La musique et les paroles de MC Solaar n'ont rien perdu de leur poésie, de leur fluidité ni de leur acuité, 30 ans après. Pour l'ouverture de Jazz à Vienne, il est venu revisité avec délectation ses classiques avec une trentaine de musiciens. Un grand moment.
Le retour en beauté d'une légende du rap français, entre poésie et jazz
MC Solaar a ouvert mercredi 29 juin, le prestigieux festival Jazz à Vienne qui réunit chaque année les grands noms du jazz. Il a joué sur scène, le meilleur de ses trois premiers albums, dont les droits étaient restés bloqués par un litige avec Universal.
Sa musique est poétique, son écriture littéraire, loin du rap hardcore et agressif.
Un hip hop savant, qui mélange les styles et les cultures, avec un message pacifique et joyeux, dont les sources remontent aux années 70 et 80.
MC Solaar raconte comment "Afrika Bambaataa, quand la Zulu Nation est arrivé à Paris, nous on appris les mots "Peace, Unity, Love, Having Fun"...
Le message pour le jeune Claude M'barali a été de "Prendre des énergies négatives et les transformer en positives en faisant de l'art, de la beat-box, des sculptures, du tag, des fresques, de la danse... s'exprimer avec cette dimension positive. Afrika Bambaataa était quelqu'un qui allait écouter les musiques du monde, d'essayer de faire quelque chose qui ressemble un peu à la "P-Funk".
25 ans après, ses textes en français n'ont pas pris une ride.
Tour à tour griot, rappeur, poète ou conteur, il dénonçait déjà dans les paroles des chansons de ses premiers albums, le réchauffement climatique, les ravages écologiques ou ceux du capitalisme triomphant.
Accompagné par l'Orchestre des Pays de Savoie, d'une formation cuivre musclée et de choristes solaires, Solaar retrouve le devant de la scène en enchantant de son flow les 8000 spectateurs de l'Amphithéâtre romain de Vienne. Se succèdent pour cette édition 2022 de Jazz à Vienne, d'autres légendes comme George Benson ou Herbie Hancock.