Les sondages prédisent une progression de l’extrême droite au Parlement européen. Mais après les élections les mouvements europhobes devront surmonter leurs divergences s’ils veulent former un groupe dans l’hémicycle.
Il n'y a pas de drapeau européen lors des meetings du Rassemblement national de Marine Le Pen. Si la responsable n'est plus la dirigeante du groupe Europe de la liberté et des nations au Parlement, son nom a permis à la petite formation de 36 eurodéputés faire entendre la voix de l'extrême droite au sein de l’UE. Avec 15 élus, le Rassemblement national représente l'essentiel du groupe dans l'hémicycle. Il s'est allié, entre autre, avec les 6 parlementaires italiens de Ligue, actuellement au pouvoir à Rome.
Malgré cette taille modeste, Steve Bannon, l'ancien conseiller du président américain, annonce un tremblement de terre lors des élections. Le duo franco-italien espère devenir la troisième force politique de l'hémicycle. Ils sont sur la même ligne sur des thèmes comme la fin du multiculturalisme, la lutte contre l'immigration ou encore l'opposition frontale à la gauche.
Mais cette ligne nationaliste pourrait compliquer une alliance populiste. Dans le même temps les liens avec Moscou apparaissent de plus en plus au grand jour. Une vidéo montrant le futur vice-chancelier autrichien d'extrême drotie, Heinz-Christian Strache, proposer des contrats publics à la Russie, a entrainé sa démission à une semaine du scrutin. Marine Le Pen et Matteo Salvini sont eux aussi critiqués pour leurs liens avec Moscou et le manque de transparence concernant leurs financements. Le Rassemblement national fait l'objet d'une enquête sur des emplois fictifs au Parlement européen. Si le discours semble convaincre un nombre croissant d’électeurs, parvenir à peser dans le Parlement européen demandera de persuader les autres formations europhobes de s'entendre sur une ligne commune.