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La chambre forte du Svalbard n'a jamais reçu autant de semences d'espèces menacées d'extinction

Le bâtiment du portail et l'entrée de la chambre forte des semences par une journée d'hiver.
Le bâtiment du portail et l'entrée de la chambre forte des semences par une journée d'hiver. Tous droits réservés  Svalbard Global Seed Vault/Matthias Heyde
Tous droits réservés Svalbard Global Seed Vault/Matthias Heyde
Par Jen Marsden
Publié le
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La banque internationale de Svalbard n'a jamais réceptionné autant d'échantillons d'espèces menacées d'extinction que ces dernières années. Mais cela sera-t-il suffisant pour garantir l'approvisionnement alimentaire des générations futures ?

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Alors que le changement climatique affecte les exploitations agricoles depuis des années, que les inondations emportent les cultures, et que les conditions météorologiques imprévisibles anéantissent les récoltes et réduisent à néant l'ensemble des rendements, comment s'assurer que nous pourrons toujours continuer à cultiver nos fruits et légumes à l'avenir ?

Pour faire face à ces défis, les banques de semences sont un des moyens astucieux de s'assurer que des milliers, voire des millions, de variétés de fruits et de légumes ne disparaissent pas en dépit de ces menaces.

Les variétés alimentaires sont en déclin dans le monde entier

C'est le cas de la banque de semences de Svalbard. Située à 1 300 km au-delà du cercle polaire arctique, la Svalbard Global Seed Vault, la plus grande réserve de semences sécurisée au monde, est entrée en fonction en 2008 dans une ancienne mine de charbon.

Le personnel de NordGen, Fredrik Kollberg (à gauche) et Åsmund Asdal entreposent les nouvelles boîtes de semences.
Le personnel de NordGen, Fredrik Kollberg (à gauche) et Åsmund Asdal entreposent les nouvelles boîtes de semences. Svalbard Global Seed Vault/Riccardo Gangale

L'immense chambre forte, située dans le permafrost, une roche froide et sèche, abrite aujourd'hui des milliers de variétés de cultures vivrières essentielles, notamment des haricots, du blé et du riz. À l'heure actuelle, il existe plus de 1,3 million d'échantillons représentant que que 6 297 espèces de plantes cultivées.

Selon la FAO, environ 75 % des variétés de légumes domestiques ont été définitivement perdues depuis les années 1900 à cause de la monoculture. Cette technique agricole populaire consiste pour les agriculteurs à ne cultiver qu'une seule espèce à la fois dans un champ.

Les banques de semences comme celle de Svalbard tentent d'empêcher que d'autres variétés de semences ne soient perdues à jamais.

En 2024, le Svalbard a reçu plus de semences que jamais

Des banques de gènes - des objets qui préservent et stockent du matériel génétique, comme des graines, des tissus ou des échantillons d'ADN - sont envoyées du monde entier au Svalbard pour tenter de maintenir en vie des variétés de cultures indigènes - et parfois anciennes.

"En 2024, 61 banques de semences ont déposé 64 331 échantillons de semences, dont 21 provenant d'instituts qui ont déposé des semences pour la première fois cette année", explique Åsmund Asdal, coordinateur du Svalbard Global Seed Vault.

"Il s'agit du plus grand nombre de banques de gènes déposantes et du plus grand nombre de nouveaux venus dans l'histoire de la chambre forte."

Åsmund Asdal, coordinateur de Seed Vault (archive 2017).
Åsmund Asdal, coordinateur de Seed Vault (archive 2017). Svalbard Global Seed Vault/Riccardo Gangale

Bien que les pays puissent disposer de leurs propres banques de semences nationales, voire régionales, il est essentiel, comme pour toute donnée importante, de disposer d'une "sauvegarde". Pour les banques de gènes, il s'agit du Svalbard, où la toundra arctique offre un climat idéal et sûr pour le stockage.

"La diversité végétale est probablement la ressource la plus cruciale pour garantir l'approvisionnement alimentaire futur, y compris dans un climat changeant", explique M. Asdal. "La diversité génétique est conservée dans les banques de semences qui sauvegardent ensuite leurs collections dans la chambre forte mondiale de Svalbard."

"Les agriculteurs, les sélectionneurs de plantes, les scientifiques et les consommateurs doivent pouvoir compter sur la disponibilité de ces semences", souligne le chercheur.

Quel est le lien avec la sécurité alimentaire ?

Bien qu'il soit difficile de prédire l'avenir, il se peut qu'une variété de semences particulière provenant d'une région d'Europe ou même d'une région plus éloignée prospère dans une autre région - cette collection a donc un énorme pouvoir pour assurer la sécurité alimentaire.

"Aucun pays ou continent n'est autosuffisant en matière de diversité phytogénétique", affirme M. Asdal. La conservation et l'utilisation des semences sont, par nature, internationales, et l'efficacité des efforts conjoints visant à garantir les approvisionnements alimentaires futurs dépend fortement d'une coopération internationale efficace", ajoute M. Asdal.

Mais comment cette coopération s'exerce-t-elle en ces temps incertains ?

Selon M. Asdal, "heureusement, malgré les différends politiques dans un monde troublé, la coopération en matière de conservation des semences dans la chambre forte de Svalbard n'est pas influencée par les sanctions ou les conflits politiques".

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