Après l’explosion survenue lundi dans l’usine chimique Elkem Silicones, près de Lyon, blessant quatre salariés, le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour blessures involontaires afin de déterminer les causes de l’accident.
Au lendemain de l'explosion dans l'usine chimique Elkem Silicones de Saint-Fons, près de Lyon, le pronostic vital de l'un des quatre blessés reste engagé. Trois d’entre eux ont été grièvement brulés.
Selon Guillaume Artois, chargé de la communication du site, les victimes sont trois hommes et une femme qui travaillaient dans l’atelier pilote de l’usine : un ingénieur chimiste, deux techniciens spécialisés et une salariée du département santé-environnement.
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour "blessures involontaires par personne morale suivies d'incapacité supérieure à trois mois". Les investigations, destinées à déterminer les causes et les circonstances de l’explosion, ont été confiées à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) ainsi qu’à la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS).
L’atelier concerné est, selon Guillaume Artois, "une unité bien particulière, un laboratoire pilote, non connecté au reste du site". Installé en 2021, il répondait aux "dernières normes de sécurité".
L’équipe y menait des tests sur une méthode de dévolatilisation d’huiles de silicone hydrogénées, une opération qualifiée de "relativement courante dans un atelier pilote".
SelonGuillaume Artois, une réaction se serait mal déroulée et l’équipe serait intervenue. Ce serait lors de cette intervention qu'"une émission, probablement d’hydrogène gazeux" aurait pu provoquer l’explosion.
L'explosion, qui s'est produite en début d'après-midi, a provoqué un incendie mobilisant une centaine de pompiers munis d'une trentaine d'engins qui sont parvenus à maîtriser les flammes en début de soirée et à sécuriser le site. L’autoroute A7, les voies ferrées et la navigation sur le Rhône à proximité du site ont été interrompues pendant plusieurs heures, et les riverains des communes environnantes ont été appelés à se confiner. Le plan Orsec, destiné à organiser les secours en cas d’événement grave, avait été déclenché.
Ce n’est pas la première fois que le site est touché par un accident grave : en 2016, un incendie de fûts de silicone dans un entrepôt de 2 500 m² avait coûté la vie à une personne.