La conférence annuelle sur le climat se tiendra à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre.
Des dizaines de milliers de personnes doivent se réunir à Belém, au Brésil, pour la COP30, la conférence annuelle sur le climat de l’ONU.
L’enjeu est de taille après l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées, d’innombrables événements météorologiques extrêmes et une fonte des glaces sans précédent. Selon l’ONU, au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne mondiale dépassera 1,5 °C, très probablement dans la prochaine décennie.
Cette année, il n’y aura pas non plus de délégués de l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde : les États-Unis. Dès son premier jour de mandat, en janvier 2025, le président Donald Trump a engagé la procédure de retrait du pays de l’Accord de Paris, qu’il a qualifié d’« arnaque ». Le retrait officiel interviendra en janvier.
Voici l’essentiel à savoir sur le sommet.
Qu’est-ce que la COP30 ?
COP signifie « Conférence des Parties », les « Parties » étant les gouvernements signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). C’est la 30e de ces réunions, d’où COP30.
Ce sommet annuel, organisé par les Nations unies, réunit des dirigeants mondiaux, des scientifiques, des organisations non gouvernementales et d’autres parties prenantes pour débattre des efforts globaux de lutte contre le changement climatique.
La conférence de cette année marque les dix ans de l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat à la COP21. Ce moment clé de l’action climatique a vu près de 200 pays s’engager à limiter le réchauffement à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels.
Quand se tient la COP30 ?
Le sommet se déroulera du 10 au 21 novembre.
Les dirigeants mondiaux se réunissent les 6 et 7 novembre dans le cadre du sommet Action climatique des dirigeants mondiaux. Il s’agit d’une phase préliminaire permettant aux chefs d’État de se rencontrer avant le début des négociations à proprement parler.
Les discussions doivent ensuite se poursuivre jusqu’au 21 novembre. Cependant, les difficultés à s’entendre sur un accord final entraînent souvent des prolongations, la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, s’étant officiellement achevée l’an dernier 35 heures après sa date de fin prévue.
La plus longue prolongation d’une COP a eu lieu à la COP25, à Madrid, en 2019, qui s’est terminée avec plus de 40 heures de retard.
Où se déroule la COP30 ?
La COP30 se tient à Belém, Brésil. Si la conférence s’est déjà déroulée en Amérique du Sud, c’est la première fois qu’elle vient au Brésil. C’est aussi la première fois que l’on se réunit dans la forêt amazonienne.
Les organisateurs brésiliens ont surnommé cette édition la « COP de la forêt » et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a également déclaré cette année comme la « COP de la vérité ».
Pourquoi cette année est-elle si controversée ?
Le lieu a été choisi précisément pour que les dirigeants du monde « affrontent de front la crise climatique », selon André Corrêa do Lago, président désigné de la COP30. Belém est située au bord de la forêt amazonienne, une région menacéepar le changement climatique et la déforestation.
La ville elle-même est particulièrement exposée au changement climatique : 40 % de son territoire se trouve sous le niveau de la mer et la majorité des habitants vivent dans des rues sans arbres. Belém est aussi l’une des régions les plus pauvres du Brésil, avec la plupart de ses 2,5 millions de résidents vivant dans des bidonvilles.
Malgré deux années de préparation pour accueillir l’afflux de participants, des plaintes ont émergé sur le manque d’hébergements abordables avant le sommet. Certains propriétaires auraient expulsé des habitants afin de tirer profit de ceux qui se rendent à la COP30.
Plus tôt cette année, de nouvelles controverses ont éclaté après des accusations selon lesquelles une portion de la forêt avait été défrichée pour construire une route facilitant l’accès aux négociations internationales. Les responsables de la COP30 ont nié que ce projet d’infrastructure soit lié à la conférence.
Le gouvernement brésilien a également récemment approuvé des forages pétroliers près du fleuve Amazone, suscitant des questions sur la crédibilité du pays en matière de climat à l’approche du sommet.
Qui sera présent à la COP30 ?
Au samedi 2 novembre, moins de 60 dirigeants mondiaux avaient confirmé leur présence à la conférence de cette année. C’est moins que les années précédentes, environ 100 dirigeants s’étant rendus à Bakou, en Azerbaïdjan, pour la COP29 l’an dernier.
Le président du Conseil européen António Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sont arrivés à Belém et sont intervenus lors de la session de jeudi. Le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer et le prince William (au nom du roi Charles) sont également présents. Parmi les autres dirigeants de l’UE présents figurent le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz.
Le président américain Donald Trump ne participera pas, ce qui n’a rien de surprenant au vu de ses récentes déclarations selon lesquelles le changement climatique serait « la plus grande arnaque ». Il n’enverra aucun haut responsable en son lieu et place. Les États-Unis sortiront officiellement de l’Accord de Paris en janvier 2026.
Le président chinois Xi Jinping n’assistera pas non plus au sommet, mais a envoyé une délégation à sa place.
Quels sujets seront abordés ?
La COP30 se tient dix ans après l’Accord de Paris et à un moment crucial pour les plans climatiques de ses signataires. Une composante essentielle du traité impose aux Parties de présenter des engagements actualisés, appelés contributions déterminées au niveau national (CDN), tous les cinq ans, qui détaillent comment elles vont réduire leurs émissions et s’adapter au changement climatique.
Les Parties étaient invitées à soumettre leurs CDN pour 2035 d’ici février de cette année, mais 95 % des gouvernements ont manqué cette échéance. Elles ont ensuite été encouragées à les déposer avant fin septembre, mais seulement 60 Parties, couvrant 63 % des émissions mondiales, y sont parvenues dans les délais. L’UE a finalisé cette semaine ses objectifs de réduction des émissions.
La soumission de ces plans a probablement été le principal défi pour les gouvernements avant le sommet, et leur degré d’ambition devrait être l’un des critères de réussite cette année.
Une analyse du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) avant la COP30 montre que, si l’Accord de Parisfonctionne en partie, des mesures plus larges sont nécessaires pour ralentir le changement climatique.
« À Belém, les dirigeants doivent convenir d’une réponse mondiale décisive pour combler ce déficit », affirme Melanie Robinson, directrice Climat, Économie et Finances au World Resources Institute.
Cette année, la conférence inclura des discussions sur les efforts nécessaires pour limiter l’augmentation de la température mondiale, les nouvelles CDN déposées cette année, et les progrès réalisés sur les engagements pris lors du sommet de l’an dernier.
Les autres axes majeurs à l’ordre du jour sont l’adaptation, les océans, le financement, les combustibles fossiles et les forêts.
Alors que les pourparlers ont commencé, le message est clair : le temps presse et une action urgente est nécessaire. Et l’absence des États-Unis n’augure rien de bon pour la politique climatique.
« La fenêtre d’opportunité que nous avons pour agir se referme rapidement », a déclaré Lula dans un discours. « Des forces extrémistes fabriquent des mensonges pour obtenir un avantage électoral et enfermer les générations futures dans un modèle dépassé qui perpétue les disparités sociales et économiques et la dégradation de l’environnement. »