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Plus de 350 stars condamnent le "génocide" de Gaza dans une lettre ouverte avant l'ouverture du festival de Cannes

Plus de 350 stars condamnent le "génocide" de Gaza dans une lettre ouverte avant l'ouverture du festival de Cannes
Plus de 350 stars condamnent le "génocide" de Gaza dans une lettre ouverte avant l'ouverture du festival de Cannes Tous droits réservés  AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par David Mouriquand & Jean Philippe LIABOT
Publié le
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Les stars et les créateurs ont signé une lettre concernant l'assassinat du protagoniste palestinien d'un documentaire présenté à Cannes : "Nous avons honte d'une telle passivité", écrivent-ils à propos du silence de l'industrie.

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Un groupe de plus de 350 acteurs, réalisateurs et producteurs internationaux ont signé une lettre publiée le premier jour du Festival de Cannes condamnant l'assassinat de Fatima Hassouna, photojournaliste palestinienne de 25 ans et protagoniste du documentaire " Put Your Soul on Your Hand and Walk" (Mets ton âme sur ta main et marche).

Fatima Hassouna a été tuée avec dix membres de sa famille lors d'une attaque aérienne israélienne sur la maison familiale dans le nord de Gaza le 16 avril dernier, le lendemain du jour où le documentaire a été annoncé comme faisant partie de la sélection ACID du Festival de Cannes.

Les signataires, parmi lesquels Pedro Almodóvar, Ruben Östlund, Guy Pierce, Ralph Fiennes, Melissa Barrera, Yórgos Lánthimos, Susan Sarandon, Alfonso Cuarón et David Cronenberg, dénoncent le génocide à Gaza : "Nous ne pouvons pas rester silencieux alors qu'un génocide a lieu à Gaza", peut-on lire dans la lettre initiée par plusieurs groupes d'activistes pro-palestiniens et publiée dans le journal français Libération et le magazine américain Variety.

"Nous avons honte d'une telle passivité".

La lettre exhorte également le cinéma à utiliser son art pour "tirer les leçons de l'histoire, faire des films engagés" et être "présent pour protéger les voix opprimées".

La lettre conclut : "Pour Fatima, pour tous ceux qui meurent dans l'indifférence. Le cinéma se doit de porter leurs messages, de refléter nos sociétés. Agissons avant qu'il ne soit trop tard".

Parmi les autres signataires figurent Mark Ruffalo, Viggo Mortensen, Javier Bardem, Leïla Bekhti, Costa-Gavras, Brian Cox, Radu Jude, Asif Kapadia, Aki Kaurismäki, Alex Gibney, Julie Delpy, Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos, Judith Godrèche, Sandra Hüller et Laura Poitras.

Lire la lettre dans son intégralité ci-dessous.

Le Festival de Cannes débute aujourd'hui, avec une cérémonie d'ouverture présidée par Robert De Niro et trois films montrant les ravages de la guerre de la Russie contre l'Ukraine. Deux documentaires mettant en scène le président ukrainien Volodymyr Zelensky et un troisième film tourné sur les lignes de front brutales de la plus grande guerre que l'Europe ait connue en 80 ans seront projetés lors d'une "Journée de l'Ukraine".

Rien de semblable n'a été prévu pour la guerre de Gaza, mais le film sur Hassouna est destiné à "honorer" sa mémoire, ont déclaré les organisateurs.

Fatima Hassouna
Fatima Hassouna Cannes ACID

Voici le texte intégral de la lettre :

Fatima Hassouna avait 25 ans.

C'était une photojournaliste palestinienne indépendante. Elle a été prise pour cible par l'armée israélienne le 16 avril 2025, le lendemain de l'annonce que le film de Sepideh Farsi "Put Your Soul on Your Hand and Walk", dont elle était la vedette, avait été sélectionné dans la section ACID du Festival de Cannes.

Elle est sur le point de se marier.

Dix de ses proches, dont sa sœur enceinte, ont été tués par la même frappe israélienne.

Depuis les terribles massacres du 7 octobre 2023, aucun journaliste étranger n'est autorisé à entrer dans la bande de Gaza. L'armée israélienne s'en prend aux civils. Plus de 200 journalistes ont été délibérément tués. Des écrivains, des cinéastes et des artistes sont sauvagement assassinés.

Fin mars, le cinéaste palestinien Hamdan Ballal, qui a remporté un Oscar pour son film "No Other Land", a été brutalement attaqué par des colons israéliens, puis kidnappé par l'armée, avant d'être libéré sous la pression internationale. Le manque de soutien de l'Académie des Oscars à Hamdan Ballal a suscité l'indignation de ses propres membres et elle a dû s'excuser publiquement pour son inaction.

Nous avons honte d'une telle passivité.

Comment se fait-il que le cinéma, terreau d'œuvres socialement engagées, semble si indifférent à l'horreur de la réalité et à l'oppression subie par nos sœurs et nos frères ?

En tant qu'artistes et acteurs culturels, nous ne pouvons rester silencieux alors qu'un génocide se déroule à Gaza et que cette nouvelle innommable frappe de plein fouet nos communautés.

A quoi servent nos métiers si ce n'est à tirer les leçons de l'histoire, à faire des films engagés, si nous ne sommes pas présents pour protéger les voix opprimées ?

Pourquoi ce silence ?

L'extrême droite, le fascisme, le colonialisme, les mouvements anti-trans et anti-LGBTQIA+, sexistes, racistes, islamophobes et antisémites mènent leur combat sur le champ de bataille des idées, en s'attaquant à l'édition, au cinéma et à l'université, et c'est pourquoi nous avons le devoir de nous battre.

Refusons que notre art soit complice du pire.

Levons-nous.

Nommons la réalité.

Osons collectivement la regarder avec la précision de nos cœurs sensibles, pour ne plus la taire et l'occulter.

Refusons la propagande qui ne cesse de coloniser nos imaginaires et de nous faire perdre notre sens de l'humanité.

Pour Fatma, pour tous ceux qui meurent dans l'indifférence.

Le cinéma se doit de porter leurs messages, de refléter nos sociétés.

Agissons avant qu'il ne soit trop tard.

Sources additionnelles • Libération, Variety

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