Quelques semaines après sa prise de son fonction la nouvelle présidente de la Commission européenne fait face à un risque de crise migratoire. Les tensions avec la Turquie raniment les inquiétudes dans les Etats membres.
Des dossiers lancinants refont surface pour la nouvelle Commission européenne. 100 jours après sa prise de fonction la présidente de l'institution, Ursula von der Leyen, connait ses premières tensions sur la question de l’immigration. La Turquie a ouvert ses frontières vers l'Europe. Cette annonce enterre un peu plus l'accord migratoire signé en 2016 entre Ankara et les Européens. La responsable allemande reconnait qu’au début de son mandat "l'accord UE-Turquie n'était pas remis en cause". Mais Ursula von der Leyen souligne que jamais elle n’avait considéré ce dossier terminé. Il faut désormais "trouver des solutions durables", insite-t-elle.
La Commission l'assure, le compromis avec Ankara est toujours en vie. Le texte était au centre des discussions lundi à Bruxelles avec le président turc. Cet accord, controversé, a permis de réduire les arrivées de migrants.
Au Parlement européen le député grec Dimitrios Papadimoulis ne décolère pas. "Beaucoup de bla bla et peu d'actions" résume l’élu de gauche radicale. Il dénonce le manque de vision européenne et le geste des Européens qui ont fait du président turc "le sous-traitant de l'Union européenne concernant la crise des réfugiés".
Dans l’immédiat l'UE envisage de relocaliser une partie des réfugiés mineurs non accompagnés actuellement en Grèce. L'agence européenne des garde-frontières, Frontex, devrait aussi déployer plus de moyens humains sur le terrain. Une annonce saluée par l’eurodéputée chrétienne-démocrate Roberta Metsola. "A tous ceux qui doutaient de la nécessité d'avoir 10 000 garde-frontières supplémentaires, ce qui s'est passé ces derniers jours prouve que nous en avons besoin" affirme l’élue maltaise. Elle ajoute que pour sauvegarder l’intégrité de l’espace Schengen, la zone de libre circulation des personnes en Europe, il faudra aussi s’assurer qu'à l'avenir Frontex reçoive "plus d'attention, plus de moyens et bien sûr plus de ressources".
Pour la Commission européenne l'une des réponses sera son nouveau Pacte migratoire. Le texte devrait être présenté dans les prochaines semaines.