Plan UE-Turquie : «  Chypre utilisera son droit de veto »

Plan UE-Turquie : «  Chypre utilisera son droit de veto »
Par Euronews
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Les discussions s’annoncent longues et difficiles entre les 28 chefs d’État et de gouvernement réunis jeudi et vendredi à Bruxelles pour un nouveau

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Les discussions s’annoncent longues et difficiles entre les 28 chefs d’État et de gouvernement réunis jeudi et vendredi à Bruxelles pour un nouveau sommet consacré à la crise migratoire. Le projet d’accord avec la Turquie est au cœur des débats. Ankara propose de réadmettre des migrants arrivés illégalement en Grèce. En échange le gouvernement turc souhaite une aide financière supplémentaire et relancer les négociations d’adhésion avec l’Union européenne. Mais cette dernière demande est jugée inadmissible par Chypre. Le président chypriote, Nicos Anastasiades, a répondu aux questions d’Euronews.

Euronews :
« Quelles sont les raisons qui font que Chypre s’oppose au projet d’accord entre l’Union et la Turquie ? »

Nicos Anastasiades :
« Je dirais que Chypre ne devrait pas avoir cette responsabilité, puisque l’ouverture des cinq chapitres que Chypre avait gelé en raison du refus turc de respecter les obligations liées au protocole d’Ankara et à cause du contexte dans lequel les négociations se déroulent, ce projet n’aurait pas dû être accepté. Il est exclu que quiconque puisse espérer notre accord sur ce point. Je suis désolé de devoir le dire, mais personne ne nous a demandé si nous avions l’intention de l’approuver et donc cette décision allait à l’encontre des règles prévues pour l’ouverture de n’importe quel chapitre. »

Euronews:
« Quand vous dites que personne ne vous a rien demandé, vous parlez de responsables européens ? »

Nicos Anastasiades:
« Oui, eux-mêmes. »

Euronews:
« Que demandez-vous exactement aujourd’hui ? »

Nicos Anastasiades:
« D’une part, la Turquie doit ouvrir ses ports et ses aéroports aux bateaux et aux avions chypriotes et elle doit normaliser ses relations avec Chypre, ce qui, pour l’instant, n’est pas le cas. Ce que la Turquie fait, c’est faire référence à un « pays non-existant » dans ses lettres et ses déclarations. Le pire est à venir : il y a quelques jours, et à nouveau je suis désolé de devoir le dire, mais, quand Donald Tusk est venu à Nicosie, avant de se rendre à Ankara, ils l’ont obligé, puisqu’ils ne reconnaissent pas la République de Chypre, à atterrir d’abord dans l’aéroport d’un autre pays, avant d’aller à Ankara ou à Istanbul. »

Euronews:
« Outre l’ouverture des chapitres, les Turcs ont d’autres demandes, notamment une aide financière de trois milliards d’euros. Allez-vous y contribuer ? »

Nicos Anastasiades:
« Nous ne serions pas contre. Mais je dois ajouter que ce n’est pas à la Turquie que nous donnerions cet argent, mais, comme nous l’avons déjà fait, aux réfugiés accueillis au Liban et en Jordanie. »

Euronews:
« Vous avez dit que les Européens vous mettent devant un fait accompli. Pourriez-vous utiliser votre droit de veto ? »

Nicos Anastasiades:
« Bien sûr. C’est ce que j’ai dit à mes partenaires lors du précédent Conseil du 7 mars et au cours des rencontres que j’ai eues avec Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Martin Schulz : Chypre utilisera son droit de veto. Tant que la Turquie ne respectera pas ses obligations, nous n’aurons pas d’autre choix. »

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