L'activité des usines a augmenté en décembre pour la première fois depuis le début de l'année 2025, offrant un timide coup de pouce à la deuxième économie mondiale après des mois de faible demande.
Les usines chinoises ont renoué avec la croissance en décembre pour la première fois depuis huit mois, offrant une rare lueur d'espoir pour la deuxième économie mondiale, alors que les décideurs politiques sont aux prises avec le ralentissement de la demande et l'aggravation des tensions structurelles.
L'activité des usines s'est accrue au cours du dernier mois de l'année, les commandes ayant augmenté à l'approche des fêtes de fin d'année et les constructeurs s'étant empressés d'achever leurs projets, selon les enquêtes publiées mercredi.
L'indice officiel des directeurs d'achat ou PMI pour l'industrie manufacturière, une enquête mensuelle auprès des entreprises, a augmenté à 50,1 ce mois-ci, a rapporté le Bureau national des statistiques. Ce chiffre se situe juste au-dessus du seuil de 50, qui correspond à l'expansion ou à la contraction sur une échelle allant jusqu'à 100. Une autre enquête, portant sur le secteur privé, s'est également établie à 50,1 en décembre.
Les résultats, meilleurs que prévu, reflètent en partie l'atténuation des pressions due à une trêve prolongée des tensions commerciales avec les États-Unis.
Ils suggèrent également que les fabricants ont augmenté leur production avant les vacances du Nouvel An, au cours desquelles de nombreuses entreprises ferment leurs portes pendant plusieurs jours. Le Nouvel An lunaire tombe cette année à la mi-février.
Les industries de haute technologie stimulent la production
La deuxième économie mondiale devrait croître à un rythme légèrement inférieur à l'objectif officiel d'environ 5 % cette année, grâce à l'activité soutenue des industries de haute technologie et des exportations. L'indice PMI officiel de l'industrie manufacturière de haute technologie s'est établi à 52,5 en décembre, soit une hausse de 2,4 % par rapport au mois précédent.
Le rapport indique que les PMI de la fabrication d'équipements et de l'industrie des biens de consommation ont atteint 50,4.
Le rapport séparé de RatingDog, une société chinoise de recherche et d'analyse de crédit basée dans la ville méridionale de Shenzhen, indique qu'en dépit d'une augmentation des commandes globales, les nouvelles ventes à l'exportation ont légèrement baissé et les embauches se sont affaiblies.
"Dans l'ensemble, le secteur manufacturier a renoué avec la croissance à la fin de l'année 2025", a déclaré Yao Yu, fondateur de RatingDog, dans un communiqué.
"Cependant, l'amélioration est marginale, l'impact des promotions et des nouveaux produits semblant impulsif et leur durabilité devant être observée."
Le Bureau national des statistiques a déclaré que les mesures PMI pour l'alimentation, le textile, l'habillement et l'électronique se situaient au-dessus d'un niveau relativement élevé de 53.
Toutefois, alors que les grands fabricants ont augmenté leur production, l'activité des petites et moyennes entreprises, qui représentent la majeure partie de l'emploi en Chine, est restée en contraction.
Les consommateurs ayant réduit leurs dépenses, les conditions pour les détaillants et les restaurants se sont également détériorées, selon le rapport.
Une croissance plus lente que prévu
Certains économistes estiment que l'économie chinoise croît plus lentement que ne le suggèrent les chiffres officiels. Ses dirigeants sont confrontés à des défis à long terme, notamment un effondrement du secteur immobilier qui dure depuis des années et une surcapacité dans de nombreuses industries, y compris la construction automobile, qui a conduit à une guerre des prix préjudiciable.
La hausse des coûts des matières premières, en particulier des métaux, a exercé une pression sur les marges bénéficiaires des entreprises, selon le rapport de RatingDog. Il note que les exportateurs ont augmenté leurs prix pour la première fois en trois mois afin de compenser ces coûts plus élevés.
La reprise de l'activité pourrait être de courte durée, car elle semble être favorisée par une légère augmentation des dépenses publiques, a déclaré Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics, dans un rapport.
"Le tableau d'ensemble est que les vents contraires structurels liés au ralentissement de l'immobilier et à la surcapacité industrielle devraient persister en 2026 et que les décideurs politiques semblent peu enclins à augmenter fortement les mesures de relance du côté de la demande", a-t-il déclaré.