

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