L’UE marche sur un fil en matière de sécurité énergétique. Les 28 doivent d’un côté assurer leur approvisionnement et dans le même temps les Etats membres cherchent à ménager leurs partenaires et leurs fournisseurs.
La sécurité énergétique était au centre des discussions du sommet entre l'Union européenne et l'Ukraine ce lundi à Bruxelles. Le territoire ukrainien joue un rôle central dans l'approvisionnement des Etats membres. C'est la raisons pour laquelle Kiev pousse pour mettre un terme au projet de gazoduc Nord Stream 2. C'est le message relayé par le président ukrainien à ses partenaires européens à l’issue de la rencontre. "Ce n'est pas un projet commercial, ce n'est pas un projet économique. C'est fondamentalement un projet géopolitique dont l'objectif est d'affaiblir l'Ukraine", a martelé Petro Porochenko.
Nord Stream 2 doit permettre d'acheminer le gaz russe directement vers l'Allemagne à travers la Mer Baltique. Ce gazoduc doit ainsi contourner l'Ukraine ce qui représenterait une perte de revenus pour le pays évaluée à 3% du Produit intérieur brut. La Commission assure que ce projet n’est pas considéré comme stratégique en matière de sécurité énergétique. Mais "l'intérêt de l'Union est de maintenir son soutien à l'Ukraine et donc de garder le transit du gaz par son territoire et de sécuriser des revenus au gouvernement ukrainien", souligne Simone Tagliapietra, analyste à l’institut Bruegel.
Les Etats membres sont cependant divisés. L'Allemagne est tentée par exemple de vouloir privilégier ses besoins énergétiques pour soutenir son industrie. Une position qui mettrait Berlin en porte-à-faux avec son positionnement politique concernant la Russie.