Brexit : "une sortie pure et dure serait une catastrophe économique"

Patrick Martin-Genier et Christophe Garach
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Par Euronews
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Entretien avec Patrick Martin Genier, spécialiste des questions européennes et professeur à Science Po-Paris et à l'Inalco

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Entretien avec Patrick Martin Genier, spécialiste des questions européennes et professeur à Science Po-Paris et à l'Inalco.

Theresa May peut-elle encore inverser la vapeur et trouver une majorité pour faire adopter l'accord de retrait négocié avec Bruxelles ?

Rien n'est exclu mais cela va être très difficile, les derniers sondages de ce week-end indiquaient que Theresa May allait subir une très lourde défaite à la chambre des communes avec deux cents voix contre son accord donc cela va être très difficile mais si depuis ce week-end la première ministre essaye vraiment de trouver des garanties auprès de l'Union européenne pour faire passer son accord.

Il y a eu une série de résolutions et de vote à la chambre des communes la semaine dernière dont il ressortait que la marge de manoeuvre de Theresa May était étroite mais qu'elle avait encore des chances de sauver son accord car finalement au sein du Parlement on s'aperçoit qu'il y a finalement beaucoup de parlementaires qui craignent la sortie pure et dure de l'Union européenne donc par conséquent certains sont plus en faveur d'un accord. Mais la difficulté de Theresa May aujourd'hui, ce sont les députés de son propre parti conservateur qui sont rebelles et qui ne veulent absolument pas entendre parler d'un accord.

En cas de rejet par le parlement, que peut-il se produire après ?

Tout peut se produire, notamment le leader travailliste Jeremy Corbyn a dit qu'il déposerait une motion de censure pour renverser le gouvernement parce que cela voudra dire que Theresa May n'a plus de majorité.

La seconde possibilité qui est aussi tout fait fait plausible est que les parlementaires lui demandent de retourner vers Bruxelles et vous avez vu que ce week-end il y a eu un coup de théâtre à Bruxelles à savoir que Donlad Tusk, le président du Conseil européen et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne ont accepté de proposer de retarder au Conseil , aux États, un certain délai de six mois pour négocier les termes d'un accord dans lequel on pourrait donner des garanties au Royaume-Uni et à l'Irlande du Nord, ce qui fait qu'il y aurait un délai de six mois supplémentaires qui pourrait être proposé en cas de rejet de cet accord.

Le scénario catastrophe d'un Brexit sans accord semble s'éloigner selon vous ?

Oui, bien sûr parce que l'Union européenne a véritablement réalisé une gravité de sortie de l'Union européenne. Quand on voit toutes ces entreprises notamment dans le secteur de l'automobile dire que s'il n'y a pas d'accord toutes les entreprises vont délocaliser et vont partir ce sont plusieurs dizaines de milliers d'emplois qui sont en cause au Royaume-Uni mais également dans l'Union européenne. Par conséquent, il y a une prise de conscience et particulièrement chez les parlementaires c'est pour cela que les jeux ne sont pas entièrement faits car la sortie pure et dure serait une catastrophe économique et sociale pour le pays et pour l'union européenne. Et donc aujourd'hui on le voit bien : au cours des dernières 48 heures tout a été fait pour faire en sorte qu'un accord soit conclu.

Il faut sauver le soldat May ?

En effet, l'Union européenne elle-même est prête à faire des concessions supplémentaires non seulement pour sauver la première ministre mais aussi pour trouver un accord en bonne et due forme pour l'ensemble des citoyens britanniques et de l'Union européenne.

Propos recueillis par Christophe Garach

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