Dans une allocution télévisée, le président américain Donald Trump s'est évertué à tenter de convaincre de ses succès politiques et économiques alors que sa popularité s'érode. Le président américain a particulièrement ciblé son prédécesseur Joe Biden, jugé responsable d'une "invasion" d'immigrés.
"Bonsoir l’Amérique. Il y a onze mois j’ai hérité d’un désastre et je le répare", a déclaré Donald Trump pour débuter son allocution diffusée sur un chaîne de télévision de grande écoute mercredi soir. Endossant le rôle de sauveur de la nation, le président des États-Unis, de retour au pouvoir depuis près d'un an, a fermement maintenu son cap sur l'économie.
"Nous sommes prêts à connaître un boom économique comme le monde n'en a jamais connu", a assuré Donald Trump. Cette vision optimiste tranche avec le mécontentement d'une majorité d'Américains quant au coût des produits alimentaires, du logement, des services publics et d'autres biens de base. L'inflation est restée élevée et le marché de l'emploi s'est fortement affaibli à la suite de la mise en place des taxes à l'importation.
La seule annonce concrète a concerné l’envoi à 1,45 million de militaires américains de "dividendes du guerrier ", des chèques de 1 776 dollars (1 500 euros environ), en référence à la date de déclaration d’indépendance des États-Unis. Il a laissé entendre que ces chèques étaient financés par ses droits de douanes.
"Les chèques sont déjà en route", a-t-il déclaré à propos de cette dépense, qui s'élèverait à environ 2,6 milliards de dollars.
Donald Trump a évoqué le montant faramineux de 18 000 milliards de dollars de nouveaux investissements aux Etats-Unis depuis son retour au pouvoir. Il a aussi répété que grâce à lui le prix des médicaments aux Etats-Unis allait baisser de jusqu’à "600 %", ce qui est mathématiquement impossible. Le président américain s’est à nouveau vanté d’avoir résolu huit guerres, un chiffre largement imaginaire selon les spécialistes.
Une cote de popularité en baisse
Ses vœux pour les fêtes de fin d'année surviennent alors que le président américain tente de rétablir sa popularité, qui ne cesse de s'éroder. Les sondages montrent que la plupart des adultes américains sont mécontents de sa gestion de l'économie.
Selon une enquête d’opinion PBS News/NPR/Marist publiée mercredi, 61 % des Américains jugent que la conjoncture ne leur est pas favorable personnellement, contre 57 % en mai.
Donald Trump "vient de montrer qu’il vit dans une bulle complètement déconnectée de la réalité que vivent et ressentent les Américains au quotidien", a réagi le sénateur démocrate Chuck Schumer après le discours. "Les faits sont là : les prix augmentent, le chômage augmente, et aucune amélioration n’est en vue", a-t-il ajouté dans un communiqué.
La déception des Américains quant à la politique économique de Donald Trump inquiète les républicains à moins d’un an des élections législatives de mi-mandat.
Après un meeting la semaine dernière en Pennsylvanie, le président sera vendredi en Caroline du Nord pour tenter de mobiliser les électeurs. Il a laissé éclater récemment sa frustration face aux sondages, en écrivant sur son réseau Truth Social : "Quand dira-t-on enfin que j’ai créé, sans inflation, peut-être la meilleure économie de l’histoire de notre pays ? Quand les gens vont-ils comprendre ce qu’il se passe ?"
Promesses économiques et focalisation sur l'immigration
Lors de son discours mercredi soir, Donald Trump a par ailleurs affirmé que les taux hypothécaires allaient baisser et qu'il "annoncerait certains des plans de réforme du logement les plus agressifs de l'histoire des États-Unis".
Tout en mettant l'accent sur l'économie, Donald Trump est également confronté à des défis sur d'autres fronts politiques.
Dans son discours, le président a assuré que nombre des difficultés rencontrées par ses concitoyens étaient le résultat d’une "invasion" d’immigrés pendant le mandat de Joe Biden. Le président américain, qui mène une politique d’expulsions massives accompagnée de sévères restrictions à l’immigration, s’est félicité d’avoir enclenché un processus de "migration inversée" ou de "remigration". Il a accusé les immigrés d’avoir créé une crise du logement, d’avoir "volé" des emplois, d’avoir "submergé" les hôpitaux et, pour résumer, d’avoir vécu aux dépens des contribuables.
Si les déportations massives d'immigrants menées par son administration se sont révélées impopulaires, le renforcement de la lutte contre les traversées illégales de la frontière entre les États-Unis et le Mexique est majoritairement positivement perçu dans l'opinion.