Le père de deux enfants, d'origine syrienne, a été salué comme un héros après avoir désarmé l'un des tireurs de la fusillade de Bondi Beach, qui a fait 15 morts dimanche.
Les dons et les hommages ont afflué pour un homme surnommé le "héros de Bondi" après qu'il eut plaqué au sol et désarmé l'un des assaillants présumés lors de la fusillade meurtrière lors d'une célébration juive sur la plage de Bondi, à Sydney, dimanche dernier.
L’acte de bravoure d’Ahmed el Ahmed a été largement relayé sur les réseaux sociaux. Dimanche, alors que deux hommes tirent sur la foule de Bondi Beach à Sydney, l’homme se rapproche d’un des deux tireurs, saisit puis lui soustrait son arme. Il la pointe ensuite sur l’assaillant et parvient à le faire fuir. Un second tireur vise Ahmed qui est blessé et hospitalisé.
Le Premier ministre Anthony Albanese lui a rendu visite à l'hôpital Saint George de Sydney mardi et lui a rendu hommage.
"Ce fut un grand honneur de rencontrer Ahmed al-Ahmed. C'est un véritable héros australien", a déclaré Anthony Albanese après avoir rencontré Ahmed al-Ahmed et ses parents. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al-Ahmed représente le meilleur de notre pays. Nous ne permettrons pas que ce pays soit divisé".
Al-Ahmed a également été salué par des dirigeants, notamment le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump. Ce dernier a déclaré qu'Al-Ahmed était "une personne très, très courageuse" qui avait sauvé de nombreuses vies.
Campagne de crowdfunding
Une campagne GoFundMe mise en place pour al-Ahmed a permis de récolter, mardi à 14h, plus de 2,2 millions de dollars australiens (1,24 million d'euros).
"Nous assistons à un déferlement d'amour pour Ahmed al-Ahmed à la suite de ses actes héroïques à Bondi Beach. Nous travaillons directement avec les organisateurs pour nous assurer que les fonds parviennent en toute sécurité à Ahmed et à sa famille", a déclaré GoFundMe dans un message sur X lundi.
Plusieurs inconnus ont déposé des fleurs devant l'hôpital Saint George et le magasin de fruits fermé d'Ahmed en signe de soutien, selon les médias locaux.
Ahmed el Ahmed a quitté la Syrie pour s'installer à Sydney en 2006, ont indiqué ses proches aux médias australiens. Son père, Mohamed Fateh al-Ahmed, a déclaré que son fils prenait un café avec un ami dans le quartier dimanche après-midi lorsqu'il a entendu les coups de feu et a décidé d'intervenir.
"Mon fils est un héros. Il a servi dans la police, il a la passion de défendre les gens", a déclaré Mohamed Fateh à ABC News. On ne sait pas exactement dans quelle force de police al-Ahmed a servi.
La mère d'Al-Ahmed, Malakeh Hasan al-Ahmed, a déclaré qu'elle n'arrêtait pas de "se battre et de pleurer" après avoir reçu l'appel annonçant que son fils avait été abattu.
"Je suis fière que mon fils ait aidé les gens, qu'il les ait secourus", a-t-elle déclaré. "Il a vu qu'ils étaient en train de mourir, que des gens perdaient la vie, et quand ce type [l'attaquant] n'a plus eu de munitions, il lui a pris [l'arme], mais il a été touché."
Les parents d'Al-Ahmed ont déclaré qu'ils étaient arrivés à Sydney depuis la Syrie il y a seulement deux mois.
Suspects liés au groupe État islamique
Quinze personnes ont été tuées dans l'attentat, qui s'est produit vers 18 h 45, heure locale, dimanche à Bondi Beach, lors d'une célébration de Hanoukka à laquelle participaient environ 1 000 personnes. Il s'agit de la pire fusillade de masse que le pays ait connue depuis près de trente ans.
La police a déclaré que les deux suspects étaient un père et son fils. Le père, âgé de 50 ans, a été tué par la police sur les lieux, tandis que le fils, âgé de 24 ans, est soigné à l'hôpital.
La commissaire de la police fédérale australienne, Krissy Barret, a déclaré mardi que la fusillade était "une attaque terroriste inspirée par l'État islamique". Albanese a déclaré que cette évaluation était basée sur des preuves, notamment la "présence de drapeaux de l'État islamique" dans un véhicule saisi.
Vingt-cinq personnes sont toujours soignées dans les hôpitaux après le massacre de dimanche, dont dix dans un état critique. Trois d'entre elles sont hospitalisées dans un hôpital pour enfants.