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France : "Conférences de la souveraineté alimentaire" pour éviter une balance agricole déficitaire

Un tracteur roulant dans les vignobles de Chablis, en Bourgogne, dans l'est de la France, le jeudi 3 avril 2025.
Un tracteur roulant dans les vignobles de Chablis, en Bourgogne, dans l'est de la France, le jeudi 3 avril 2025. Tous droits réservés  AP Photo/Thibault Camus
Tous droits réservés AP Photo/Thibault Camus
Par Nathan Joubioux
Publié le Mis à jour
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Pour la première fois depuis près de 50 ans, la balance agricole française pourrait être déficitaire. Pour tenter d'inverser la tendance, le gouvernement lance, ce lundi, les "conférences de la souveraineté alimentaire".

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard lance, ce lundi 8 décembre au marché de gros de Rungis (Val-de-Marne), les "conférences de la souveraineté alimentaire" afin d'établir une stratégie agricole nationale pour les dix prochaines années.

"La France doit produire plus pour manger mieux", avait-elle prévenu en février dernier, lorsqu'elle avait communiqué sa vision de la souveraineté alimentaire, conçue comme un "réarmement" dans un monde secoué de conflits. "Dans ce moment de grand bouleversement de l’ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire."

L'opération "Grand réveil alimentaire", lancée ce lundi, a donc pour objectif de peser sur la balance agricole française, pourrait être déficitaire en 2025, ce qui serait une première en près de 50 ans.

Car aujourd'hui, la France importe la moitié des fruits, des légumes et du poulet qu'elle consomme. 60 % de la viande ovine et 25 % du bœuf consommé dans l'Hexagone proviennent également de l'étranger.

Annie Genevard appelle donc à la "mobilisation générale" en provoquant le "réveil des Français" en tentant de convaincre les consommateurs. "Manger est devenu un acte citoyen", a assuré la ministre sur BFM TV.

Les conférences prévues par la loi d'orientation agricole de mars 2025, seront organisées sur plusieurs mois, par filières de production et au niveau régional. Les premières conclusions sont attendues lors du Salon de l'Agriculture, en février, avant un bilan plus complet à la fin du premier semestre 2026.

Les syndicats, les grands absents

Le premier syndicat FNSEA a mis en avant le "cadre de travail utile" des conférences de la souveraineté alimentaire et a réaffirmé "son engagement à participer pleinement aux groupes de travail", dans lesquels le syndicat "portera la voix des agriculteurs et sa vision d'une souveraineté reposant sur la production, la compétitivité et l'ancrage territorial".

Cependant, la FNSEA se veut très critique "de la forme donnée à la séquence de lancement annoncée" pour ce lundi. "Cet événement, organisé en début de semaine, alors que les responsables agricoles sont sur leur exploitation ou mobilisés par leurs engagements locaux, s’apparente davantage à une opération de communication qu’à un temps de travail partagé", dénonce le syndicat dans un communiqué.

La FNSEA dénonce aussi le terme de "Grand réveil alimentaire", ce qui laisserait entendre, selon lui, "que le secteur se serait assoupi". "C’est tout l’inverse : les agriculteurs n’ont jamais été endormis. Ils sont lucides, mobilisés, et parfois révoltés devant l’urgence de la situation", dénonce également le syndicat.

L'avis est le même pour la Coordination rurale. Le deuxième syndicat du secteur sera également absent ce lundi. Selon lui, "le ministère ne répond pas aux attentes actuelles des agriculteurs" qui sont "empêchés de produire" à cause de contraintes trop fortes.

La Confédération paysanne a également annoncé ne pas se rendre au lancement de l'opération "Grand réveil alimentaire", qualifié de "mascarade".

Pour justifier son choix, le syndicat met en avant plusieurs "contradictions violentes sur la souveraineté alimentaire" du gouvernement. Dans la liste se trouvent "le blanc-seing à la révision de l'accord UE-Maroc proposée par la Commission européenne" pour la filière fruits et légumes ; "les accords UE-Mercosur, UE-Ukraine et UE-Mexique [qui] aggravent encore davantage les problèmes d'écoulement de la production française" du secteur apicole ; ou "l'accord UE-Nouvelle Zélande" concernant la filière ovine.

"Ce que nous attendons sur la souveraineté alimentaire, ce sont des actes concrets, à commencer par un "non" ferme de la France à l'accord UE-Mercosur", poursuit le syndicat.

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