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Après l'accident de Baïkonour, la Russie a temporairement perdu la capacité d'envoyer des personnes dans l'espace

En raison de l'accident survenu à Baïkonour, la Russie a perdu la possibilité d'envoyer des personnes dans l'espace pour la première fois depuis 60 ans.
En raison de l'accident survenu à Baïkonour, la Russie a perdu la possibilité d'envoyer des personnes dans l'espace pour la première fois depuis 60 ans. Tous droits réservés  AP/Roscosmos space corporation
Tous droits réservés AP/Roscosmos space corporation
Par Mihhail Salenkov
Publié le
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Le 27 novembre, lors du lancement du Soyouz MS-28 vers la Station spatiale internationale, la cabine de maintenance s'est effondrée. Selon les experts, la réparation pourrait prendre environ deux ans, période pendant laquelle la Russie perdra la possibilité d'envoyer des personnes dans l'espace.

Des structures techniques se sont effondrées au cosmodrome de Baïkonour après le lancement de la fusée Soyouz MS-28 le 27 novembre. Un élément important - la cabine de maintenance où les techniciens préparent les fusées pour le lancement - s'est détaché du complexe. D'après les images vidéo publiées, il a volé sur une vingtaine de mètres avant de s'écraser.

Roscosmos a confirmé les dommages subis par les éléments de la table de lancement et a assuré qu'il y a des pièces pour remplacer celles qui ont été détruites et que les dommages seront bientôt réparés.

"Une inspection du site de lancement a été effectuée, comme c'est le cas chaque fois que la fusée est lancée. Un certain nombre d'éléments de la table de lancement ont été endommagés. Des dommages peuvent apparaître après le lancement, c'est pourquoi une telle inspection est obligatoire dans la pratique mondiale. Nous évaluons maintenant l'état de l'ensemble de lancement. Tous les éléments de réserve nécessaires à la réparation sont présents et, dans un avenir proche, les dommages seront éliminés", a déclaré la société d'État dans un communiqué publié sur Telegram.

Certains experts soulignent que les réparations peuvent prendre de six mois à deux ans et que, pendant ce temps, la Russie perd la possibilité de lancer des vaisseaux spatiaux habités Soyouz et Progress vers l'ISS, puisqu'il n'y a plus d'alternative aux vols depuis Baïkonour.

Les vols ont été interrompus "au moins jusqu'à l'été 2026" ?

Georgy Trishkin, analyste des lancements de fusées, considère ce qui s'est passé comme "le pire des scénarios" et écrit que les lancements de vaisseaux spatiaux vers l'ISS sont "reportés indéfiniment". Le manque de sites alternatifs, dit-il, "est le résultat d'une série d'années de décisions à courte vue et d'une gestion inefficace des ressources".

Il existe des sites de lancement adaptés au lancement de fusées au cosmodrome de Vostochny et à Plessetsk, mais aucun d'entre eux n'a été utilisé pour des lancements dans le cadre du programme de l'ISS, ont indiqué les médias russes.

À Vostochny, il n'y a pas d'infrastructure appropriée pour accueillir le vaisseau cargo Progress, et le pas de tir lui-même n'est pas prêt pour des Soyouz habités, tandis qu'à Plessetsk, les conditions balistiques ne le permettent pas en raison de la situation septentrionale du cosmodrome.

"La mise hors service du pas de tir pour une durée indéterminée affecte l'ensemble de la rotation des lancements vers l'ISS, qu'il s'agisse de vols habités ou de vols de fret", déclare Georgy Trishkin.

Selon Vitaly Egorov, vulgarisateur en astronautique, "il est évident, au vu des débris, que les réparations ne sont pas prévues pour une semaine, ce qui pourrait sérieusement affecter le programme d'approvisionnement du segment russe de l'ISS".

Egorov note qu'une autre rampe de lancement, la toute première rampe de lancement Gagarine, aurait pu être modernisée, mais elle a été récemment mise hors service et donnée au Kazakhstan pour y créer un musée.

"La modernisation de la rampe de lancement Gagarine était prévue en 2018 aux frais des Émirats arabes unis, mais il s'est passé quelque chose en février 2022 et les Arabes ont refusé de coopérer et d'allouer de l'argent. La table de lancement de la fusée Soyouz au cosmodrome de Vostochny n'est pas adaptée aux lancements d'engins spatiaux, et sa modernisation n'était également que dans les plans", écrit Egorov.

Alexander Khokhlov, membre de la Fédération russe d'astronautique, estime que les réparations pourraient prendre jusqu'à deux ans.

Selon lui, il existe deux scénarios pour le remplacement des pièces.

"Si elles sont fabriquées à partir de zéro selon ces dessins, cela prendra beaucoup de temps, car auparavant, toutes ces plateformes et cabines de service étaient assemblées à Kramatorsk (en Ukraine - NDLR). En d'autres termes, il faudra réapprendre cette production en Russie. Une autre option consiste à prélever une cabine de ce type sur le lanceur Gagarine, qui a été mis en sommeil et donné au Kazakhstan en tant que musée. Cette cabine est dans un état plus ou moins normal. Mais, très probablement, elle durera au moins jusqu'à l'été 2026", selon les propos de Khokhlov cités par le quotidien russe "Kommersant".

Lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour, le vaisseau spatial Soyouz MS-28 avec à son bord un équipage russo-américain s'est amarré avec succès à l'ISS le 27 novembre.

Le prochain lancement du vaisseau cargo Progress, prévu pour le 19 décembre, sera probablement reporté.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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