Gérard Fromm : "La France peut accueillir plus de migrants"

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Par Euronews
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Gérard Fromm est le maire de la ville de Briançon. Fier de la solidarité dont font preuve les habitants de sa ville envers les demandeurs d'asile qui arrivent à Briançon depuis l'Italie, il revendique une tradition d'accueil que ne reflète pas la politique nationale en matière d'immigration.

Gérard Fromm est le maire de la ville de Briançon dans les Hautes Alpes françaises. Fier de la solidarité dont font preuve les habitants de sa ville envers les demandeurs d'asile qui arrivent à Briançon depuis l'Italie, il revendique une tradition d'accueil que ne reflète pas la politique nationale en matière d'immigration. Au micro de Valérie Gauriat, il souligne que la France pourrait accueillir beaucoup plus de migrants qu'elle ne le fait.

"Le problème est européen. Si on laisse à chaque pays la possibilité de refermer ses frontières, de se recroqueviller sur soi, où est l'Europe ? L'espace Schengen, l'espace de libre circulation des personnes et autres, n'est pas là.

L'accueil des personnes migrantes, il y a des pays qui l'ont fait, en tenant compte de stratégies, comme l'Allemagne qui a reçu beaucoup de migrants parce qu'elle a besoin de renouveler sa population qui ne se reproduit plus comme il faut.

En France on n'en est pas encore là mais bientôt. La natalité commence a baisser, donc il faudra aussi faire face à cela.

On a été capable d'absorber des populations importantes au cours du siècle qui vient de passer, que ce soit des Polonais, des Espagnols, des Italiens venus en nombre en France, que ce soit les boat people quand ils sont arrivés, que ce soit les Français d'Algérie quand il sont arrivés - il y en a eu un million d'un seul coup qu'il a fallu absorber. On les a absorbés et on n'en est pas morts..

On a des capacités à absorber, on a des capacités à répondre... Ce qui est très étonnant, quand on parle du chômage en France, c'est aussi un problème d'adéquation entre la demande et l'offre.

On a des chefs d'entreprise qui sont venus nous voir en disant "mais parmi les jeunes (migrants) qui sont là, vous n'en avez pas quelques-uns qui voudraient travailler?" Alors le drame c'est qu'ils n'ont pas le droit de travailler pendant six mois. C'est-à-dire que tant que leur dossier n'est pas terminé, que les évaluations ne sont pas faites, ils n'ont pas le droit ni d'avoir des formations à la langue, d'améliorer leur connaissance du français, ni d'avoir une éducation ou une formation à un métier. On nage en pleine absurdité. On est dans le paradoxe et l'absurdité.

Surtout que ce sont des jeunes qui ont envie !

Sur les 3 000 qui sont passés à Briançon, il n'y a eu aucun cas de délinquance. Aucun cas de délinquance ! Ni vol à l'étalage, ni agression, ni comportement douteux, ni rien, rien, rien ! On est face a des populations qui ne sont là pour semer la merde, mais parce qu'ils ont envie de vivre une autre vie. Comme d'autres l'ont fait avant eux. Les Polonais, les Espagnols, les Italiens, les Portugais... qui sont venus dans notre pays, qui nous ont enrichis de leur culture et de leur présence."

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