Voici l'intégralité du discours télévisé de Charles III à la nation et au Commonwealth ci-dessous.
Discours de Noël du roi Charles III :
"Il y a quelques semaines, la reine et moi-même avons eu le plaisir d'effectuer une visite d'État au Vatican, où nous avons prié avec le pape Léon lors d'un moment historique d'unité spirituelle. Ensemble, nous avons célébré le thème du jubilé, "Pèlerins de l'espoir". Le mot "pèlerinage" est moins utilisé aujourd'hui, mais il revêt une signification particulière dans notre monde moderne, surtout à Noël. Il s'agit d'aller de l'avant vers l'avenir, mais aussi de revenir en arrière pour se souvenir du passé et tirer les leçons qui s'imposent.
C'est ce que nous avons fait au cours de l'été en célébrant le 80e anniversaire du jour de la Victoire en Europe et du jour de la Victoire sur le Japon. Nous sommes de moins en moins nombreux à nous souvenir de la fin de la Seconde Guerre mondiale au fil des ans, mais le courage et le sacrifice de nos militaires, hommes et femmes, et la façon dont les communautés se sont unies face à un si grand défi, sont porteurs d'un message intemporel pour nous tous. Ce sont les valeurs qui ont façonné notre pays et le Commonwealth.
Alors que nous entendons parler de division, aussi bien chez nous qu'à l'étranger, ce sont les valeurs que nous ne devons jamais perdre de vue. Par exemple, il est impossible de ne pas être profondément ému par l'âge des personnes tombées au combat, comme nous le rappellent les pierres tombales de nos cimetières militaires. Les jeunes qui se sont battus et ont contribué à nous sauver de la défaite lors des deux guerres mondiales n'avaient souvent que 18, 19 ou 20 ans. Le voyage est un thème constant de l'histoire de Noël.
La Sainte Famille s'est rendue à Bethléem et est arrivée sans abri. Les rois mages ont effectué un pèlerinage depuis l'Orient pour se recueillir sur le berceau du Christ, et les bergers ont voyagé de champ en ville à la recherche de Jésus, le Sauveur du monde. Dans chaque cas, ils ont voyagé avec d'autres et ont compté sur la compagnie et la gentillesse des autres.
En relevant des défis physiques et mentaux, ils ont trouvé une force intérieure. Aujourd'hui encore, en période d'incertitude, ces modes de vie sont chéris par toutes les grandes religions et nous offrent de profondes sources d'espoir, de résilience face à l'adversité, de paix par le pardon, en apprenant simplement à connaître nos voisins et en faisant preuve de respect les uns envers les autres, en créant de nouvelles amitiés.
En effet, alors que notre monde semble tourner de plus en plus vite, notre voyage peut nous permettre de faire une pause pour apaiser nos esprits, selon les mots de T.S. Eliot, "aux points immobiles du monde qui tourne", et nous permettre de nous ressourcer. Dans ce contexte de grande diversité de nos communautés, nous pouvons trouver la force de veiller à ce que le bien triomphe sur le mal. Il me semble que nous devons chérir les valeurs de compassion et de réconciliation, à la manière dont notre Seigneur a vécu et est mort. Cette année, j'en ai entendu de nombreux exemples, tant ici qu'à l'étranger.
Ces récits du triomphe du courage sur l'adversité me donnent de l'espoir, qu'il s'agisse de nos vénérables vétérans militaires, des travailleurs humanitaires désintéressés dans les zones de conflit les plus dangereuses de ce siècle ou de la façon dont les individus et les communautés font preuve d'une bravoure spontanée, se mettant instinctivement en danger pour défendre les autres. Lorsque je rencontre des personnes de différentes confessions, je trouve extrêmement encourageant d'entendre tout ce que nous avons en commun, une même aspiration à la paix et un profond respect pour toutes les formes de vie. Si nous trouvons le temps de réfléchir à ces vertus au cours de notre vie, nous pourrons tous rendre l'avenir plus prometteur. Bien sûr, le plus grand des pèlerinages est celui que nous célébrons aujourd'hui.
L'histoire de celui qui est descendu du ciel sur la Terre, qui s'est réfugié dans une étable et qui a partagé sa vie avec les pauvres et les solitaires. C'était un pèlerinage avec un but, annoncé par les anges pour qu'il y ait la paix sur la Terre. Cette prière pour la paix et la réconciliation, pour faire aux autres ce que nous voudrions qu'ils fassent pour nous, qui a retenti dans les champs près de Bethléem il y a plus de 2 000 ans, résonne encore aujourd'hui dans cette région et dans le monde entier. C'est une prière pour notre époque et pour les communautés qui nous entourent au cours de notre vie.
C'est donc avec ces mots et de tout cœur que je vous souhaite à tous un Noël des plus paisibles et des plus heureux.