Grâce à une campagne menée par Rob Jetten, 36 ans, le parti D66, d'inspiration sociale-libérale, est arrivé en tête des élections législatives aux Pays-Bas. Il pourrait ainsi devenir le plus jeune Premier ministre du pays.
Aux Pays-Bas, Rob Jetten, chef du parti libéral centriste D66, pourrait devenir le plus jeune et le premier Premier ministre ouvertement homosexuel du pays après avoir obtenu de bons résultats aux élections législatives, ce mercredi 29 octobre.
Après dépouillement de 99,7 % des bulletins de vote, le parti de Rob Jetten, âgé de 38 ans, devrait obtenir 26 sièges sur les 150 que compte le parlement néerlandais, soit 11 de plus que lors des élections précédentes.
Jeudi matin, le D66, parti d'inspiration sociale-libérale, était au coude-à-coude avec le parti d'extrême droite de Geert Wilders, le Parti pour la liberté, qui devrait également obtenir 26 sièges. La différence entre les deux partis est de 0,2 %, notamment grâce aux votes comptabilisés à Amsterdam, selon le média NOS.
Un "Yes we can" à la néerlandaise
Rob Jetten, qui s’est distingué positivement durant la campagne, a redressé son parti après des débuts compliqués à la tête de la formation en 2023. Cette année-là, son parti n’avait obtenu que neuf sièges.
Surnommé "Robot Jetten" pour la façon guindée dont il répond aux questions, le jeune homme politique, qui a été ministre du Climat sous le gouvernement de l'ancien Premier ministre Mark Rutte, a cette fois-ci convaincu les électeurs. Il est apparu régulièrement à la télévision pendant la campagne électorale, et a même participé à un quiz préenregistré intitulé "The Smartest Person" (la personne la plus intelligente).
En clin d'œil au slogan "Yes We Can" de l'ancien président américain Barack Obama, Rob Jetten a axé sa campagne sur la phrase "Het kan wel" ("C'est possible").
Durant la campagne, le leader du D66 a également réussi à s'en prendre à Geert Wilders, dont le parti d'extrême droite a quitté la coalition en juin dernier en raison de désaccords sur l'immigration, ce qui a entraîné la chute du gouvernement. Rob Jetten a accusé son adversaire de "détourner" l'identité néerlandaise et de "semer la division".
Une campagne éclectique
Abordant la crise du logement dans le pays, l'homme politique centriste a déclaré qu'il souhaitait construire dix nouvelles villes et que la réduction des formalités administratives permettrait de construire 100 000 nouveaux logements par an.
Sur la question conflictuelle de l'immigration, il s'est engagé à consacrer davantage de fonds aux programmes d'intégration et à lutter contre l'immigration illégale en autorisant les demandes d'asile en dehors de l'UE.
Rob Jetten a également déclaré que la politique de son gouvernement consisterait à faire en sorte que les personnes fuyant la guerre ou la violence participent à la société néerlandaise en apprenant la langue. En outre, il a promis que "les pommes pourries" seraient "retirées du système" et expulsées.
"Des millions de Néerlandais ont choisi, aujourd'hui, de s'intégrer dans la société néerlandaise. Des millions de Néerlandais ont choisi des forces positives et une politique qui nous permet de regarder à nouveau vers l'avenir ensemble", a-t-il lancé à ses partisans, après la fermeture des urnes.
Cependant, Rob Jetten le sait. Avec 26 sièges, D66 est "un petit grand parti, comparé à l'histoire des Pays-Bas". "Nous devrons donc coopérer avec de nombreux partis." Toutefois, il a fait savoir qu'il souhaitait "former un cabinet stable et ambitieux".
Alliés européens
Après l'annonce des résultats, Rob Jetten a reçu le soutien de ses alliés européens, dont celles de Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale.
"Toutes mes félicitations à mon ami Rob Jetten qui, avec son parti D66, arrive ce soir en tête des élections législatives aux Pays-Bas ! Une victoire pour les idées pro-européennes, libérales et progressistes !", a écrit l'ancien Premier ministre français.
Les macronistes siègent au sein du même groupe, Renew Europe, au Parlement européen.