De plus de 62 % les taxes sur les produits porcins en provenance de l’UE passent à un taux moyen de 9,8 %. Les tarifs définitifs, qui vont de 4,9 % à 19,8 %, doivent entrer en vigueur mercredi et durer cinq ans.
La Chine va imposer des droits de douane allant jusqu'à 19,8 % sur les importations de viande de porc en provenance de l'Union européenne, ce qui représente une baisse considérable par rapport aux droits de douane préliminaires allant jusqu'à 62,4 %, a déclaré mardi le ministère chinois du Commerce.
Le taux moyen des taxes chinoises sur le porc européen est désormais estimé à 9,8 %.
L'annonce du ministère fait suite à une longue enquête chinoise sur les importations de porc en provenance de l'UE, lancée en juin 2024, qui a conclu que les produits de l'UE nuisaient à l'industrie nationale.
Cette enquête a été déclenchée par la décision de l'UE d'imposer des droits de douane provisoires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine l'année dernière.
Pékin a également imposé des droits antidumping sur le brandy européen cet été. Ces droits touchent plus particulièrement le cognac produit en France, bien que les principaux producteurs de brandy aient bénéficié d'exemptions. Les importations de produits laitiers en provenance de l'UE ont également fait l'objet d'enquêtes antidumping.
L'UE accuse un déficit commercial massif avec la Chine, qui s'est élevé à plus de 300 milliards d'euros l'année dernière. Toutefois, l'Union européenne est un exportateur majeur de viande de porc et un fournisseur essentiel de sous-produits tels que les oreilles, les groins, les pieds et d'autres articles considérés comme des mets délicats en Chine. La nation asiatique souffre d'un surplus de ces produits, également lié à son propre ralentissement économique qui a freiné les dépenses de consommation.
En septembre, la Chine a ordonné l'application de droits antidumping préliminaires, allant de 15,6 % à 32,7 %, sur les importations de viande de porc provenant d'entreprises de l'UE ayant collaboré à l'enquête antidumping. Toutes les autres entreprises se sont vu imposer des droits allant jusqu'à 62,4 %.
Le ministère chinois du Commerce a conclu que l'UE pratiquait le dumping de viande de porc et de sous-produits porcins en Chine, en les vendant à des prix inférieurs aux coûts de production ou aux prix du marché intérieur, et qu'elle portait préjudice à l'industrie porcine chinoise. Les taux tarifaires définitifs, compris entre 4,9 % et 19,8 %, doivent entrer en vigueur mercredi et durer cinq ans.
L'Espagne, les Pays-Bas et le Danemark seront les plus touchés.
Le ministère du Commerce a déclaré que les nouveaux droits de douane s'appliqueront à tous les types de produits porcins, qu'ils soient frais, réfrigérés, congelés, séchés, marinés, fumés ou salés.
Il a déclaré être parvenu à ses conclusions "de manière objective, équitable et impartiale".
Les exportations de produits porcins de l'UE vers la Chine ont atteint un sommet de 7,4 milliards d'euros en 2020, lorsque Pékin s'est tourné vers les importations pour répondre à la demande intérieure après que ses élevages de porcs ont été dévastés par une maladie porcine. La Chine a toutefois réduit ses importations à mesure qu'elle reconstituait son cheptel.