L'innovant Mozart à l'Opéra lyrique de Chicago

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Par Euronews
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La trahison, le pardon, le désir et l’amitié amoureuse sont les thèmes principaux du dernier opéra du genre “opera seria” que Mozart a composé avant sa mort. “La Clémence de Titus” a récemment investi l’Opéra lyrique de Chicago. Une œuvre musicalement innovante d’après Sir Andrew Davis, chef d’orchestre de cette institution américaine depuis quatorze ans.

“Mozart a composé au cours de sa vie, des pièces comportant des passages pour instruments obligés, mais “La Clémence de Titus” en comporte deux des plus remarquables”, souligne Sir Andrew Davis : “l’air “Parto, Parto” pour Sesto dans le premier acte avec cette magnifique clarinette obligée et l’air de Vitellia qui présente un passage obligé pour un cor de basset. Il y a aussi des chœurs extraordinaires”, poursuit-il, “on remarque des évolutions stylistiques : par exemple, ce rythme syncopé très intéressant à la toute fin de l’opéra qui me fait beaucoup penser à Beethoven, on se demande jusqu’où Mozart serait allé”, conclut-il.

Sesto est probablement le personnage le plus complexe de l‘œuvre : il est incarné par la charismatique mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato. “Je trouve Sesto infiniment humain”, confie-t-elle, “il est incroyablement vulnérable : son désir et son amour incontrôlés pour une femme le tourmentent. Au début de l’opéra”, ajoute-t-elle, “deux chemins s’offrent à lui : celui de la loyauté et de la moralité et celui de la trahison et de la satisfaction avec Vitellia et il choisit le mauvais chemin”, insiste la cantatrice, “c’est déchirant de voir quelqu’un chuter de cette façon, on le voit faire, il en est lui-même conscient, mais c’est plus fort que lui”.

L‘œuvre prend toute sa place dans ce lieu d’exception surnommé la “Scala West” dans les années 50. Les plus grands artistes comme Maria Callas n’ont jamais manqué une occasion de se produire à Chicago, une ville qui suscite l’admiration pour ses monuments d’architecture moderne et contemporaine comme pour son opéra.

“Ce que j’adore, c’est le plafond”, affirme Sir Andrew Davis, “donc très souvent, quand j’assiste à des auditions, je me penche en arrière et je fixe le plafond et cela n’a rien à voir avec ce que je pense du chanteur ! C’est l’une des merveilles mondiales de l’Art déco”, précise-t-il, “c’est un bâtiment qui a été construit avant la Grande Dépression : on atteint un niveau de luxe que l’on n’a pas vu depuis”.

Au terme de notre visite lyrique, nous invitons Joyce DiDonato à s’imaginer face au génial Mozart : “si je pouvais me retrouver face à lui, je ne saurais pas quoi dire, ce qui est très rare chez moi !” sourit-elle. “Tout ce que j’arriverais à dire, ce serait probablement : “vous êtes incroyable, extraordinaire !” lance la mezzo-soprano avant d’indiquer : “en lisant ses lettres, on se rend compte que son esprit passait très vite d’une chose à l’autre et si on se parlait, j’essaierais déjà de le suivre. Mais si je ne devais lui dire qu’une seule chose”, dit-elle, “je voudrais qu’il sache que les sacrifices qu’il a dû faire et les souffrances qu’il a endurées en valaient la peine parce qu’il a transformé le monde !”

Retrouvez d’autres extraits d’interview (en anglais) du chef d’orchestre Sir Andrew Davis et de la mezzo-soprano Joyce DiDonato en cliquant sur le lien suivant :
The pains and pleasures of ‘Clemenza di Tito’

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